L’université de Leiden a récemment reçu diverses pétitions d’étudiants et de membres du personnel à propos de nos liens avec les universités israéliennes. Nous avons aussi eu de longues discussions avec le Conseil de l’université en réponse aux questions soulevées sur le sujet. Nous pensons qu’il est important que nos partenaires et nos projets de recherche reflètent nos valeurs et respectent les droits humains, l’égalité, la liberté académique et l’intégrité. Nous avons donc besoin d’un cadre d’évaluation éthique similaire à celui concernant la collaboration avec l’industrie des énergies fossiles.
Nous attachons une grande importance à une procédure minutieuse qui garantisse un traitement équitable. Nous n’identifions pas les universités avec les politiques de leurs pays, ni ne tenons les individus pour responsables des politiques de leurs institutions. Un cadre d’évaluation éthique nous aidera à clarifier nos principes directeurs et à évaluer de manière experte les questions sur le comportement de nos partenaires et la nature des projets de recherche.
Notre approche est la suivante :
Liens aux institutions israéliennes
L’université de Leiden est transparente sur ses liens. L’an dernier, nous avons partagé une liste de nos liens avec l’industrie des énergies fossiles. La même franchise s’applique à nos liens avec les universités israéliennes. L’information sur les projets de recherche dans lesquels nos universitaires sont impliqués peut être trouvée dans des sources publiques.
L’université participe à 11 projets européens qui impliquent aussi des institutions israéliennes. Autrement dit, Leiden est l’une des institutions partenaires dans des projets plus vastes. L’université de Leiden n’est coordinatrice d’aucun de ces projets. L’information sur ces liens est disponible publiquement.
Nous avons actuellement des partenariats d’échange avec deux universités israéliennes : l’université hébraïque de Jérusalem et l’université de Tel Aviv. Il n’y a actuellement aucun étudiant de Leiden en Israël à cause de la guerre à Gaza. Nous n’admettrons pas d’étudiants de ces deux universités à titre d’échange, à partir de maintenant et jusqu’à ce que l’évaluation soit terminée.
Évaluation des institutions partenaires et des projets en collaboration
L’université établit un large comité pour examiner toutes les collaborations nouvelles et tous les projets nouveaux, avec particulièrement à l’esprit la sécurité des connaissances. En temps utile, ce comité sera aussi capable d’évaluer si nos partenaires sont impliqués dans des violations des droits humains ou présentent des risques comme celui que les résultats de la recherche soient utilisés à des fins militaires.
Pour accélérer ce processus, un comité ad hoc sera établi à court terme pour conseiller un cadre éthique et une procédure concernant les droits humains et leurs violations. On lui demandera aussi d’examiner les actuelles collaborations avec des partenaires israéliens. Le Conseil de l’université et d’autres groupes dans notre communauté seront impliqués. Si le comité trouve qu’un. partenaire institutionnel est en violation de notre cadre éthique, notre coopération institutionnelle avec lui sera supprimé progressivement. À long terme, l’expertise sur les aspects éthiques des collaborations sera incorporée dans le comité large mentionné plus haut.
Le comité est maintenant en train d’être formé et le Conseil de l’université et d’autres communautés à l’intérieur de l’université sont inclus dans la procédure qui commencera immédiatement.
Diplomatie scientifique et reconstruction
Nous croyons qu’il est important de ne pas identifier les universitaires avec leurs institutions ou leur gouvernement. Dans des situations où la liberté académique est restreinte, maintenir des relations et des collaborations peut être crucial pour soutenir les voix critiques. Des projets de recherche sur la résolution des conflits, la construction de la paix, le développement durable et les soins médicaux peuvent avoir un précieux impact.
Nous voyons aussi un rôle pour les universités dans la reconstruction sur le long terme de la science et de l’éducation à Gaza. Nous allons explorer les manières de soutenir les étudiants et les universitaires des zones de conflit et de collaborer avec d’autres universités dans cette perspective.
Pour conclure
Ce sont les premières démarches que nous ferons et nous garderons la communauté informée sur les suivantes. Nous pensons qu’il est important qu’une plus vaste communauté soit d’accord avec nos valeurs partagées. Nous apprécions les voix critiques au sein de la communauté, tout en voyant aussi l’importance de garantir que, indépendamment de leurs origines, étudiants et personnel puissent sentir qu’ils et elles font partie de notre communauté et se sentent en sécurité. Nous continuerons donc à dialoguer activement avec les différentes communautés à propos de leurs intérêts, de leurs questions et de leur bien-être.