Un important diplomate démissionne face à la complicité du Royaume-Uni dans les « crimes de guerre » à Gaza

Un important diplomate britannique a démissionné du Foreign Office [le ministère des Affaires étrangères au Royaume-Uni] à cause de la poursuite des ventes d’armes du Royaume-Uni à Israël, qui, a-t-il dit, n’ont « aucune justification ». Mark Smith, directeur du Département des programmes et de l’expertise pour l’Afrique au Bureau des Affaires étrangères, du Commonwealth et du Développement (Foreign, Commonwealth and Development Office, FCDO), a remis sa lettre de démission intitulée « La complicité du FCDO dans les crimes de guerre », ont révélé hier des rapports.

Un important diplomate britannique a démissionné du Foreign Office [le ministère des Affaires étrangères au Royaume-Uni] à cause de la poursuite des ventes d’armes du Royaume-Uni à Israël, qui, a-t-il dit, n’ont « aucune justification ».

Mark Smith, directeur du Département des programmes et de l’expertise pour l’Afrique au Bureau des Affaires étrangères, du Commonwealth et du Développement (Foreign, Commonwealth and Development Office, FCDO), a remis sa lettre de démission intitulée « La complicité du FCDO dans les crimes de guerre », ont révélé hier des rapports.

« C’est avec tristesse que je démissionne après une longue carrière dans le service diplomatique », écrit-il, « cependant je ne peux plus exercer mes fonctions en sachant que ce département peut être complice de crimes de guerre ».

 « Chaque jour nous assistons à des exemples clairs et indiscutables de crimes de guerre et de violations du droit humanitaire international à Gaza, perpétrés par l’État d’Israël », continue-t-il.

Il poursuit en soulignant que « des membres de haut rang du gouvernement israélien et de l’armée ont exprimé ouvertement des intentions génocidaires, les soldats israéliens filment des vidéos montrant qu’ils brûlent, détruisent et pillent délibérément des propriétés civiles et admettent ouvertement violer et torturer des prisonniers. »

Ajoutant que de telles actions, ainsi que le déplacement de plus de 80% de la population civile de Gaza, « sont des crimes de guerre », il déclare : « il n’y a aucune justification pour la poursuite des ventes d’armes du Royaume-Uni à Israël et pourtant elles continuent. »

Smith explique qu’il a essayé de faire part de ses inquiétudes tout en étant en fonction, y compris par « une enquête officielle de lanceur d’alerte », cependant ses efforts n’ont eu aucun effet. Décrivant son rôle comme celui d’« un expert dans le domaine de la politique des ventes d’armes », il conteste l’affirmation du Royaume-Uni selon laquelle le pays a un système de licences d’exportation d’armement « robuste et transparent », alors que ses propres inquiétudes ont été « ignorées de cette manière ».

Exhortant le FDCO à changer de voie dans l’espoir que « nous puissions regarder notre histoire et en être fiers ».

Voici la lettre de démission complète du diplomate britannique Mark Smith.

« Je vous écris en ce dernier jour au FCDO un message que j’aurais souhaité ne jamais envoyer.

C’est avec tristesse que je démissionne après une longue carrière dans le service diplomatique, cependant je ne peux plus exercer mes fonctions en sachant que ce département peut être complice de crimes de guerre.

En tant qu’ancien responsable de l’évaluation des licences d’exportation d’armes au MENAD [Département du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord], je suis un expert dans le domaine de la politique des ventes d’armes. Chaque jour, nous assistons à des exemples clairs et indiscutables de crimes de guerre et de violations du droit humanitaire international à Gaza, perpétrés par l’État d’Israël.

Des membres de haut rang du gouvernement israélien et de l’armée ont exprimé ouvertement des intentions génocidaires, des soldats israéliens filment des vidéos montrant qu’ils brûlent, détruisent et pillent délibérément des propriétés civiles et ils admettent ouvertement violer et torturer des prisonniers.

La moitié des maisons de Gaza et plus de 80% des établissements commerciaux ont été endommagés ou détruits. Des rues et des universités entières ont été démolies, l’aide humanitaire est bloquée et les civils sont constamment abandonnés sans aucun quartier sûr où se réfugier. Des ambulances de la Croix rouge ont été attaquées, des écoles et des hôpitaux sont constamment ciblés. Ce sont des crimes de guerre.

Il n’y a aucune justification pour la poursuite des ventes d’armes du Royaume-Uni à Israël et pourtant elles continuent. J’ai soulevé la question à tous les niveaux de l’organisation, y compris par un enquête officielle de lancement d’alerte, et je n’ai reçu en réponse rien de plus que « merci, nous avons pris note de vos inquiétudes ».

Des ministres affirment que le Royaume-Uni a l’un des régimes de licences d’exportation d’armes les plus « robustes et transparents » du monde, mais c’est tout l’opposé de la vérité. En tant que fonctionnaire pleinement habilité soulevant de sérieuses inquiétudes à propos de la légalité dans ce Département, être ignoré de cette manière est profondément troublant. C’est mon devoir comme agent de l’État de soulever ce problème.

Je vous exhorte en tant que fonctionnaires de conscience à rejoindre les nombreux collègues qui ont aussi exprimé leurs inquiétudes sur cette question. Le FCDO a quelques-unes des personnes les plus brillantes, travailleuses et bienveillantes que j’ai connues et j’ai été fier de travailler à vos côtés.

J’espère que nous pourrons regarder notre histoire et en être fiers.

Cordialement »,

Mark Smith