Ramallah, 17 avril 2025 — Des soldats israéliens ont atteint par balle et tué un jeune Palestinien de 16 ans dans le camp de réfugiés de Jalazone, près de Ramallah, au début de la semaine.

Malek Ali Ibrahim Al-Hattab, 16 ans, a reçu dans l’abdomen une balle tirée par un soldat israélien à environ 30 mètres de distance, lors d’une incursion de l’armée israélienne dans le camp de réfugiés de Jalazone commencée à environ 12h30 dans la journée du 14 avril, selon les éléments recueillis par Defense for Children International – Palestine (DCIP, Défense des Enfants International – Palestine). Blessé, Malek a essayé en rampant de sortir de la ligne de feu. Un jeune homme a tenté de l’atteindre, mais les forces israéliennes ont recouru à des tirs supplémentaires pour empêcher les secours d’arriver. Au bout d’une trentaine de minutes, le même homme est revenu, et il est arrivé à faire sortir Malek et à le mettre en sécurité. Tandis que les forces israéliennes empêchaient les ambulances de franchir l’entrée du camp, Malek a été transporté dans un véhicule privé jusqu’à l’hôpital Istishari dans le quartier voisin de Rayhan en passant par le village de Jifna. Malek a reçu des soins chirurgicaux d’urgence puis il est resté dans le service de soins intensifs jusqu’au moment où il a été déclaré mort, à 20h30 le 15 avril.
“Les balles expansives, cause probable des graves lésions internes de Malek, sont interdites explicitement par le droit international humanitaire, et c’est le cas depuis 1868 en raison des souffrances extrêmes et inutiles qu’elles causent”, a déclaré Ayed Abu Eqtaish, directeur du programme de responsabilisation à DCIP. “Pourtant, les forces israéliennes utilisent ces armes illégales contre les enfants palestiniens sans subir la moindre conséquence de la part de la communauté internationale.”
À approximativement 12h30 le 14 avril, les forces israéliennes ont lancé une offensive sur le camp en utilisant deux véhicules militaires lourdement blindés, dont l’un équipé d’une mitrailleuse tourelle. Pendant l’opération, les forces israéliennes ont coupé l’électricité à plusieurs reprises et ont perturbé tous les réseaux de communication, assurant l’isolement du camp. Une jeep militaire a déployé des soldats dans le quartier d’al-Safi, où ils ont occupé des postes de snipers sur un balcon, pendant que le deuxième véhicule militaire progressait vers le marché, où une trentaine d’enfants et de jeunes hommes s’étaient rassemblés. Un soldat positionné sur le balcon a tiré plus tard sur Malek.
La balle qui a atteint Malek était sans doute une balle expansive, selon les éléments recueillis par DCIP. Ces balles utilisées par l’armée israélienne sont conçues pour s’élargir à l’intérieur du corps lors de l’impact, provoquant des lésions internes massives. Le droit international coutumier interdit l’utilisation des balles expansives, ou de toute balle s’élargissant ou s’aplatissant facilement dans le corps humain, alors que DCIP documente régulièrement des morts et des lésions causées selon toute apparence par des balles expansives, également connues sous le nom de balles dumdum. Au moins cinq enfants palestiniens, dont Malek, ont été tués par des balles expansives en Cisjordanie occupée depuis le 7 octobre 2023, selon les éléments recueillis par DCIP.
La balle a sectionné une artère majeure et a provoqué des dommages massifs sur les reins, les intestins et le colon de Malek. Il a reçu 14 unités de sang, équivalant à la totalité du sang d’un adulte, ainsi que du plasma et des plaquettes, mais son état s’est détérioré. Malek a succombé à ses blessures après être resté presque 20 heures en soins intensifs.
Les forces israéliennes ont tué 21 enfants palestiniens en Cisjordanie occupée en 2025, selon les éléments recueillis par DCIP.
L’utilisation des balles expansives et explosives est reconnue comme une violation du droit international coutumier, car elles infligent des souffrances bien supérieures à ce qui est nécessaire pour neutraliser une cible, bafouant ainsi le principe humanitaire fondamental qui prohibe les dommages excessifs. Cette prohibition a été codifiée pour la première fois dans la Déclaration de St Pétersbourg de 1868, un des premiers traités de contrôle des armements, et elle a été constamment réaffirmée par les instruments juridiques et les pratiques étatiques modernes. L’utilisation de balles expansives et explosives antipersonnel est donc universellement condamnée et constitue un crime de guerre.
En dépit de ce cadre juridique clair, l’armée israélienne a utilisé des balles expansives contre des civils palestiniens, y compris des enfants comme Malek, en violation flagrante du droit international humanitaire. Ces projectiles causent des lésions internes catastrophiques, rendant même létales des blessures n’excluant pas la survie, en raison de graves dommages aux organes et d’hémorragies incontrôlables. Non seulement de telles utilisations représentent une violation flagrante du droit de la guerre, mais elles reflètent aussi un tableau plus vaste du dédain d’Israël pour les normes juridiques internationales qui régissent la conduite des hostilités et la protection des civils vivant sous occupation.
- Photo : Malek Ali Ibrahim al-Hattab, 16 ans. Remerciements à la famille al-Hattab pour la photo.