Israël s’emploie à démanteler l’UNRWA sans corps de remplacement pour organiser l’aide aux Palestiniens de Gaza

Tandis que l’armée israélienne projette de complètement démanteler l’agence de l’ONU afin de saper le gouvernement civil du Hamas à Gaza, y compris grâce à une campagne de dénigrement, aucune autre organisation n’a été trouvée pour assumer ses responsabilités.

L’armée israélienne a présenté lundi un plan pour le démantèlement total de l’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens dans la Bande de Gaza et en Cisjordanie après que les responsables de la défense israélienne ait conclu qu’agir ainsi saperait le gouvernement civil du Hamas à Gaza.

Le plan présenté fait suite à une décision de la part des Forces de Défense Israéliennes de mener une campagne en Israël et à l’étranger – avec l’aide des organismes gouvernementaux israéliens – pour nuire à la réputation de l’UNRWA et dévoiler l’implication de ses employés dans le Hamas et la Brigade des Martyrs d’Al-Aqsa.

Israël a gelé les comptes de l’UNRWA dans les banques israéliennes, dont l’armée dit qu’elle bloquera effectivement le transfert des fonds exempts de taxes et d’exonérations vers le Hamas. Israël refuse également de transférer des marchandises depuis son territoire, bloque les visas de résidence pour les employés de l’UNRWA, et rejette les demandes spéciales déposées par l’agence et ses soutiens.

Dans le cadre de ce plan, Israël a également décidé de renforcer les entités du secteur privé qui souhaitent aider et de détourner les ressources du réseau logistique de l’UNRWA afin de l’affaiblir.

Pourtant, les FDI pensent que le Hamas n’a pas été démantelé, malgré les dommages subis par l’organisation pendant la guerre. Israël se démène pour vérifier si le Hamas a pris l’argent de l’aide transféré à Gaza, mais l’establishment de la défense israélienne suppose que, avec le temps, le Hamas se battra pour administrer la vie des civils à Gaza, ce qui provoquera finalement la perte de contrôle du groupe.

Cinq mois après le début de la guerre, l’establishment politique n’a pas encore répondu aux demandes des responsables de la défense de trouver un remplacement de l’UNRWA et il n’a trouvé non plus aucune organisation qui veuille assumer la responsabilité de la gestion de la vie des civils si le gouvernement du Hamas est renversé.

Les responsables de la défense ont proposé certaines alternatives acceptables pour la communauté internationale s’agissant de transférer des fonds d’aide à Gaza. Certaines organisations possibles ont commencé à travailler dimanche à Gaza, dont le Programme Alimentaire Mondial de l’ONU qui transférera de l’aide par mer depuis Chypre et la distribuera à la fois au nord et au sud de la Bande de Gaza. Les autres organisations envisagées sont la Cuisine Centrale Mondiale, l’Organisation pour l’Alimentation et l’Agriculture, et des entités du secteur privé.

Israël comprend que l’administration de l’aide humanitaire n’est plus entre les mains des FDI ou d’organismes officiels israéliens, mais, étant donné l’importance de l’entrée de marchandises à Gaza – spécialement pour les États-Unis – l’armée israélienne a fini par comprendre que transférer de l’aide à Gaza renforcera sa légitimité internationale, qui s’érode, à poursuivre la guerre.

Puisque les principaux donateurs de l’UNRWA ont gelé le financement de l’agence à la suite de la révélation comme quoi certains de ses employés avaient participé au massacre du 7 octobre, certains ont repris leur donations parce qu’on n’avait trouvé personne d’autre pour s’occuper des civils de Gaza et par crainte que la faim ne s’étende dans la Bande.

Les FDI insistent pour dire qu’il n’y a pas de famine, ni aucune preuve de famine, dans la Bande Gaza. Elles disent que les images de Gazaouis pillant les camions d’aide, ainsi que le fait que seuls quelques camions d’aide entrent au nord de Gaza, peuvent créer une apparence de famine, mais que ce n’est pas le cas. Les FDI ont ajouté que les responsables égyptiens savent bien qu’il n’y a pas de faim au nord et au sud de la Bande.

En conséquence, les FDI ont présenté lundi des données sur la condition humanitaire des civils de Gaza, faisant remarquer que les manifestations du côté israélien des checkpoints ont « dramatiquement » réduit le rythme de l’entrée des camions d’aide.

L’armée dit que Khan Younis est raisonnablement alimentée en eau et a un accès partiel à la nourriture. Les soins médicaux aux résidents de la ville sont eux aussi limités à cause de l’activité militaire là-bas et il existe des tentatives pour rendre les hôpitaux à nouveau opérationnels. A Rafah, où résident environ 1.4 millions de Gazaouis, les FDI disent que les civils reçoivent de la nourriture sur une base continue, mais que les hôpitaux sont à 220 % de leur capacité.

L’armée a dit que 77 camions d’aide humanitaire sont entrés cette semaine dans la partie nord de la Bande de Gaza – où résident 300.000 Gazaouis et où il n’y a pas de contrôle civil du Hamas – et que les Gazaouis en ont pillé certains. L’armée a dit également que sept hôpitaux procurent des soins médicaux aux civils de la zone, mais que l’accès à l’eau est limité.

L’armée a ajouté que, des 500.000 civils vivant dans les camps de réfugiés du centre de Gaza, 400.000 résident dans 53 camps de personnes déplacées. D’après les FDI, il n’y a pas de pénurie d’eau dans ces camps, il y arrive de façon continue de l’aide humanitaire, et des soins médicaux y sont raisonnablement disponibles. L’armée a également fait remarquer que le gouvernement local dans ces zones est partiellement actif.