Les directives du ministère de la Santé violent la déontologie médicale

Les médecins de PHRI [Médecins pour les Droits de l’Homme] demandent à l’Association Médicale Mondiale de donner instruction aux docteurs du monde entier de ne pas coopérer au projet de l’IPS [Administration Pénitentiaire Israélienne] de faire venir des docteurs de l’étranger pour alimenter de force les grévistes.

Les médecins de PHRI à la direction de l’administration pénitentiaire israélienne : Les directives du ministère de la Santé concernant le traitement des grévistes de la faim violent la déontologie médicale et ébranlent la communauté médicale d’Israël.

Les médecins membres de PHRI demandent à l’Association Médicale Mondiale de donner instruction aux docteurs du monde entier de ne pas coopérer au projet de l’IPS de faire venir des docteurs de l’étranger pour alimenter de force les grévistes.

Les directives émises par le ministère de la Santé et l’Administration Pénitentiaire Israélienne, concernant les prisonniers palestiniens en grève, viole la déontologie médicale et menace d’ébranler la communauté médicale d’Israël, a dit aujourd’hui Médecins pour les Droits de l’Homme (PHRI) à la direction du système de santé israélien et à l’Association Médicale Mondiale (WMA). Parmi les signataires de la lettre aux autorités israéliennes, il y a : Professeur Dani Flic, Professeur Nadav Davidovich, Professeur Yoel Donchin, Dr. Ruchama Marton, Dr. Bella Kaufman, Dr. Rafik Masalha, Dr. Galit Artum, Dr. Raad Haj Yahia, Dr. Mushira Abu Diab.

Dans leur lettre, les docteurs ont insisté pour que les responsables du système de santé israélien se retiennent de toute démarche qui placerait les médecins dans une situation où ils violeraient la déontologie médicale et, dans cette optique, ont appelé les autorités israéliennes à annuler leur projet d’hôpital de campagne à la prison de Ketziot. Dans son appel à l’Association Médicale Mondiale (WMA), PHRI demande à l’organisation de donner instruction aux médecins du monde entier de ne pas collaborer au programme de l’IPS consistant à « faire venir » des docteurs de l’étranger qui nourriraient de force les grévistes de la faim.

Dans leur appel, les médecins ont exprimé leur inquiétude au sujet des récentes directives émises par le ministère de la Santé. « Nous craignons que le ministère de la Santé en particulier et le système de santé israélien en général deviennent les instruments de la politique du ministère de la Sécurité Publique et de l’Administration Pénitentiaire Israélienne, en contradiction avec leur mission et la déontologie médicale, s’ils brouillaient les lignes entre des considérations sécuritaires et le bien-être et les besoins médicaux des patients. »

Au sujet de l’intention d’installer un hôpital de campagne à la prison de Ketziot, les médecins ont écrit : « Traiter la grève de la faim dans le système carcéral, dans les infrastructures de l’IPS et dans des hôpitaux de campagne gérés par l’armée – qui fonctionnera sous la forme d’un camp militaire fermé sans transparence ni supervision extérieure – augmente le risque de violation de la déontologie médicale et l’ébranlement de la confiance du gréviste de la faim en ceux qui lui donnent son traitement. » Ils ont ensuite déclaré que « ceci peut conduire à une appréciation inexacte de la situation par le personnel médical et éventuellement exposer les grévistes à des risques inutiles et même accroître les risques pour leur vie ».

Concernant la directive comme quoi un docteur qui refuse de nourrir de force doit trouver un remplaçant qui le fera, les signataires ont écrit : « C’est une distorsion des règles concernant le traitement des grévistes de la faim et qui place les médecins dans une situation dans laquelle ils devront se battre pour leur droit d’observer les règles de la déontologie médicale face au ministère dont ils dépendent. »

Concernant le gavage des grévistes de la faim, que ce soit par des professionnels de la médecine, d’Israël ou de l’étranger, la lettre déclare : « Ceci affectera la profession médicale israélienne tout entière et ébranlera la base sur laquelle les traitements médicaux sont organisés ainsi que le traitement des patients qui ne sont pas en prison. »

Médecins pour les Droits de l’Homme – Israël (PHRI)