La chanteuse néo-zélandaise évoque ‘un nombre important de messages et de lettres’ reçus qui l’ont menée à prendre cette décision.
La compositeure-interprète néo-zélandaise Lorde a annulé son concert prévu en Israël à la suite d’une campagne internet de militant.e.s opposé.e.s à l’occupation israélienne de la Palestine.
L’annonce de l’annulation du concert de Juin, à peine une semaine après qu’il ait été annoncé, intervient au moment où la chanteuse évoque un “nombre important de messages et de lettres” reçus qui l’ont menée à prendre cette décision.
Le ministre israélien de la culture, Miri Regev, a exhorté Lorde à revoir sa décision et elle a été fustigée par des militants pro-israéliens sur les réseaux sociaux.
Elle imite nombre d’autres artistes qui ont annulé leurs représentations en Israël, dont Elvis Costello, Lauryn Hill et Gorillaz. Radiohead a tenu tête à une campagne de personnalités leur demandant d’annuler leur concert en Israël l’été dernier.
Lorde, 21 ans, dont le dernier album Melodrama est sorti cette année, a ouvert le dialogue avec ses détracteurs sur les réseaux sociaux à la suite de l’annonce des dates de sa tournée, expliquant sur Twitter qu’elle se faisait conseiller sur la complexité de la situation politique et “réfléchissait à toutes les options”.
Parmi celles et ceux qui l’ont contacté figurent ses compatriotes néo-zélandaises Nadia Abu-Shanab et Justine Sachs qui écrivirent une lettre ouverte en ligne à la chanteuse lui demandant d’annuler son concert en Israël.
“Chère Lorde … nous sommes deux jeunes femmes basées à Aotearoa, l’une juive, l’autre palestinienne”, écrivirent les deux femmes.
“Aujourd’hui, des millions de gens s’opposent à la politique d’oppression, de nettoyage ethnique, de violations des droits humains, d’occupation et d’apartheid du gouvernement israélien. Dans le cadre de cette lutte, nous pensons que le boycott économique, intellectuel et artistique est un moyen efficace de s’exprimer contre ces crimes. Cela a très bien fonctionné contre l’apartheid en Afrique du Sud, et nous espérons que cela fonctionne encore.”
“Nous pouvons jouer un rôle important aujourd’hui en contestant l’injustice. Nous vous exhortons à agir dans l’esprit des néo-zélandais progressistes avant vous et à faire perdurer leur héritage.”
En réponse, Lorde a dit qu’elle pensait annuler.
“J’ai parlé de ça avec beaucoup de gens et je réfléchis à toutes les options. Merci de m’instruire j’apprends moi aussi chaque jour”, a-t-elle écrit. Elle a annoncé dimanche avoir décidé de ne pas faire ce concert.
Dans un communiqué, publié par la compagnie de relations publiques israéliennes qui a géré la représentation prévue en juin à Tel-Aviv, la chanteuse a déclaré qu’elle n’avait pas “prit la bonne décision” quand elle avait à l’origine décidé de jouer en Israël.
“J’ai beaucoup discuté avec des personnes ayant différentes opinions, et je pense que la bonne décision à l’heure actuelle est d’annuler le concert,” a écrit Lorde, ajoutant : “Je ne suis pas fière d’admettre que je n’avais pas prit la bonne décision sur ce coup là.”
Eran Arielli de Naranjah, l’un des promoteurs qui a dit que les fans seraient remboursés, a écrit sur Facebook à la suite de l’annulation qu’il avait été “naïf de penser qu’un artiste de son âge serait capable de faire face à la pression de se produire en Israël”.
La nouvelle de l’annulation de Lorde a rapidement entraîné l’intervention du controversé Regev, le ministre israélien de la culture d’extrême droite.
“Lorde, j’espère que vous pouvez être une ‘pure héroïne’ comme le titre de votre premier album,” a déclaré Regev dans un communiqué. “Etre une héroïne de pure culture, libre de toute considération politique étrangère – et ridicule.”
A la suite de sa décision, la chanteuse a recueillit à la fois louanges et critiques sur les réseaux sociaux avec l’organisation de lobby pro-israélien StandWithUs accusant Lorde de punir Israël.
L’actrice Roseanne Barr l’accusa aussi d’être une “bigote”.
D’autres louèrent sa décision et le calme avec lequel elle fit face au problème.