Les interrogateurs de l’aéroport de Tel Aviv ont demandé à l’une d’elles ses opinions politiques et l’ont accusée d’avoir l’intention de participer à des manifestations
Israël a refusé samedi l’entrée du pays à deux étudiantes d’Allemagne, après que le service de l’immigration a dit qu’elles cachaient leurs projets de visiter une université palestinienne en Cisjordanie.
Sarah Roller, une doctorante de l’université de Siegen en Allemagne, a dit à Haaretz qu’elle n’avait pas parlé initialement aux agents de l’immigration de l’aéroport Ben-Gourion de son intention de visiter l’université Birzeit, où elle avait étudié auparavant dans le cadre d’un échange universitaire, parce qu’elle savait que cela pouvait retarder son entrée dans le pays. Elle a seulement dit qu’elle avait l’intention de rencontrer des connaissances à Jérusalem et à Tel Aviv.
Roller et la deuxième femme, également une étudiante diplômée de Siegen, ont été retenues et interrogées à l’aéroport. Elles ont été rapatriées dimanche.
Selon Roller, on lui a demandé ses opinions politiques pendant son interrogatoire et elle a été accusée d’avoir l’intention de participer à des manifestations contre l’occupation.
« L’inspecteur m’a dit : ‘Je sais pourquoi vous êtes ici, vous voulez manifester en faveur des droits humains‘. Il a ajouté qu’il savait que je mentais sur l’objectif de ma visite », a dit Roller.
Les autorités de population et d’immigration d’Israël ont dit que la version des deux femmes a paru suspecte aux inspecteurs des frontières à l’aéroport, ajoutant qu’elles « ont refusé de coopérer » et « fait une fausse déclaration » sur la raison de leur visite.
L’agence a aussi souligné que les deux étudiants cherchaient à entrer en Israël avec un visa touristique, mais avec un projet universitaire ou professionnel.
« Si elles veulent venir en Israël à l’avenir, elles doivent arranger leur arrivée à l’avance avec les représentants israéliens adéquats dans leur pays », ont affirmé les autorités d’immigration.
En 2018, une étudiante américaine, Lara Alqasem, a été retenue à l’aéroport de Tel Aviv pendant deux semaines parce qu’Israël affirmait qu’elle était une militante BDS. Après une bataille juridique qui s’est terminée par un jugement de la Cour suprême, elle a finalement pu entrer dans le pays avec un visa étudiant.
La Cour avait à l’époque accablé les autorités israéliennes pour sa détention, disant que c’était « une mesure extrême et dangereuse, qui pourrait conduire à l’écroulement des piliers qui soutiennent la démocratie ».