Le nombre des victimes palestiniennes monte à 47 tués, dont 12 enfants et une femme, dans le territoire palestinien occupé (TPO), depuis début octobre. Jérusalem-Est occupée est isolée et divisée en petits cantons.
Avec la politique internationale persistante de silence concernant les crimes et violations graves commis par les forces israéliennes dans le TPO, celles-ci peuvent continuer à commettre de façon flagrante d’autres crimes et violations contre les civils palestiniens. En moins de douze heures, les forces israéliennes ont assassiné quatre civils palestiniens, dont deux enfants à Hébron, et un cinquième dans la bande de Gaza. Cette escalade va de pair avec les mesures arbitraires et coercitives prises dans la Jérusalem-Est occupée et sa périphérie pour isoler les quartiers arabes, en application de toute une série de décisions du cabinet israélien. Le Centre palestiniens pour les droits humains (Palestinian Center for Human Rights – PCHR) condamne avec la plus grande fermeté le mépris des forces israéliennes pour la vie des civils palestiniens, la politique du tirer pour tuer en cas de soupçon de tentatives d’agression au couteau contre des soldats et colons israéliens, et la politique arbitraire mise en œuvre dans Jérusalem occupée. En outre, le PCHR appelle la communauté internationale à prendre des mesures immédiates et à respecter pleinement ses obligations juridiques et morales de protéger les civils palestiniens dans le TPO. Le PCHR croit aussi que le silence de la communauté internationale à propos de ces crimes ne fait qu’encourager le gouvernement israélien à poursuivre sa politique de violations du droit humanitaire internationale.
Résultats des enquêtes conduites par le PCHR concernant les récents crimes israéliens :
- Vers 8 h le mardi 20 octobre 2015, des dizaines d’écoliers de Beit Awwa, village au sud-ouest de Doura au sud-ouest d’Hébron, ont organisé une manifestation qui se dirige vers le mur d’annexion, à l’ouest dudit village. Voyant la manifestation, les forces israéliennes pénètrent dans le secteur en passant par la porte métallique du mur. Les manifestants se mettent alors à jeter des pierres sur les soldats israéliens qui les pourchassent en leur lançant des grenades lacrymogènes jusqu’à ce qu’ils atteignent les maisons palestiniennes. Vers 10 h 45, alors que quatre soldats israéliens ont pris position entre les maisons palestiniennes, Oday Hesham Mohammed al-Masalma, 24 ans, portant un sac avec des olives à l’intérieur, s’avance entre les arbres. Oday poignarde l’un des soldats dans un bras, mais les trois autres ouvrent le feu sur lui, il tombe à terre, roulant dans la pente poussiéreuse. Les soldats foncent et tirent sur lui, pour le tuer. Pendant une demi-heure, les forces israéliennes vont refuser aux infirmiers de la Société du Croissant-Rouge palestinien (Palestine Red Crescent Society’s – PRCS) d’accèder au blessé. Les forces israéliennes se retirent ensuite, pendant que le corps est emmené à l’hôpital gouvernemental d’Hébron. Suite à l’examen médical, il est constaté qu’Oday a été blessé de plusieurs balles dans la jambe gauche causant une lacération dans les vaisseaux sanguins, et d’une balle dans le côté gauche à l’arrière de la tête. Selon l’enquête du PCHR, les forces israéliennes auraient pu arrêter Oday après l’avoir blessé.
- Vers 15 h, les forces israéliennes postées sur la grande route, en face de la colonie Gosh Etzion, au sud de Bethléhem, ouvrent le feu sur un véhicule civil palestinien. Résultat : le conducteur Hamza Mousa al-‘Amla, 25 ans, de Beit Oula, village à l’ouest d’Hébron, est tué de plusieurs balles. Le corps est emmené par une ambulance militaire israélienne vers une destination inconnue. Les forces israéliennes prétendront qu’al-‘Amla avait renversé deux colons sur le côté de la route.
- Dans la soirée, un autre crime de sang-froid, les forces israéliennes assassinent deux enfants de la famille al-Ja’bari, à proximité de la colonie Kiryat Arba, dans l’est d’Hébron.
- D’après l’enquête du PCHR et ce que déclarent des témoins oculaires, vers 21 h 30, des dizaines de colons avaient organisé une manifestation venant de la colonie Kiryat Arba et se dirigeant vers la mosquée Ibrahimli dans Hébron. Au même moment, Bashar Nizam Jamil al-Ja’abari, 15 ans, et son cousin Hussam Isma’il Jamil al-Ja’abari, 17 ans, rentrent chez eux dans le secteur d’al-Ras, adjacent à ladite colonie. Tout en regardant la manifestation, les deux enfants se tiennent à côté d’un soldat israélien, près de l’angle du bâtiment al-Rajabi, ce bâtiment dont les colons israéliens ont tenté de s’emparer. Le soldat est appuyé contre le mur et parle normalement aux deux enfants quand ces derniers demandent au soldat de les aider à traverser à passer la porte métallique, qui sépare ledit bâtiment de l’endroit où ils vivent. Quand les deux enfants se dirigent vers la porte qui n’est qu’à deux mètre du soldat, d’autres soldats israéliens postés dans un mirador militaire tout près de là ouvrent le feu sur les enfants, les tuant sur le coup. Les forces israéliennes vont conserver les corps des enfants et interdire aux ambulances et aux civils palestiniens d’arriver sur les lieux.
- Dans la bande de Gaza, vers 16 h, les forces israéliennes stationnées le long de la clôture/frontière avec Israël, à l’est du camp de réfugiés d’al-Bureij, ouvrent le feu sur un groupe de civils palestiniens qui se trouve sur une terre agricole à environ 350 mètres de ladite clôture. Résultat : Ahmed Sharif al-Sarahi, 30 ans, de Deir al-Balah, est tué après avoir pris trois balles dans la poitrine, et deux autres Palestiniens sont blessés. La radio militaire israélienne va publier que les forces israéliennes ont tué un tireur embusqué palestinien et en ont blessé deux autres. Il faut indiquer que des avions israéliens avaient déjà pris pour cible la maison d’al-Sarhi courant l’été 2014, durant l’offensive israélienne contre la bande de Gaza.
Ainsi, le nombre de civils palestiniens tués depuis début octobre est porté à 47, dont 12 enfants et une femme, dans le TPO.
L’escalade dans la perpétration de tels crimes coïncide avec les mesures arbitraires et coercitives israéliennes appliquées dans Jérusalem occupée et sa périphérie. Depuis la décision du Cabinet israélien d’isoler les quartiers arabes pour répondre aux « attaques » dans la ville, les forces israéliennes imposent un cordon sur les villages et les quartiers de Jérusalem-Est occupée en fermant ses entrées avec des blocs de béton et en posant des check-points, et en plus, en installant une barrière métallique dans les rues et les grandes routes. Tout cela s’intègre dans la politique de punition collective mise en œuvre par les forces israéliennes contre les Jérulasémites. Depuis que ladite décision a été publiée, les forces israéliennes appliquent la politique consistant à isoler les quartiers de la ville les uns des autres, et à monter des barrières métalliques et des check-point dans les rues, surtout dans la Vieille Ville et ses marchés. Elles ont fermé hermétiquement les entrées et les rues qui conduisent aux villages d’al-Sawana, al-Jouz Valley, Sour Baher, al-Mukaber Mountain, al-Eisawiya, Silwan et Ras al-Amoud. Ainsi, elles perturbent la vie intentionnellement dans la ville occupée, entravant le mouvement des civils et accroissant leur souffrances quotidiennes.
Le PCHR condamne fermement ces crimes qui démontrent le nombre croissant d’assassinats chez les civils palestiniens dans le TPO en général, et dans Jérusalem-Est occupée en particulier. En outre, le PCHR insiste sur le fait que dans les exemples précités, les forces israéliennes auraient pu utiliser une force moindre contre les victimes ou auraient pu procéder à leur arrestation ou les menotter si les accusations contre elles étaient avérées. Le PCHR réitère son appel à la communauté internationale pour qu’elle prenne des mesures immédiates et efficaces pour mettre fin à de tels crimes, et il réitère son appel aux Hautes Parties contractantes de la Quatrième Convention de Genève de 1949 pour qu’elles respectent les obligations qui sont les leurs en vertu de l’article 1, à savoir respecter et faire respecter la Convention en toutes circonstances (Les Hautes Parties contractantes s’engagent à respecter et à faire respecter la présente Convention en toutes circonstances.), et leur obligation en vertu de l’article 146 (protection des personnes civiles en temps de guerre) les obligeant à poursuivre les personnes qui sont présumées avoir commis de graves violations de la Quatrième Convention de Genève. Ces graves violations constituent des crimes de guerre en vertu de l’article 147 (protection des personnes civiles en temps de guerre) de ladite Convention et du Protocole 1 additionnel aux Conventions de Genève.