La Cour Suprême israélienne rejette l’appel à sauver deux écoles de la démolition à Masafer Yatta

La plainte a été déposée pour protéger deux écoles et 32 autres structures, dont une clinique de santé, de la démolition au cœur de Masafer Yatta.

La Cour Suprême d’Israël a rejeté une plainte contre la démolition de deux écoles et de dizaines d’autres structures à Masafer Yatta dans le sud de la Cisjordanie occupée, plaçant ces structures en risque imminent de démolition.

La plainte était présentée pour protéger de la démolition deux écoles et 32 autres structures, dont un centre de santé, dans les villages de Khirbet al-Fakheet et de Jinba, au cœur d’une zone de tir israélienne au centre de Masafer Yatta.

Khirbet al-Fakheet et Jinba sont deux des huit villages nommés dans un jugement de la Cour Suprême d’Israël en mai, dans lequel la cour a décidé que l’armée israélienne pouvait démolir les huit villages et expulser leurs habitants pour que cet espace soit utilisé comme zone de tir.

Cela fait plus de vingt ans que les habitants combattent un projet de l’armée israélienne visant à les expulser de leurs maisons, sous le prétexte qu’ils vivaient « illégalement » dans une zone de tir. La présence des villages de Masafer Yatta dans cette zone remonte à des décennies antérieures à ce qu’elle soit déclarée zone de tir dans les années 1980.  

La décision de mai a ouvert la voie à un déplacement forcé d’un nombre estimé à 1300 Palestiniens et à la démolition de près de 900 structures, dont des maisons, des enclos pour le bétail, des écoles, des mosquées, des citernes d’eau et des latrines.

Après la décision prise en mai, les avocats qui représentent les habitants de Masafer Yatta ont fait appel plusieurs fois contre la démolition d’un certain nombre de structures dans la zone de tir. Un de ces appels a été rejeté dimanche, mettant les écoles de Khirbet al-Fakheet et de Jinba en risque imminent de démolition. 

Ce sont deux des quatre écoles de Masafer Yatta qui desservent des centaines d’enfants des environs, de l’école primaire jusqu’au collège.

Mondoweiss s’est rendu à Khirbet al-Fakheet en juillet pour rencontrer des habitants. Majda Abu Sabha, qui vit à juste quelques mètres de l’école, a dit à Mondoweiss que les forces israéliennes ont démoli sa maison trois fois depuis le début de l’année.

« Nous ne les (Israël) embêtons pas, c’est notre foyer. Où sommes-nous supposés aller ? a demandé Abu Sabha à ce moment-là. « Nous n’avons pas d’alternative à cet endroit. Nous sommes sous une menace permanente. À tout moment ils peuvent venir et prendre nos maisons. Où irons-nous? »

Netta Amar Schiff, avocate israélienne des droits humains, qui représente les habitants de Masafer Yatta et a présenté la plainte qui a été rejetée dimanche, a dit à Mondoweiss que depuis le jugement de la cour suprême de mai, les forces israéliennes ont accru le nombre de démolitions dans la zone de tir.

Suite au rejet de la plainte dimanche par la cour, les habitants ont dit à Mondoweiss qu’ils craignent que ce ne soit pas le dernier rejet qu’ils aient à subir.

« Après la décision d’hier, il y aura d’autres décisions et rejets de nos appels » a dit à Mondoweiss Sami Hurieini, un militant local, habitant de Masafer Yatta, en avertissant que les démolitions pouvaient intervenir « à tout moment ».

Hureini appelle d’urgence une action de la communauté internationale, disant que « ce qui arrive à Masafer Yatta est un crime de guerre et que le monde entier devrait y porter son attention ».

Nous avons besoin d’une action urgente pour protéger les gens de Masafer Yatta de l’expulsion de nos maisons. Nous avons besoin d’une véritable action de la communauté internationale et c’est maintenant que nous en avons besoin » a-t-il dit. « Le temps presse”.