Les forces israéliennes tuent un jeune Palestinien de 14 ans à Jérusalem et retiennent son corps

Les forces israéliennes ont tué par balles, hier à Jérusalem, Khaled Samer Fadel Al-Zaanin, âgé de 14 ans, d’après les renseignements collectés par Défense des Enfants International – Palestine. (Photo :….

Les forces israéliennes ont tué par balles, hier à Jérusalem, Khaled Samer Fadel Al-Zaanin, âgé de 14 ans, d’après les renseignements collectés par Défense des Enfants International – Palestine. (Photo : avec l’aimable autorisation de la famille Al-Zaanin)

Ramallah, le 31 août 2023 – Les forces israéliennes ont tué par balles, hier à Jérusalem Est, un jeune Palestinien de 14 ans.

Khaled Samer Fadel Al-Zaanin, 14 ans, a été tué par balles vers 20 H. par les forces israéliennes, près du quartier d’Al-Musrara à Jérusalem, d’après les renseignements récoltés par Défense des Enfants International – Palestine. Khaled avait prétendument essayé de mener une attaque au couteau dans une station de métro avant d’être frappé, mis à terre et désarmé par un passant. Il paraît qu’un membre israélien paramilitaire de la police des frontières l’a tué par balles alors qu’il gisait au sol. Les autorités israéliennes ont confisqué le corps de Khaled et refusent de le rendre à sa famille.

« Les forces israéliennes exercent couramment des assassinats extrajudiciaires de Palestiniens, y compris d’enfants », a dit Ayed Abu Eqtaish, directeur du programme de responsabilisation à DCIP. « Les enfants soupçonnés d’avoir commis des actes criminels devraient être appréhendés en accord avec le droit international et bénéficier du droit à un procès équitable, et non pas être exécutés sur place alors qu’ils ne représentent plus aucun danger. »

On dit qu’un homme qui se trouvait là a couru jusqu’à Khaled, lui a donné un coup de pied au visage et a repoussé un couteau avant qu’un agent paramilitaire israélien de la police des frontières arrive et le tue par balle, d’après le rapport d’un média d’information.

L’enregistrement vidéo filmé par un passant immédiatement après l’assassinat de Khaled le montre gisant au sol les mains levées tandis que les forces israéliennes continuent de pointer une arme sur lui.

Le projet de Khaled était de prendre le métro pour aller chez lui depuis le centre ville et retrouver son père à la dernière station afin de rentrer ensemble chez eux, a dit le père de Khaled à DCIP.

Les sources médiatiques israéliennes ont prétendu que Khaled avait essayé de faire une attaque au couteau avant que les forces israéliennes le tuent par balles, allégations qui demeurent non confirmées, d’après les informations recueillies par DCIP.

Après que les forces israéliennes aient tué Khaled par balles, elles ont encerclé la maison de sa famille dans le quartier de Beit Hanina de Jérusalem Est et ont pénétré de force chez eux pour faire des recherches. Vers 23 H., les forces israéliennes ont arrêté le père, la mère, la sœur et le frère jumeau de Khaled et ont transféré la famille au centre de détention et d’interrogatoire de Mascobiya. Chaque membre de la famille a été interrogé séparément, puis relâché plus tard après la fin des interrogatoires.

Les forces israéliennes ont retenu les corps d’au moins 18 enfants palestiniens depuis juin 2016, d’après les renseignements récoltés par DCIP. Trois des corps des enfants ont depuis été rendus à leurs familles, tandis que les corps de 15 enfants palestiniens sont toujours retenus par les autorités israéliennes.

La pratique des autorités israéliennes qui consiste à confisquer et à retenir les corps de Palestiniens est une violation du droit humanitaire international et du droit international des droits de l’homme, qui comporte l’interdiction absolue de traitements cruels, inhumains, ou dégradants, de même qu’il est stipulé que les parties d’un conflit armé doivent enterrer les morts de façon honorable. Pour les familles, cette pratique s’apparente à une punition collective en violation du droit humanitaire international.

En septembre 2019, la Cour Suprême d’Israël a approuvé la pratique de confiscation de restes humains après plusieurs contestations juridiques de cette politique. Le 27 novembre 2019, le ministre israélien de la Défense Naftali Bennett a ordonné que tous les corps de Palestiniens soupçonnés d’avoir attaqué des citoyens ou des soldats israéliens soient retenus et ne soient pas rendus à leurs familles. Israël est le seul pays au monde à pratiquer cette politique de confiscation de restes humains, d’après Adalah.

43 enfants palestiniens ont été tués en 2023, d’après les renseignements rassemblés par DCIP. Les forces israéliennes et les colons ont tué par balles au moins 36 enfants palestiniens et tué un enfant palestinien dans une attaque ciblée par drone en Cisjordanie occupée. Six enfants palestiniens de Gaza ont été tués dans l’offensive militaire israélienne de mai 2023 sur la Bande de Gaza, et un enfant palestinien de Gaza de 10 ans a succombé aux blessures subies à la tête pendant l’offensive militaire israélienne d’août 2022 sur la Bande de Gaza.

Selon le droit international, une force létale intentionnelle ne se justifie qu’en présence d’une menace directe pour la vie ou par crainte de graves blessures. Pourtant, les enquêtes et les preuves collectées par DCIP suggèrent régulièrement que les forces israéliennes utilisent une force létale contre des enfants palestiniens dans des circonstances qui peuvent s’apparenter à des assassinats extrajudiciaires ou volontaires.

D’après les documents collectés par DCIP, 53 enfants palestiniens ont été tués en 2022, dont 36 enfants tués par balles par les forces israéliennes ou les colons en Cisjordanie occupée. DCIP a documenté l’assassinat de 17 enfants palestiniens entre le 5 et le 7 août après le lancement par les forces israéliennes d’une offensive militaire dans la Bande de Gaza.