Le Conseil étudiant de l’Université de Californie à Santa Cruz a voté une motion de désinvestissement tôt mercredi matin. Par 22 voix pour et 14 contre, Santa Cruz est le….
Le Conseil étudiant de l’Université de Californie à Santa Cruz a voté une motion de désinvestissement tôt mercredi matin.
Par 22 voix pour et 14 contre, Santa Cruz est le cinquième Conseil étudiant des neuf campus de premier cycle de l’université de Californie à voter le désinvestissement, faisant ainsi du désinvestissement une position majoritaire des dirigeants des Conseils étudiants de premier cycle en Californie.
Les Universités de Californie d’Irvine, de San Diego, de Riverside et de Berkeley ont voté de même dans l’année et demie écoulée.
La résolution votée à Santa Cruz exige que la Direction de l’Université de Californie retire ses investissements des sociétés américaines qui profitent des violations des droits humains de la part d’Israël, notamment General Electric, Hewlett-Packard, Lockheed Martin, Caterpillar et Elbit. Jusqu’à présent la direction n’a pas manifesté de prise en compte des appels des étudiants au désinvestissement.
Dans son communiqué de presse, le Comité étudiant du campus pour la Justice en Palestine annonce que la résolution a été soutenue par un large éventail de groupes étudiants alliés tels que les sections de UCSC du Mouvement Etudiant Chicano d’Atzlan, les Etudiants Autonomes et les Etudiants Musulmans. La résolution a aussi été soutenue par l’Association des Etudiants Sikhs, l’Alliance des Etudiants Africains/Noirs, l’Alliance étudiante des Indiens Nord-américains, l’Union des Etudiants Queer et des membres de la communauté au sens large.
« La résolution a également été soutenue par plusieurs organisations extérieures au campus telles que Boycott de l’intérieur, le Comité d’action Santa Cruz-Palestine et le Forum Solidaire de la Palestine de l’Université du Cap » a ajouté le Comité Justice pour la Palestine (CJP).
Bataille rangée
Cette victoire pour le désinvestissement survient après l’échec d’une résolution semblable à l’université de Santa Cruz et après des années d’une bataille féroce entre les militants de la solidarité avec la Palestine et des groupes anti-palestiniens dans le campus et en dehors.
Tammi Rossman-Benjamin est salariée de l’université de Santa Cruz. C’est une raciste notoire, une incitatrice des chiens de garde sionistes de l’Initiative Amcha qui pratique la diffamation et le harcèlement vis-à-vis des étudiants et des profs qui s’expriment contre la politique israélienne, faisant souvent l’amalgame entre le militantisme solidaire de la Palestine et l’antisémitisme. Rossman-Benjamin a été vue en 2013 tenant sur une vidéo des propos racistes et islamophobes sur des étudiants impliqués dans le militantisme solidaire de la Palestine.
Cette année, l’Intifada électronique a révélé qu’Amcha avait espionné des étudiants, notamment de Santa Cruz, qui participaient à une délégation en Palestine. L’université de Californie n’a pas encore engagé de procédure contre le harcèlement d’Amcha ni contre Rossman-Benjamin elle-même pour ses propos racistes.
Elaine Ejigu, une étudiante, a déclaré à l’Intifada électronique que plusieurs membres du Conseil étudiant de Santa Cruz ont participé à des voyages de propagande en Israël tous frais payés et que de ce fait « nous ne pensions pas qu’ils allaient être prêts à nous écouter cette année. Des étudiants et des anciens élèves pensaient que c’était l’année dernière que nous avions une chance de faire passer la résolution, mais nous avons continué de toute façon. A à notre grand étonnement, c’est passé. »
Ejidu a affirmé que cette victoire du désinvestissement envoie à des groupes tels qu’Amcha le message selon lequel « un nombre croissant d’étudiants sur les campus de premier cycle, dont des Juifs et/ou des Israéliens sont ouverts au désinvestissement et qu’ils ne sont pas antisémites, ce n’est pas la question. L’enjeu, c’est celui des sociétés qui participent à la violation des droits humains liée à l’occupation ».
Louvoyer face aux tactiques d’intimidation
Nadya Tannous, une ancienne étudiante diplômée de Santa Cruz, membre du réseau des anciens élèves du Comité pour la justice en Palestine a dit à l’Intifada électronique qu’elle est fière des membres du Conseil étudiant qui ont « louvoyé face à des tactiques d’intimidation pour protéger les intérêts des étudiants ». En tant qu’étudiante palestinienne, Tannous a dit sa gratitude envers le Conseil étudiant pour avoir revendiqué « qu’à l’avenir les frais d’études ne soient plus employés à l’oppression directe de ma famille et de ma communauté en Palestine ».
Tannous a souligné l’importance du soutien de tous les groupes d’étudiants qui ont appuyé cette résolution.
« Il ne s’agissait pas seulement de la Palestine – il y a eu convergence de gens de différents milieux. Le fait de se rassembler tous en une coalition de divers groupes étudiants nous renforce pour la poursuite non seulement d’autres campagnes pour le désinvestissement des groupes qui profitent de la violation des droits humains, mais aussi du soutien mutuel dans la lutte pour la représentation de nos intérêts, à nous étudiants de couleur, sur le campus. »
Le CJP ajoute, dans son communiqué de presse, que cette dernière victoire se situe dans le contexte de victoires des résolutions de désinvestissement aux Etats Unis, en particulier dans le système de l’Université de Californie. « C’est un défi à la politique antidémocratique du Conseil d’administration de l’université de Californie qui refuse de désinvestir de corporations sur la base de leur implication dans les violations des droits huais perpétrées par Israël ».
« Nous sommes à un tournant décisif » a dit Tannous.