Lettre à F. Hollande à la veille de la réunion du Conseil de Sécurité

Paris, le 19 septembre 2014 Monsieur le Président de la République, L’offensive militaire israélienne contre la bande de Gaza, la troisième depuis l’arrivée du Hamas au pouvoir lors des élections….

Paris, le 19 septembre 2014

Monsieur le Président de la République,

L’offensive militaire israélienne contre la bande de Gaza, la troisième depuis l’arrivée du Hamas au pouvoir lors des élections de 2006 et la mise en place du blocus, a été la plus longue et la plus meurtrière. La population palestinienne paie un prix extrêmement lourd : près de 2200 morts dont 80% de civils, 11000 blessés, des centaines de milliers de déplacés. L’ampleur des destructions causées pendant ces 50 jours de bombardements est sans précédent depuis le début de l’occupation de la Palestine en 1967.

Ces opérations militaires successives constituent des punitions collectives illégales contre une population civile. Elles détruisent chaque fois un peu plus l’économie palestinienne déjà très affectée par le blocus, considéré lui aussi comme illégal au regard du droit international.

Le cessez-le-feu actuellement en place est très fragile. Il peut être rompu à tout moment, dans la mesure où aucune des conditions politiques pour l’instauration d’une paix juste et durable n’est acquise.

La paix ne peut se construire que dans le respect du droit international et des résolutions de l’ONU.

Le Conseil de Sécurité des Nations unies doit donc accorder autant d’attention à la sécurité des Palestiniens, qu’à celles des Israéliens. Il doit assumer son devoir de protection, à l’égard des Palestiniens, et faire respecter l’ensemble de leurs droits. La France, membre permanent du Conseil de sécurité des Nations unies, a le devoir d’œuvrer activement en ce sens dans le cadre de la IVe Convention de Genève,
Nous vous demandons instamment d’exiger la levée du blocus de la Bande de Gaza et l’arrêt de la colonisation en Cisjordanie, y compris à Jérusalem-Est, avec un échéancier contraignant et de prévoir des sanctions progressives contre Israël si il ne s’y conforme pas, à l’image de celles que l’UE a su prendre à l’encontre de la Russie concernant sa politique en Ukraine.

Dans le même temps, la France doit jouer un rôle clair et actif afin que la justice internationale s’impose dans cette région cruciale du monde. Nous demandons à la France de soutenir la commission d’enquête missionnée par le Conseil des Droits de l’Homme de l’ONU et soutenir également toutes démarches que l’Autorité palestinienne entend mener auprès de la Cour pénale internationale.

Enfin, il faut que la France reconnaisse, maintenant, l’Etat de Palestine – dans la continuité de son vote de novembre 2012 attribuant à la Palestine le statut d’Etat observateur non-membre à l’ONU.

Nous vous prions d’agréer, Monsieur le Président, l’expression de notre haute considération. Nous vous informons par ailleurs que nous adressons également cette lettre au Ministre des Affaires étrangères et que nous la rendrons publique.

Claude Léostic
Présidente de la Plateforme des ONG françaises pour la Palestine