Les dossiers montrent que des employés ont mis en cause la modération du contenu d’un militant de Sheikh Jarrah, Mohammed El-Kurd, sur Instagram, propriété de Facebook.

Des documents internes de Facebook qui ont fuité dans les médias montrent que les employés de Facebook ont exprimé des inquiétudes à propos de restrictions mises sur le compte Instagram d’un militant palestinien pendant la dernière recrudescence guerrière entre Israël et Gaza plus tôt cette année.
D’après ABC News, dans un document intitulé « Inquiétudes à propos de restrictions/rétrogradations supplémentaires sur les contenus relatifs à la Palestine », des employés ont mis en cause la modération des décisions de Facebook, propriétaire d’Instagram, concernant le compte de l’éminent militant de Sheikh Jarrah, Mohammed El-Kurd.
Le rapport d’ABC a ajouté que les employés n’arrivaient pas à imaginer pourquoi l’étendue du réseau social d’El-Kurd était limité par la plateforme ; un employé a averti que les récits sur Instagram du militant avaient été signalés par erreur comme violant les règles du site et avaient donc été limités.
De nombreux employés ont ajouté que que ce compte n’avait aucune restriction pour avoir violé les règles de Facebook et on exprimé leur frustration que la situation n’ait pas été réglée en interne.
L’auteur du document est cité comme ayant écrit : « Pouvons nous enquêter sur les raisons pour lesquelles les posts et les récits concernant la Palestine avaient récemment eu une portée et un engagement limités, spécialement quand plus de gens que jamais dans le monde observent le déroulement de la situation ? » Le document renvoie à un tweet d’El-Kurd qui accuse la plateforme de réduire les Palestiniens au silence.
Je continue à recevoir des messages comme celui-ci. Les vues de mes récits sur Instagram ont baissé de 150K à quelque chose comme 50K. Une grande part de ce que je poste disparaît. Pourquoi réduisez-vous les Palestiniens au silence @mosseri ? pic.twitter.com/Yfumd5Pj7S
Mohammed El-Kurd, 12 mai 2021
En mai, Instagram et Twitter ont mis en cause des erreurs techniques dans l’effacement des posts sur les possibles expulsions de Palestiniens de Jérusalem Est, plutôt qu’une décision de la modération.
Instagram a dit dans sa déclaration qu’une mise à jour automatique avait fait que le contenu à nouveau partagé par de nombreux utilisateurs était apparu comme manquant, affectant les posts sur Sheikh Jarrah, Columbia et les communautés autochtones américaines et canadiennes.
« Nous sommes vraiment désolés pour cet aléa. Spécialement pour ceux de Columbia, Jérusalem Est et les communautés autochtones qui l’on ressenti comme une suppression intentionnelle de leur voix et de leurs récits – ce n’était absolument pas notre intention », a dit Instagram à ce moment là. Un porte-parole de Facebook a précisé à ABC que la question avait rapidement été réglée.
Le document faisait partie d’un fuite plus importante causée par une ancienne employée et lanceuse d’alerte de Facebook, Frances Haugen, qui a témoigné des dommages causés par la société devant le Sénat américain. Elle a partagé les documents avec le gouvernement ainsi qu’avec les organes de presse.
Traduction : J. Ch. pour l’AURDIP