Jérusalem : les forces israéliennes tuent un Palestinien à l’entrée de la mosquée Al-Aqsa

Selon des témoins, on a entendu 20 coups de feu en moins d’une minute dans la soirée, peu après la prière de Tarawih

Vendredi soir, les forces armées israéliennes ont tué un Palestinien à la mosquée Al-Aqsa dans Jérusalem-Est occupée.

Des médias locaux indiquent que le jeune homme, diplômé en médecine, s’est fait tirer dessus après une lutte avec des forces israéliennes stationnées à la Porte de la Chaîne (Bab al-Silsela), lesquelles s’en étaient apparemment prises à une Palestinienne qui essayait d’entrer de nouveau dans la mosquée, selon les dires de témoins oculaires.  

La police israélienne a déclaré dans un communiqué qu’un homme avait tenté de s’emparer de l’arme d’un soldat et qu’il avait ensuite été ‘neutralisé’ au moyen de tirs. Plus tard, sa mort a été confirmée et des membres de sa famille l’ont identifié comme Muhammad Al-Osaibi, âgé de 26 ans, originaire de la région du Naqab (Néguev) dans le sud d’Israël, qui avait étudié la médecine en Roumanie. 

Aucun Israélien n’a été blessé.

Selon des témoins, on a entendu 20 coups de feu en moins d’une minute, après quoi on a vu un homme blessé, allongé sur le sol près de la Porte de la Chaîne. 

Les forces israéliennes avaient fermé les portes de la mosquée après que des dizaines de milliers de fidèles avaient quitté l’esplanade après la prière du soir du Ramadan (prière de Tarawih). La police empêchait quiconque de revenir pour poursuivre les prières nocturnes, selon les médias palestiniens. 

Des vidéos partagées en ligne montrent un homme allongé sur le sol près de la Porte de la Chaîne et des agents israéliens debout à proximité. 

MEE n’a pas pu vérifier ces vidéos de façon indépendante.

Des milliers de personnes participent à la prière du vendredi

Un témoin qui était resté à l’intérieur de la mosquée Al-Aqsa avec un petit groupe de fidèles a dit à Al Jarmaq News, organe d’information local, qu’ils avaient entendu les coups de feu. 

Il a ajouté que des forces israéliennes avaient pénétré dans les cours de la mosquée pour enlever des bannières mises en place par des fidèles ce jour-là, après la prière du vendredi midi. 

Des foules avaient entonné des slogans après la prière et disposé des banderoles soutenant les groupes de résistance palestiniens. 

La mosquée était pleine de presque 250 000 Palestiniens qui avaient afflué sur les lieux pour la deuxième prière du vendredi du Ramadan, selon les chiffres fournis par les administrateurs de la mosquée. Ce chiffre représente presque quatre fois le nombre de fidèles qui participent régulièrement à la prière.

Pendant ce temps, les forces israéliennes avaient déployé plus de 2 000 personnes dans la ville et avaient restreint les déplacements et l’accès au site. 

Ce renforcement de la sécurité est instauré préalablement à la fête juive de Pessah, qui commence le 5 avril et dure une semaine. 

Les colons israéliens sont prêts à assaillir la mosquée en grand nombre pour célébrer cette fête dans la période où les Palestiniens qui respectent le mois sacré de Ramadan remplissent habituellement les lieux. Certains colons ont demandé aux autorités de les autoriser à procéder à des abattages rituels d’animaux dans la cour de la mosquée, ce qui pourrait constituer une provocation à l’égard des Palestiniens.

La mosquée Al-Aqsa est le troisième site le plus sacré de l’islam, et un lieu où les prières et rites non musulmans sont interdits, en vertu d’accords internationaux en vigueur depuis des décennies.

Des groupes israéliens, coordonnés avec la police, violent depuis longtemps cet ensemble délicat de dispositions, ont facilité des visites indésirables du site et y ont célébré des prières et des rites religieux.

Le contrôle par Israël de Jérusalem-Est, y compris la Vieille Ville, viole plusieurs principes du droit international, qui dispose qu’une puissance occupante n’exerce pas de souveraineté dans le territoire qu’elle occupe et ne peut y procéder à aucun changement permanent.