Six Palestiniens meurent dans des prisons israéliennes

Six Palestiniens sont morts en prison au cours des dernières semaines : deux à la prison Meggido, un à Ktzi’ot, un à Ofer, et deux autres qui étaient détenus illégalement par l’armée après la révocation de leurs permis de travail.

Depuis les attaques du 7 octobre, nous recevons de la part de leurs familles et de leurs représentants juridiques des rapports sur des Palestiniens détenus dans des lieux d’incarcération israéliens, décrivant tous des incidents d’une grave violence entre les mains des agents pénitentiaires. En même temps, les agents du service carcéral d’Israël et le ministre de la Sécurité nationale Itamar Ben-Gvir se sont vantés auprès de la presse de violer les droits des Palestiniens dans les prisons. Peu après, des rapports des médias ont révélé une aggravation des conditions d’incarcération des Palestiniens, y compris par la coupure de l’électricité et de l’eau et par l’imposition de restrictions « en mode confinement », qui incluent l’élimination des téléphones, des télévisions et d’autres appareils électriques des cellules des prisons.

Sic Palestiniens sont morts en prison au cours des dernières semaines : deux à la prison Meggido, un à Ktzi’ot, un à Ofer, et deux autres qui étaient détenus illégalement après la révocation de leurs permis de travail. Des médecins bénévoles de PHRI [Médecins pour les droits humains-Israël] ont participé aux autopsies de trois des Palestiniens décédés. Deux d’entre eux, âgés de 25 et de 58 ans, souffraient de maladies chroniques préexistantes pour lesquelles ils n’ont apparemment pas reçu leur traitement vital. Un troisième semble avoir été attaqué par des agents du service carcéral, selon les témoignages de personnes qui ont été ultérieurement libérées de prison.

Ces incidents prennent place au milieu de récits de première main de plus en plus nombreux sur les humiliations, la violence et la torture des Palestiniens dans les lieux d’incarcération israéliens. De plus, nous avons visionné des vidéos choquantes qui ont circulé sur les réseaux sociaux, et qui présentent de sévères mauvais traitements et des tortures de Palestiniens dans les prisons israéliennes. Quelques-unes de ces vidéos ont été filmées par les soldats exécutant les arrestations, d’autres ont été enregistrées par des agents dans les lieux d’incarcération. Malgré la gravité des faits filmés et nos requêtes répétées de contact, les responsables du service carcéral d’Israël ont refusé de prendre en compte ces mauvais traitements présumés.

 Des déclarations variées de hauts responsables du service carcéral (dirigé par le ministre de la Sécurité nationale) et des preuves rassemblées au cours des dernières semaines mettent en évidence que le service carcéral d’Israël ne fonctionne plus comme un système d’incarcération légal. Plutôt que de protéger le « bien-être, la sécurité et la dignité » de toutes les personnes sous sa garde, les service carcéral est devenu un organisme vindicatif sans aucun contrôle ni transparence — dont le seul objectif est de maltraiter et de terroriser les Palestiniens détenus dans ses prisons.

De plus, depuis le 7 octobre, les Palestiniens dans des lieux d’incarcération israéliens ont été coupés du monde extérieur. Les visites des avocats sont strictement limitées, les représentants de la Croix rouge ne sont pas autorisés à entrer, et les visites des familles sont interdites. Bannir toutes les communications extérieures pose des menaces sérieuses sur la sécurité des Palestiniens en prison, puisque cela ne permet aucune surveillance ni aucun contrôle de leur sécurité et de leur état de santé. Ces circonstances sont particulièrement dangereuses, étant donné un climat politique en Israël qui est prêt à accepter tous les préjudices contre les Palestiniens, particulièrement contre ceux détenus en prison.

Bien que les responsables d’Etat et les tribunaux aient ignoré nos appels à empêcher ces atrocités (ainsi que ceux des autres groupes de défense des droits), nous continuerons notre lutte pour exposer la violence actuelle et les violations des droits humains. Nous continuerons à inciter les organismes locaux et internationaux à mettre fin aux attaques, aux mauvais traitements, à l’humiliation et à la torture de tous les Palestiniens dans des lieux d’incarcération israéliens.