Parmi les derniers exemples d’escalade de la répression contre la solidarité militante avec la Palestine sur les campus états-uniens , New York University (NYU) a retiré son diplôme à l’orateur….

Parmi les derniers exemples d’escalade de la répression contre la solidarité militante avec la Palestine sur les campus états-uniens , New York University (NYU) a retiré son diplôme à l’orateur étudiant Logan Rozos après qu’il a utilisé son discours pour dénoncer le génocide en cours perpétré par Israël à Gaza et la complicité états-unienne.
Rozos, diplômé de l’École Gallatin d’Étude Individualisée de NYU, a dit mercredi à ses camarades d’études : « La seule chose à dire qui soit appropriée actuellement et à un groupe aussi nombreux est une reconnaissance des atrocités qui se produisent en ce moment en Palestine ».
Dans son discours, Rozos a condamné le génocide « soutenu politiquement et militairement par les États-Unis, payé par les dollars que nous versons en impôts et retransmis en direct à nos téléphones au cours des derniers 18 mois ». Il a ensuite déclaré : « Je ne souhaite pas parler seulement de ma propre politique aujourd’hui mais parler pour tous les gens de conscience et tous les gens qui ressentent l’injure morale de cette atrocité ».
Les remarques de Razos ont reçu des applaudissements nourris de la part des étudiants. NYU a rapidement répondu par une déclaration dénonçant Rozos, l’accusant de violer les règles de l’université et annonçant qu’il serait démis de son diplôme en attendant une action disciplinaire.
L’Université a aussi retiré le profil étudiant de Rozos de son site internet, ce qui renforce les craintes de représailles institutionnelles.
Cet incident se produit au moment d’une répression plus vaste sur la liberté de parole et sur l’activisme propalestinien dans les universités des USA. NYU, comme de nombreuses institutions d’élite, a adopté la très controversée définition de l’antisémitisme de I’Alliance Internationale pour la Mémoire de l’Holocauste (IHRA), qui confond l’opposition politique au sionisme et à la violence coloniale d’Israël avec la haine anti-juive. Des critiques, dont celles d’intellectuels qui défendent les droits humains et des groupes juifs, avertissent que de telles mesures sont des armes pour réprimer la défense des Palestiniens et silencier les voix dissidentes.
Le discours de Rozos, et la réaction de NYU, s’inscrivent dans un contexte de répression à l’université. Au cours de l’année écoulée, les administrateurs de NYU ont appelé la police pour disperser des campements pacifiques et arrêté des dizaines d’étudiants et d’enseignants qui protestaient contre la guerre d’Israël contre Gaza. L’université a aussi mis à jour ses directives de conduite pour déclarer discriminatoires des expressions telles que « sioniste », effaçant explicitement la distinction entre antisionisme et antisémitisme.
En décembre 2024, NYU a déclaré « persona non grata », deux professeurs titulaires, Andrew Ross et Sonya Posmentier, après qu’ils ont participé à un sit-in exigeant de l’université qu’elle désinvestisse d’entreprises qui profitent des crimes de guerre d’Israël à Gaza. Des mois plus tard, NYU a annulé une conférence du Dr Joanne Liu, ancienne présidente de Médecins Sans Frontières, jugeant potentiellement « antisémites » ses diapos sur des civils blessés à Gaza.
Des défenseurs des droits humains et des organisations pour la liberté académique ont condamné ces actions, avertissant que les universités telles NYU sacrifient des principes au cœur de la liberté de parole et de l’indépendance académique sous la pression de donateurs pro-Israël, de personnalités politiques et de groupes de lobbying.
Le discours de Rozos, qui a situé la guerre d’Israël contre Gaza dans le cadre d’un génocide diffusé en temps réel, fait écho aux avertissements de la part de spécialistes du génocide, d’experts juridiques et d’instances internationales selon lesquels les actes d’Israël s’inscrivent dans la définition juridique du génocide. Cela dit, Rozos est désormais face à des représailles institutionnelles pour avoir exprimé ce que de nombreux défenseurs des droits humains voient comme une vérité morale urgente.