Le groupe a signé l’engagement de ne pas participer au TLVFest de Tel Aviv en « solidarité » avec les homosexuels palestiniens.
Un groupe de plus de 130 noms du monde du cinéma, incluant au moins 100 cinéastes et artistes de cinéma LGBTQIA+, ont signé l’engagement de boycotter TLVFest, parrainé par le gouvernement de Tel Aviv, dans ce qu’ils appellent une solidarité avec les membres palestiniens de la communauté LGBTQIA+.
Cet engagement a été organisé par des organisations palestiniennes d’homosexuels et par la PACBI, branche académique et culturelle du mouvement de Boycott, Désinvestissement et Sanctions, un groupe militant pro-palestinien qui cherche à couper, notamment, les liens culturels mondiaux avec Israël afin de protester contre le traitement des Palestiniens par ce pays, en Israël et dans les territoires occupés.
Parmi les signataires :
Charlotte Prodger, lauréate du prix Turner,
Alain Guiraudie, nominé pour la Palme d’Or,
Harjant Gill, cinéaste indien de documentaires primé,
Ian Iqbal Rashid, réalisateur de Touch of Pink, basé au Royaume-Uni,
Raquel Freire, réalisatrice et scénariste portugaise,
Su Friedrich, cinéaste d’avant-garde primée,
Thomas Allen Harris, lauréat du prix Tribeca Nelson Mandela,
Sarah Schulman, universitaire, historienne du sida et scénariste de renom,
John Greyson, réalisateur canadien primé et
Adrian Stimson, lauréat du prix du Gouverneur général,
Elle Flanders et Tamira Sawatzki de Public Studio,
Richard Fung, artiste vidéo primé,
Andre Perez, réalisateur de America in Transition,
Catherine Gund d’Aubin Pictures,
et Adelina Anthony et Marisa Becerra de la société de production latinx AdeRisa
Des érudits du cinéma comme Alexsandra Juhasz, Thomas Waugh, Alisa Lebow, Marc Siegel, Shohini Ghorh, So Mayer, Ingrid Rybert et Michele Aaron ont également signé l’engagement.
Selon les signataires, la libération des LGBTQIA+ « est intimement liée à la libération de tous les peuples et communautés opprimés » et elle engage « à ne pas soumettre de films ou participer de quelque manière que ce soit au TLVFest, ou à tout autre évènement partiellement ou totalement parrainé par des institutions israéliennes complices, jusqu’à ce qu’Israël se conforme au droit international et respecte les droits humains des Palestiniens ».
Maintenant dans sa 15e édition, le TLVFest 2020 doit se tenir du 4 au 13 juin. Selon les militants, il y a eu des décennies d’efforts pour s’engager avec le festival, mais celui-ci continue de maintenir un partenariat avec le ministre israélien de la Culture. En tant que tels, ils affirment que le TLVFest est utilisé dans le cadre des « efforts de lavage en rose », utilisant les droits des LGBTQIA+ pour « projeter une image progressiste tout en niant les droits de tous les Palestiniens, homosexuels comme non homosexuels ».
L’engagement, affirme le PACBI, marque « une position nouvelle dynamique des artistes homosexuels du cinéma en solidarité avec la lutte des Palestiniens pour la liberté, la justice, et la dignité ».
La culture est devenue un champ de bataille de plus en plus important pour le militantisme pro-palestinien. Ces dernières années, les chanteuses Lorde et Lana Del Rey ont fait les frais de louanges et de condamnations généralisées quand elles ont annoncé qu’elles se retiraient des concerts en Israël, tandis que Madona a fait les gros titres lors de la finale du Concours Eurovision de la chanson 2019 à Tel Aviv quand dans sa prestation, elle a présenté une danseuse portant le drapeau palestinien. Des cinéastes tels que Ken Loach ont depuis longtemps juré de boycotter tout évènement qui recevrait des fonds des autorités israéliennes.