Moins de 24h après une attaque mortelle dans la vieille ville de Jérusalem, l’armée israélienne mène de nombreuses opérations d’arrestation.
De violentes confrontations ont éclaté dimanche matin en Cisjordanie entre de jeunes Palestiniens et les forces de sécurité d‘Israël.
Les Palestiniens signalent que depuis les attaques terroristes dans la vieille ville de Jérusalem, qui ont causé la mort de Nehemia Lavie et d’Aharon Benita et fait deux blessés, en plus d’une autre attaque dans laquelle un jeune de 15 ans a été blessé, plus de 100 Palestiniens ont été blessés par des tirs et des grenades lacrymogènes dans des affrontements avec l’armée. Les Palestiniens font également état d’attaques de colons. Des manifestants protestent contre l’interdiction faite à des non-résidents palestiniens d’entrer dans la vieille ville, par la police israélienne.
Des affrontements ont éclaté au checkpoint d’Atara, au nord de Bir Zeit, au checkpoint de Bayt Fourik, au camp de réfugiés de Al-Arub entre Bethléhem et Hebron, au camp de réfugiés de Jalazun au nord de Ramallah, dans la vieille ville de Jérusalem et dans le quartier d’Isawiyya, où habitait Fadi Alon qui a été tué par balles par la police après qu’il ait légèrement blessé un jeune de 15 ans dans le quartier jérusalmite de Mousrara.
Les Palestiniens mettent en doute le rapport israélien selon lequel Alon aurait essayé de poignarder un Juif. Sur la base d’une vidéo qui a été diffusée, ils témoignent qu’un groupe de Juifs l’a attaqué et a appelé la police pour lui tirer dessus sans raison.
Dimanche, avant l’aube, un gros détachement militaire est entré dans le camp de réfugiés de Jénine et a encerclé la maison de Qays a-Sa’adi, un membre des brigades Izz al-Din al-Qassam. On ne sait toujours pas clairement s’il était chez lui quand la maison a été frappée par un missile LAW qui l’a détruite.
Au moins 18 Palestiniens ont été blessés, dont certains gravement, dans des affrontements qui ont éclaté entre l’armée et des jeunes. Trois d’entre eux ont été arrêtés. Une unité spéciale de l’armée est entrée dans l’hôpital Arabe et a arrêté un patient de 23 ans, Karm al-Masri, selon ce qu’ont déclaré des responsables de l’hôpital à l’agence de presse Ma’an.
Ce jeune avait été hospitalisé deux jours plus tôt pour une fracture de la main, selon l’hôpital. Le directeur de l’hôpital a fait savoir qu’en traînant Masri dans les escaliers de l’hôpital vers la sortie, les militaires ont cassé les caméras de surveillance de l’hôpital.
Vers deux heures du matin, l’armée est entrée dans le village de Surda, au nord de Ramallah, où vit la famille du terroriste de l’attaque de samedi soir dans la vieille ville, Mohannad Hallabi qui a 19 ans. Les soldats sont entrés de plusieurs côtés, en tirant des coups de feu. Selon des témoignages, de jeunes Palestiniens se sont répandus dans les rues du village tard le soir pour protéger la maison de Hallabi.
Les soldats les ont dispersés à coups de gaz lacrymogène et de tirs. Selon le rapport, des Palestiniens armés ont aussi tiré des coups de feu vers les soldats arrivés à pied et dans des véhicules militaires. L’armée est entrée dans la maison, a fouillé, interrogé le père et confisqué des effets du terroriste. La famille a enlevé tout ce qu’il y avait dans la maison, s’attendant à ce que l’armée la détruise, bien qu’il n’y ait pas encore eu d’ordre de démolition.
Un groupe de jeunes Palestiniens a dansé samedi soir près de la maison, louant Hallabi et son acte, tandis que ses parents se tenaient à côté, en état de choc et muets.
Des affrontements se sont produits entre de jeunes Palestiniens et des soldats près du camp de réfugiés de Jalazun, au nord-est de Surda. Des soldats ont tiré et endommagé une ambulance palestinienne, selon un rapport palestinien. Deux volontaires qui accompagnaient l’équipe médicale ont été blessés.
Des affrontements se sont aussi produits dans la région de Hebron. Des Palestiniens indiquent qu’une bombe incendiaire a été lancée contre une jeep militaire à Halhoul et qu’une bombe artisanale a été lancée sur une position de l’armée à Bayt Omar. Des soldats ont fait usage de bombes lacrymogènes et de balles-éponges contre des manifestants palestiniens là et dans d’autres villages palestiniens de la région de Hebron.
Trois jours ont passé depuis le meurtre du couple Henkin et les Palestiniens de Cisjordanie savent qu’ils doivent conduire avec précaution sur les principales artères. Certains d’entre eux ont dit avoir entendu des avertissements de la part de représentants des forces de sécurité palestiniennes. Des sources officielles palestiniennes ont parlé d’attaques et de provocations de la part de colons dans des villages des régions de Naplouse, de Hebron et de Ramallah. Tout de suite après l’attaque terroriste de samedi soir à Jérusalem, des Israéliens ont attaqué Bourin, au sud de Naplouse, mettant le feu aux champs et aux vergers du village, selon des témoignages palestiniens. Les Israéliens étaient issus des colonies de Yzhar et Bracha.
Les media palestiniens ont fait état d’attaques par des citoyens israéliens, colons pour la plupart, qui ont blessé un garde de sécurité de 65 ans dans le Parc Sheik de Yatta. Un autre groupe d’Israéliens a abîmé la voiture d’un médecin palestinien au carrefour de Rif, au sud de Hebron. D’autres ont attaqué la maison de la famille Dana à Hebron, près de Kiryat Arba et se sont introduits dans le quartier de Salayma.
L’armée a établi des checkpoints provisoires dimanche matin sur des routes de Cisjordanie, ce qui a entraîné des retards importants pour les conducteurs et passagers palestiniens. Selon La Voix de Palestine, la route entre Ramallah Nord et Naplouse a été fermée pendant la matinée du fait du rassemblement de colons sur le bas-côté et d’affrontements entre de jeunes Palestiniens et l’armée.