Si les mathématiques, la physique et l’informatique sont souvent évoquées dans la « Lettre du CICUP » peu d’informations sont données sur l’enseignement des sciences de la vie. D’où l’idée d’interroger nos….
Si les mathématiques, la physique et l’informatique sont souvent évoquées dans la « Lettre du CICUP » peu d’informations sont données sur l’enseignement des sciences de la vie. D’où l’idée d’interroger nos collègues médecins sur l’état de leur discipline, un domaine en plein développement avec des répercussions notables sur le quotidien. Trois universités ont répondu à notre appel, fournissant une sorte de synoptique des cursus et des témoignages d’étudiants. Ces derniers, et en particuliers les étudiants de Gaza, insistent sur l’importance des échanges avec l’étranger pour parfaire leurs formations et avoir accès aux techniques sophistiquées indisponibles dans leurs universités. (Voir lettre du CICUP N 44 ci-dessous).
Sur ce dernier point, la nouvelle est parvenue en début d’année : l’arrivée à Gaza du premier étudiant européen venu pour effectuer un stage en médecine d’urgence au titre du programme Erasmus. Il est issu de l’université de Sienne, l’une des plus anciennes institutions académiques, qui entretient une tradition dans le domaine des échanges universitaires. C’est une initiative à encourager, tant il est vrai que la confrontation des situations, à un âge où l’esprit garde ses souplesses, est une source essentielle pour l’appréhension des mondes et de leurs sociétés. L’importance d’utiliser les programmes d’échange au niveau étudiant a été maintes fois discutée au sein du CICUP sans que ces discussions aient débouché sur des actions concrètes. Un point sur lequel il serait opportun de revenir.
Une autre initiative, qui suggère une nouvelle forme d’action, c’est l’existence en Allemagne de l’association AGYA : Arab-German Young Academy of Sciences and Humanities. Basée auprès de l’Académie des Sciences et des Humanités der Berlin-Brandenburg et de l’Académie des recherches scientifiques et technologiques d’Egypte, l’AGYA a pour but la promotion de la coopération entre jeunes scientifiques exerçant dans une institution de recherche en Allemagne ou dans un pays arabe. La Palestine figure parmi les 22 pays éligibles pour ce partenariat. Il porte sur l’éducation, les défis communs tels que l’énergie, l’eau, l’environnement, la santé et la société. Il serait intéressant de reprendre cette initiative et de la développer au niveau européen.
Notre volet universitaire ne saurait se satisfaire des propos académiques sans un regard sur le quotidien des Palestiniens. Nous l’avons souligné à maintes reprises, leur situation se dégrade constamment sur le plan juridique et économique. La loi scandaleuse adoptée à l’été dernier par le parlement israélien fait l’apologie du racisme et officialise les violations constantes du droit international par Israël, sans réaction des gouvernements des pays occidentaux. Les manifestations des Gazaouis, qui ne font que clamer leur droit de vivre, leur liberté, sont réprimées avec une sauvagerie qui fait honte à notre civilisation. Il est inacceptable que la France, dans ce domaine, adopte les positions d’Israël tendant à rendre criminelle la critique de cet état, assimilant l’antisionisme et l’antisémitisme. Or c’est le droit le plus élémentaire de tout individu de s’opposer à une idéologie, qu’elle soit religieuse, fasciste ou totalitariste, portant atteinte aux libertés de pensée et de conscience. Ce faisant et en s’alignant systématiquement sur la politique étrangère des USA, la France brade son indépendance et se met à la solde d’intérêts qui ne sont pas les siens.
Roland Lombard
Président du Collectif inter-universitaire pour la coopération avec les universités palestiniennes (CICUP)