Depuis un peu plus de deux semaines, dans le désert du Naqab (Neguev), au Sud d’Israël, les Bédouins Palestiniens citoyens d’Israël subissent une répression féroce. C’est la réponse de l’État….
Depuis un peu plus de deux semaines, dans le désert du Naqab (Neguev), au Sud d’Israël, les Bédouins Palestiniens citoyens d’Israël subissent une répression féroce.
C’est la réponse de l’État d’Israël à leur résistance à la dernière opération caractérisée de confiscation de leur terre.
Les populations bédouines palestiniennes qui vivent dans le désert du Naqab depuis des siècles, n’ont connu depuis 1948 que la dépossession, les expulsions, les expropriations, les lois militaires, les lois discriminatoires, l’apartheid. Un nettoyage ethnique très bien structuré. La Nakba (la catastrophe qui a vu – lors de la création de l’État d’Israël – l’expulsion de 800 000 Palestiniens) les a fortement frappés : 90 000 d’entre eux ont été expulsés et se sont retrouvés pour la plupart de l’autre côté de la ligne d’armistice de 1949. D’autres se sont retrouvés dans des bidonvilles dans des villes dites mixtes d’Israël.
Où qu’ils se trouvent, ils sont victimes du même régime de domination et d’oppression systématique. Le plan Prawer planifiait la dépossession totale des populations bédouines du Naqab pendant que le déplacement forcé de celles de Cisjordanie était en cours. Ce plan a été soi-disant abandonné mais c’est bien sa mise en place à bas bruit qui est à l’œuvre aujourd’hui et qui motive cette résistance.
Le village bédouin du Naqab Al Araqib a été il y a quelques jours détruit par Israël pour la 197ème fois. De la même manière, dans la vallée du Jourdain ou dans le sud d’Hébron, en Palestine occupée, les villages des populations bédouines chassées du Naqab en 1948 sont détruits très régulièrement.
Celles qui vivent à l’Est de Jérusalem subissent le même sort : destruction, déplacements forcés, privation des services élémentaires, harcèlement, violence des colons.
Le village de Khan al-Ahmar est devenu emblématique en 2018 suite à la résistance qui a fait reculer l’occupant dans sa volonté de le détruire et de déplacer sa population. Ce fut un exemple d’unité de la résistance palestinienne.
C’est dans ce village que dimanche va se tenir un rassemblement des populations bédouines de toute la Cisjordanie occupée et de toutes celles et ceux qui veulent en finir avec le nettoyage ethnique systématique du régime d’apartheid israélien.
En même temps, à Jérusalem, un autre rassemblement regroupera devant la Cour Suprême israélienne les Palestiniens bédouins du Naqab et les Palestiniens de Jérusalem-Est qui subissent eux aussi le nettoyage ethnique du régime d’apartheid israélien. Depuis des mois, notamment dans les quartiers de Silwan et Sheikh Jarrah, des familles sont expulsées et leurs maisons sont détruites. Ce sont en partie ces expulsions qui avaient motivé au mois de mai dernier une vaste mobilisation du peuple palestinien dans son ensemble et où qu’il se trouve.
Ces attaques continues et les mobilisations qu’elles suscitent mettent en évidence que les Palestiniennes et les Palestiniens, où qu’ils se trouvent, sont victimes d’une même politique de domination et de répression systématique : un régime d’apartheid, un crime contre l’humanité.
Ils réagissent en tant que peuple mais font face à un silence assourdissant de la part d’une communauté internationale qui, par son silence et son inaction, se rend complice de ce crime contre l’humanité et de crimes de guerre.
L’AFPS comme l’ensemble du mouvement de solidarité dans le monde participe aux journées internationales de soutien à la mobilisation du peuple palestinien contre le nettoyage ethnique opéré par Israël et exhorte la France et l’Union européenne à prendre leurs responsabilités et à mettre fin à l’impunité d’Israël.
Le Bureau National de l’AFPS,
Le 28 janvier 2022
>> Retrouver l’appel à action des journées internationales d’action pour la Palestine