Le 19 octobre 2021, six organisations palestiniennes de premier plan ont été labellisées comme de prétendues « organisations terroristes » par le ministre israélien de la Défense, Benny Gantz. Cette désignation….
Le 19 octobre 2021, six organisations palestiniennes de premier plan ont été labellisées comme de prétendues « organisations terroristes » par le ministre israélien de la Défense, Benny Gantz. Cette désignation criminalise le travail de ces organisations et autorise la fermeture de leurs bureaux, la saisie de leurs dossiers et de leur équipement et l’arrestation des membres de leur personnel ; elle vise aussi à criminaliser ceux qui les subventionnent ou les soutiennent d’une autre manière.
Les fondations et les donateurs internationaux jouent un rôle essentiel pour soutenir les communautés en première ligne dans la promotion de la justice sociale partout dans le monde, particulièrement dans des régions où le bien-être et les droits humains des peuples marginalisés sont les plus menacés. En Palestine, les organisations de la société civile remplissent des rôles essentiels en fournissant des services, en plaidant pour les droits humains, en protégeant les ressources en terre et en eau, et en s’exprimant contre l’occupation en cours et les violations des lois internationales. Les six groupes criminalisés par le décret de Gantz incluent :
L’Association Addameer pour le soutien aux prisonniers et à leurs droits humains a été fondée en 1991 pour fournir un soutien juridique aux prisonniers, collecter des données sur les arrestations et les détentions administratives et travailler à mettre fin à la torture et aux violations des droits des prisonniers. Récemment, elle a mis en relief une grève de la faim chez des prisonniers, qui dans le cas d’un prisonnier a duré plus de 90 jours.
Al Haq, la plus ancienne des organisations palestiniennes de défense des droits humains, a été établie en 1979 « pour protéger et promouvoir les droits humains et les règles de droit dans le territoire palestinien occupé ». Elle a joué un rôle primordial pour amener les violations israéliennes du droit international devant la Cour pénale internationale qui a ouvert une enquête formelle sur les présumés crimes de guerres d’Israël en mars 2021.
Le Centre Bisan pour la recherche et le développement a été fondé en 1989 « pour contribuer à construire une société démocratique réelle ». Par ses programmes, le Centre Bisan mobilise en faveur des droits civiques, des droits humains et des droits socio-économiques.
Défense internationale des enfants – Palestine est la section nationale du mouvement international pour les droits de l’enfant basé à Genève. Depuis 1991, il a « enquêté, documenté et mis en évidence de graves violations des droits humains contre des enfants » et leur a fourni des services juridiques. Ses recherches ont informé la rédaction de Defending the Human Rights of Palestinian Children and Families Living under Israeli Military Occupation Act [« Défendre les droits humains des enfants palestiniens et des familles vivant sous la loi d’occupation militaire israélienne »], par la députée [américaine] Betty McCollum (H.R. 2590).
L’Union des comités de travail agricole (UAWC), la plus grande institution agricole de Palestine, a été établie en 1986 pour améliorer la situation des fermiers et des pêcheurs palestiniens. Elle a joué un rôle critique en s’opposant à l’expansion de la colonisation israélienne et au déplacement des fermiers de leurs terres, un processus qui s’est accéléré ces dernières années. L’UAWC a reçu le prestigieux prix Equator en 2014, donné par l’Agence de développement des Nations Unies, pour son travail exceptionnel sur l’agriculture durable et la préservation des semences locales grâce à sa banque de graines.
L’Union des comités de femmes palestiniennes a été établi en 1980 comme organisation féministe afin d’encourager les femmes à jouer un rôle accru dans la vie sociale, politique et économique et de faire avancer la lutte pour la dignité et la libération.
L’attaque ciblée contre six des principales organisations de la société civile en Palestine est une tentative flagrante pour réduire au silence et criminaliser la contestation contre les violations des droits humains par le gouvernement israélien. Selon le Bureau des Nations Unies pour les droits humains dans les Territoires palestiniens occupés, « ces désignations sont le dernier développement dans une longue campagne de stigmatisation contre ces organisations et d’autres, campagne qui porte atteinte à leur capacité à produire leur travail crucial ». Un groupe d’ experts des Nations Unies sur les droits humains a ajouté que « cette désignation est une attaque frontale sur le mouvement des droits humains palestiniens et sur les droits humains partout ».
Nous défendons les droits des organisations de la société civile palestinienne à exécuter leur travail crucial. Nous soutenons les valeurs clés que sont la liberté d’expression, le pouvoir de la solidarité et le droit de tous les peuples à la justice et à la dignité.
La menace additionnelle de criminaliser ceux qui s’expriment pour défendre ces organisations (y compris en les subventionnant) est une attaque directe sur la liberté et l’objectif des donateurs mondiaux d’être solidaires de la Palestine. En tant que donateurs investis dans les droits humains, nous refusons d’être réduits au silience ou intimidés. Nous menons des procédures de contrôle approfondies dans l’octroi de nos subventions, y compris dans l’accompagnement des projets. Nos décisions de financement appartiennent à nos conseils et à notre conscience, et pas au département israélien de la Défense.
De plus, des allégations précédentes contre ces organisations de la société civile palestinienne et d’autres ont été réfutées à plusieurs reprises par des enquêtes approfondies tant européennes qu’américaines. En réponse à ce dernier geste du gouvernement israélien, l’ Union européenne a affirmé que : « Des allégations passées sur le mauvais usage des fonds de l’Union européenne en relation avec certains de nos OSC partenaires palestiniennes n’ont pas été corroborées … L’UE continuera à s’appuyer sur le droit international et à soutenir les organisations de la société civile qui ont un rôle à jouer pour promouvoir le droit international, les droits humains et les valeurs démocratiques. »
Human Rights Watch et Amnesty International, qui travaillent en collaboration étroite avec beaucoup de ces groupes, ont dit dans une déclaration commune :
« Cette décision consternante et injuste est une attaque par le gouvernement israélien contre le mouvement international de défense des droits humains. Pendant des décennies, les autorités israéliennes ont systématiquement cherché à museler la surveillance des droits humains et à punir ceux qui critiquent son régime répressif sur les Palestiniens. Si des membres du personnel de nos organisations ont été confrontés à la déportation et à des interdictions de voyage, les défenseurs palestiniens des droits humains ont toujours fait les frais de la répression. Cette décision est une escalade alarmante qui menace de stopper le travail des organisations les plus importantes de la société civile de Palestine. L’échec de la communauté internationale, pendant plusieurs décennies, à s’opposer aux graves violations israéliennes des droits humains et à imposer des sanctions significatives a enhardi les autorités israéliennes à agir de cette manière éhontée.
La manière dont la communauté internationale répondra sera un vrai test de sa résolution à protéger les défenseurs des droits humains. Nous sommes fiers de travailler avec nos partenaires palestiniens et l’avons fait depuis des décennies. Ils représentent le meilleur de la société civile mondiale. Nous nous tenons à leurs côtés pour contester cette décision scandaleuse. »
Dans le même esprit, nous exprimons notre solidarité avec les organisations de la société civile en Palestine et demandons que :
- Les gouvernements des Etats-Unis, de l’Union européenne et d’autres pays dénoncent toutes les campagnes de diffamation contre les organisations palestiniennes de la société civile, pressent le gouvernement israélien d’annuler immédiatement et complètement la désignation par Gantz de prétendue « organisation terroriste» contre ces 6 organisations palestiniennes de défense des droits humains ;
- les Etats-Unis, l’Union européenne et d’autres gouvernements demandent des comptes au gouvernement israélien sur son respect du droit international et des principes des droits humains ; et que
- les responsables des Etats-Unis, de l’Union européenne et d’autres gouvernements garantissent que toutes les subventions philanthropiques destinées aux organisations de la société civile en Palestine les atteignent sans interférence du gouvernement ou d’institutions financières israéliens.
En tant que donateurs internationaux pour les droits humains et la démocratie, cette tentative pour « geler » notre financement et notre solidarité ne marchera pas. Nous sommes aux côtés des organisations de la société civile palestinienne et des défenseurs des droits humains. Nous affirmons notre droit à la libre expression et à fournir un soutien financier aux organisations faisant avancer les droits humains, la dignité et le bien-être du peuple palestinien.
Avec l’expression de nos sentiments distingués,
Organisations donatrices
Access Strategies Fund
Agroecology Fund
Alison Gottlieb Donor Advised Fund
American Friends Service Committee
ARC of Justice
Asfari Foundation
Back Door Fund
Bizilur
Bonus Fund
CarEth Foundation
Cafe Palestina
Caribou Fund
Chinook Fund
Chorus Foundation
CIVICUS: World Alliance for Citizen Participation
Claire Barker Charitable Fund
Coco Canary Consulting, LLC
Collective Future Fund
Colombe Peace Foundation
Common Counsel Foundation
CS Fund
Cultures of Resistance
Donkeysaddle Projects
EDGE Funders Alliance
Eleanor Friedman Fund
Farbman Family Foundation
Fomite Press
Fondation Danielle Mitterrand
Fondo Semillas
Foundation for Middle East Peace
Front Line Defenders
Fund for Democratic Communities
Fund for Global Human Rights
Funders’ Initiative for Civil Society
Fundación Mundubat
GaiaWise
Global Focus
Global Fund for Women
Global Greengrants Fund
Grassroots International
Guerrilla Foundation
Hawai’i Peace and Justice
Human Rights Funders Network
JG3: Jacobs Grounded Guided Giving
Jewish Voice for Peace Health Advisory Council
Jewish Voice for Peace – New Hampshire
Karibu Foundation
Kolibri Foundation
Lannan Foundation
MADRE
Medico International E.V.
Middle East Children’s Alliance
North Star Fund
Palitan Consulting
Peace Affirmation and Justice, First Congregational Church
Peace Development Fund
PRBB Foundation
Prospera International Network of Women’s Funds
Radical Imagination Family Foundation
Ralph E. Ogden Foundation
Rawa Fund
RESIST, Inc.
Resource Generation
Right Livelihood
Rumpelstiltskin
Sagner Family Foundation
Samuel Rubin Foundation
Seymour and Sylvia Rothchild Family Foundation
Social Justice Fund NW
Solidaire Action Fund
Sparkplug Foundation
St. John Chrysostom Justice and Peace Committee
Terra Fund
US Boats to Gaza
Unitarian Universalists for Justice in the Middle East
Unitarian Universalist Service Committee
Urgent Action Fund for Women’s Human Rights
Veterans For Peace, Chapter 113 — Hawai’i
WESPAC Foundation, Inc.
Women’s Fund in Georgia
Mécènes/Donateurs individuels
Adam Ratner
Aidan Orly
Alan Meyers, MD
Alice Rothchild, MD
Alison Gottlieb
Angelica S. Harter
Amy Alpert
Becky Silverstein
Bonnie Shepard
Bram Wispelwey, MD
Charles A. Walsh
Claire Isaacson Barker
Clare Woodcraft
Cynda Collins Arsenault
Cynthia Jama Baxter
Dan Connell
Dan Klein
Danni Marilyn West
Davian Gagne, MSW
David Holmstrom
David S. Klein
Debbie Hird
Dorothy Burlage
Elaine Nonneman
Elena Bird
Ellen Rubin
Elsa Auerbach
Emma Klein
Eric Sargent
Erik Ortiz
Genie Silver, Ph.D.
Gordon Fellman
Hayat Imam
Hendrix Berry
iara lee
James Marc Leas
Jan Harvie-Clark
Janet Axelrod
Jean Entine
Jessie Bluedorn
Jo Miller-Gamble
John Guy
Kacy Lane
Katherine Yih
Leslie Zebrowitz
Marjorie Suisman
Mary Lee Duff
Maxine Fookson
Michael Gast
Miriam Cohen
Molly O’Connor
Nancy Gold
Nancy Holmstrom
Naomi Sobel
Nikhil Aziz
Nora Burridge
Pam Rogers
Rachel Rubin, MD, MPH
Ravi Khanna
Rebeca Sandoval
Rev. Gini King
Rich Morse
Samar Maqusi
Sara Sargent
Sasha Klein
Scott Handleman
Sean Gibbons
Sean Poynter
Seth Morrison
Sima Kahn, MD
Simon J. Klein
Steven Ostrow
Tasnim Broud
Trude Bennett, DrPH
Victor Wallis
Trad. CG pour l’AURDIP et l’Agence Media Palestine