Le chef de l’éducation en Israël prescrit des « règles éthiques » pour des professeurs décidés à réduire le « prêche politique »

Bennett demande à l’ex responsable de l’éthique de l’armée de prendre en charge une « situation permanente de chevauchement entre l’activité académique et l’activité politique ».

Le ministre de l’éducation, Naftali Bennett, a dit jeudi qu’il veut que l’activité académique et l’activité politique dans les collèges et les universités soient gouvernés par des règles éthiques spéciales – un geste vu comme une tentative de réduire la pensée de gauche sur les campus.

Le professeur Asa Kasher, qui a rédigé le code éthique de l’armée israélienne, a été prié de fournir des recommandations « concernant les principes d’un comportement éthique approprié dans les institutions dans lesquelles les activités académiques et politiques se chevauchent ».

Le document faisant état de la désignation de Kasher a été envoyé à quelques uns des membres du Comité de la Knesset pour l’Éducation, la Culture et les Sports.

« En tant que président du Conseil de l’Éducation Supérieure, j’ai reçu récemment de nombreuses plaintes sur une situation de chevauchement entre activités académiques et politiques » a écrit Bennett dans ce document.

« Ainsi que des décisions passées du Conseil le montrent, nous devons prévenir une situation dans laquelle des étudiants ou des professeurs souffrent de rejet, de privation de parole, d’exclusion ou de discrimination en raison de leur identité ou de leurs vision du monde personnelle, dont leurs opinions politiques ».

Comme le note Bennett, « la liberté académique requiert de chaque institution qu’elle essaie de mettre les étudiants face à une approche aussi complète que possible des données, des théories, des points de vue et des arguments pertinents. Nous sommes aussi obligés de préserver le droit des étudiants à étudier dans une institution d’enseignement supérieur sans être contraints d’écouter des prêches politiques qui n’ont rien à voir avec l’étude de leur champ particulier ».

Bennett a donné quatre mois à Kasher pour faire ce travail et a exigé qu’il rencontre les dirigeants des groupes d’étudiants ou qu’il s’adresse au public pour des suggestions.

Au cours des dernières années, des groupes de droite se sont plaints d’une prétendue « politisation » du monde académique par la gauche et le Comité de la Knesset pout l’éducation en a discuté à maintes reprises. Lors du débat le plus récent, en juillet, des membres de la Knesset ont critiqué les recteurs d’universités qui n’interviennent pas auprès des professeurs appelant au boycott académique d’Israël.

En décembre 2010, le Conseil a pris une décision qui reconnaissait « l’importance suprême de la liberté académique et de l’excellence académique, et le rejet total de tentatives de politisation de la vie universitaire ».

La décision comporte cinq principes qui n’ont pas encore été traduits en règles, disent les gens qui sont impliqués dans cette démarche.

Dans sa directive à Kasher, Bennett mentionne que la décision de 2010 « est presque impossible à mettre en œuvre du fait du manque de critères et d’une explication des divers éléments et questions complexes ». Aussi a-t-il demandé à Kasher de créer « une sorte de code éthique pour une conduite appropriée dans ces circonstances ».