Shadi Khouri, âgé de 16 ans, est le fils de deux personnalités palestiniennes de premier plan, Suhail Khoury et Rania Elias. Khoury dirige le Conservatoire National Edouard Saïd de Birzeit, au nord de Ramallah et Elias dirige le Centre Culturel Yabous à Jérusalem Est. Tous les deux ont été brièvement arrêtés par Israël il y a deux ans.
Il est 5 h du matin le 18 octobre 2022. La ville de Beit Hanina et la famille Khoury dorment encore. Les deux parents, Rania et Suhail et leurs quatre enfants, Zeina, Rand, Yousef et Shadi, ne se doutent pas qu’une douzaine de soldats israéliens et des agents des services secrets se sont silencieusement introduits dans leur propriété et se préparent à prendre d’assaut leur maison.
Soudain, l’intervention est menée. La famille s’est réveillée abasourdie pour trouver douze soldats armés mettant leur maison sens dessus dessous. Leur cible : Shadi, le plus jeune des enfants. Tout en empêchant le reste de la famille d’intervenir, les soldats neutralisent l’enfant, le frappent, le menottent et lui bandent les yeux, avant de l’emmener sans lui donner de vêtements ni de chaussures.
Les soldats sont partis. La famille est restée. Un membre manque. Le sang de Shadi marque la trace du chemin par lequel l’enfant a été expulsé de chez lui.
Shadi est un garçon de 16 ans, élève du lycée de l’École des Amis des Quakers. Les forces d’occupation israéliennes (FOI) n’ont pas donné de raison à la famille pour cette brutale arrestation. Il a été déporté au centre de détention et d’interrogatoire appelé le ‘Domaine Russe’ où il a été interrogé sans la présence de sa famille ou d’un avocat.
Vers 17h le même jour, la famille a pu voir son enfant à une audience au cours de laquelle il n’a été fait état d’aucun délit supposé. En plus des marques de coups sur son visage, la famille dénonce des marques évidentes de brutalités sur le cou, le dos et les bras, soupçonnant des tortures. Ces observations ont été possibles parce que près de 12 heures après son arrestation on ne lui avait toujours pas donné de vêtements jusqu’à ce que son frère Yousef puisse lui donner une veste et un pantalon.
Malgé l’ordre du juge, la famille a été informée qu’aucune assistance médicale n’était donnée au jeune. La libération de Shadi a été annoncée pour le matin du 20 octobre 2022, mais la famille Khoury attend toujours le retour de l’être aimé.
Dans l’angoisse et l’espoir d’une aide pour que son frère ait droit à la justice, Rand Khoury a partagé l’histoire de sa famille avec le CIGJ.
Le CIGJ, Centre International de Genève pour la Justice est consterné face aux violations des droits humains qui se poursuivent de façon systématique de la part des agences israéliennes d’application de la loi, contre le peuple palestinien. Le CIGJ dénonce les arrestations et détentions arbitraires et rappelle que les personnes emprisonnées doivent voir leurs besoins fondamentaux satisfaits, avoir un avocat et en aucun cas être soumises à des abus de force et de torture. Nous rappelons à la communauté internationale que Shadi Khoury n’est pas un cas isolé et que la communauté internationale a la responsabilité de ne pas laisser un tel comportement sans réponse.
Le Centre International de Genève pour la Justice rapportera ce cas aux corps de l’ONU concernés et continue à chercher à établir la responsabilité des violations des droits humains commises sous le joug israélien pour tous ceux qui en ont souffert.