Le déplacement forcé des communautés palestiniennes au nord de la Cisjordanie s’intensifie à un rythme alarmant.
Depuis le début de l’opération « Mur de fer » par les Forces israéliennes le 21 janvier, plusieurs camps de réfugiés ont été presque complètement vidés de leurs résidents. L’opération, en cours depuis près de trois semaines, est maintenant la plus longue en Cisjordanie depuis la Deuxième Intifada.
Commençant au camp de Jénine, l’opération s’est étendue aux camps de réfugiés de Tulkarem, Nur Shmas et de Far’a et a conduit au déplacement de 40 000 réfugiés palestiniens.
Les Forces israéliennes ont commencé à mener des opérations à grande échelle en Cisjordanie occupée mi-2023. Depuis, des milliers de familles ont été déplacées de force. Des opérations répétées et destructrices ont rendu les camps de réfugiés du nord inhabitables, piégeant les résidents dans des déplacements en boucle. En 2024, plus de 60 % des déplacements étaient le résultat des opérations des Forces israéliennes, en l’absence de toute ordonnance judiciaire.
Le déplacement forcé en Cisjordanie occupée est le résultat d’un environnement de plus en plus dangereux et coercitif. L’usage de frappes aériennes, de bulldozers blindés, des détonations contrôlées et d’armement de pointe par les Forces israéliennes est devenu banal — un débordement de la guerre à Gaza. De telles approches militarisées sont incompatibles avec le contexte du maintien légal de l’ordre en Cisjordanie occupée, où il y a eu au moins 38 frappes aériennes rien qu’en 2025.
Des groupes armés palestiniens sont aussi de plus en plus actifs dans le nord de la Cisjordanie, déployant des engins explosifs improvisés dans les camps de réfugiés, y compris près des établissements de l’UNRWA [Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient] et de l’infrastructure civile. Ils se sont engagés dans des affrontements violents avec à la fois les Forces israéliennes et palestiniennes. Depuis décembre 2024, les opérations des Forces palestiniennes ont encore exacerbé les déplacements hors du camp de Jénine.
L’UNRWA réitère que les civils et l’infrastructure civile doivent être protégés à tout moment et que la punition collective n’est jamais acceptable.
Le camp de Jénine est vide aujourd’hui, rappelant des souvenirs de la Deuxième Intifada. Cette scène s’apprête à être répétée dans d’autres camps. Selon les lois de la Knesset entrées en vigueur le 30 janvier, l’UNRWA n’a plus aucun contact avec les autorités israéliennes, rendant impossible de leur faire part de ses inquiétudes sur les souffrances des civils ou du besoin urgent d’aide humanitaire. Cela met en grave danger les vies des réfugiés palestiniens et du personnel de l’UNRWA qui les aide.