2014 a été une année déchirante et dévastatrice pour beaucoup de gens qui vivent en Israël et en Palestine. Violations des droits de l’Homme, racisme et haine n’ont pas disparu….
2014 a été une année déchirante et dévastatrice pour beaucoup de gens qui vivent en Israël et en Palestine. Violations des droits de l’Homme, racisme et haine n’ont pas disparu après la guerre de 2014 à Gaza et ils se sont aujourd’hui banalisés. Il y a en ce moment urgence devant le nombre croissant d’enfants palestiniens de Jérusalem est et de Cisjordanie détenus à tort et soumis à un état de violence continue, à de graves traumatismes psychologiques, et à qui on dénie le simple droit fondamental à l’éducation.
Tout au long de 2014, un nombre croissant de jeunes palestiniens ont été la cible de raids systématiques des autorités israéliennes, d’arrestations et de violences. Selon [Défense des Enfants International] DCI-Palestine, une moyenne de 192,8 enfants palestiniens par mois ont été mis dans les prisons militaires israéliennes de janvier à novembre 2014. Cependant, il y a vraisemblablement plusieurs centaines supplémentaires de mineurs (moins de 18 ans) palestiniens de Jérusalem Est assignés à résidence ou en détention. Beaucoup de ces enfants ont été arrêtés lors de raids nocturnes par les forces armées israéliennes qui les tirent de chez eux de façon terrifiante et souvent violente. Ils sont fréquemment menottés, les yeux bandés, battus, et gravement désorientés lors de leur transfert vers l’interrogatoire. La plupart du temps, les parents de ces enfants ne sont pas informés de où ils sont et les détenus ne sont pas assistés juridiquement. Les détenus mineurs sont souvent contraints à confesser un délit qu’ils n’ont pas commis. Certains enfants sont placés à l’isolement, ce qui est non seulement une violation des lois internationales, mais est aussi considéré comme une forme de torture pour des mineurs.
Un rapport de l’UNICEF de 2013 a identifié la maltraitance des enfants palestiniens dans les prisons militaires israéliennes comme « étendue, systématique et institutionnalisée ». Malheureusement, peu de réformes ont été faites depuis lors. Les lois sont toujours violées et plus d’enfants souffrent. L’Ordre Militaire Israélien 1651 définit un enfant comme une personne de moins de 12 ans. Les détenus palestiniens de 12 ans et plus peuvent être condamnés par les tribunaux militaires israéliens, ce qui est une violation des lois internationales et de la loi israélienne pour la jeunesse. La sentence pour jet de pierres et autres fautes commises par des mineurs palestiniens peut aller jusqu’à un maximum de 20 ans. Ces périodes de condamnation n’incluent pas le temps passé en prison ou en assignation à résidence antérieur au procès. Et en plus, les détenus n’ont pas le droit de suivre une scolarité pendant leur détention avant le procès.
Les travailleurs sociaux qui suivent les détenus mineurs palestiniens et leurs familles après la sortie de prison ont identifié des traumatismes très nombreux et multiformes. Les enfants souffrent souvent de la séparation d’avec leur famille et sont l’objet de violences physiques et psychologiques pendant leur détention. Enfants et parents pareillement croient souvent que les parents ont failli à leur devoir de protection envers leurs enfants. L’emprisonnement de ces enfants a des effets psychologiquement nuisibles qui altèrent sévèrement le comportement de l’enfant après son retour chez lui, aussi bien que celui de l’unité familiale. Parents et enfants sont pareillement sujets à une dépression et à des troubles de stress post-traumatique (PTSD).
Quand un enfant est assigné à résidence, on exige des parents qu’ils exercent sa surveillance et se comportent comme des policiers. Ce renversement de dynamique a un effet négatif notoire sur la relation parents-enfant. La famille souffre fréquemment de pertes financières significatives parce que un des parents au moins est obligé de quitter son travail pour surveiller l’assignation à résidence. Ceci ajoute au stress familial, réduit la capacité des parents de s’occuper de leurs autres enfants, accroît les dissensions et les tensions dans les relations de couple, et peut conduire à des violences domestiques. Quant à l’éducation, beaucoup d’enfants sont inquiets devant leur déficit scolaire et le risque de décrocher. Etant donné l’accroissement des angoisses éducatives et l’absence de traitement des problèmes de santé mentale, beaucoup d’enfants se retrouvent en décrochage scolaire permanent.
Il est important de souligner qu’il existe simultanément une crise dans l’éducation des enfants palestiniens à Jérusalem Est à cause de la législation israélienne et des coupes massives dans le budget du système éducatif local. Selon Ir Amim, plus de 8.100 enfants palestiniens de Jérusalem Est ne vont pas à l’école à cause de l’énorme réduction du nombre de salles de classe. Avec tant d’enfants palestiniens privés de leur droit fondamental à recevoir une éducation et/ou qui sont psychologiquement et émotionnellement traumatisés dans le système de détention israélien, qu’adviendra-t-il d’eux à l’âge adulte ?
A l’opposé des mineurs palestiniens, les jeunes israéliens des colonies qui sont arrêtés se voient proposer des programmes d’alternative à la prison. Ces programmes leur procurent une éducation continue, des traitements de santé mentale et une éducation psychologique en vue de prévenir la détention.
Nous exhortons l’État d’Israël à offrir aux jeunes détenus palestiniens la même protection et les mêmes services que ceux offerts aux détenus mineurs israéliens. Cette forme de discrimination criante a déjà prouvé à quel point elle était dévastatrice pour les Palestiniens avec des dommages infinis et durables et la violation des droits de l’Homme.
Nous à Ossim Shalom – Travailleurs Sociaux pour la Paix et le Bien-être Social exigeons des changements urgents pour que soit mis fin à ces traitements inhumains et que soient créés des programmes d’alternative à la prison pour les détenus mineurs palestiniens. Nous exhortons le Premier Ministre Benjamin Netanyahu, le maire de Jérusalem Nir Barkat, le ministre de la Santé et le ministre de l’Education à assumer immédiatement leur responsabilité devant la croissance rapide de cette crise sociale. Nous demandons qu’un partenariat soit établi avec les responsables sus-mentionnés et les ministères pour créer des programmes d’alternative à la prison efficaces et préventifs, comprenant l’éducation et le traitement de la santé mentale. En tant qu’organisation, nous proposons que nos 1.400 membres utilisent leur expertise de travailleurs sociaux pour établir les futurs programmes d’alternative à la prison pour les jeunes détenus palestiniens et fournir directement leurs services.