Israël fait une descente en Cisjordanie dans les associations palestiniennes de défense des droits déclarées illégales

Defense Minister Benny Gantz declared six Palestinian human rights groups terrorist organizations in 2021, however, several European countries claim Israel had failed to prove these allegations

Israël fait une descente en Cisjordanie dans les associations palestiniennes de défense des droits déclarées illégales

Le ministre de la Défense Benny Gantz a déclaré en 2021 six associations palestiniennes de défense des droits de l’homme comme organisations terroristes, bien que plusieurs pays européens aient déclaré qu’Israël n’avait pas réussi à prouver ces allégations.

L’armée israélienne a fait une descente, jeudi en Cisjordanie, dans les bureaux de plusieurs organisations palestiniennes de défense des droits de l’homme, associations qu’elle avait déclarées illégales en octobre dernier sous prétexte de liens prétendus avec le terrorisme.

L’une de ces associations, Al-Haq, a rapporté que des soldats israéliens ont fait irruption dans ses bureaux de Ramallah et ont laissé un ordre militaire déclarant l’organisation illégale.

Trois autres organisations, Addameer, le Centre de Recherche Bisan et l’Union des Comités palestiniens, ont également, paraît-il, subi une descente. Addameer a rapporté que les forces israéliennes ont enfoncé les portes de ses bureaux à Ramallah et confisqué du matériel.

Michael Sfard, l’avocat qui représente Al-Haq, a dénoncé ce raid comme une action méprisable du ministre de la Défense dans l’intention d’entraver l’enquête de La Haye (dan laquelle [Gantz] lui-même peut être suspecté) tout en se comportant comme le dernier des dictateurs agissant avec la force des armes contre d’éminents défenseurs des droits de l’homme.

‘Rappelons que ceci se passe après que le gouvernement n’ait pas réussi à convaincre les pays européens qui, l’un après l’autre, ont déterminé que ces accusations contre les organisations n’étaient fondées sur aucune base. Il faut une intervention internationale urgente pour protéger les défenseurs palestiniens des droits de l’homme contre la dictature israélienne.’

Le porte-parole des FDI a rapporté que des soldats israéliens et la police des frontières ont fait la nuit dernière une descente dans les associations palestiniennes qui font partie d’un réseau piloté par le groupe terroriste, le Front Populaire de Libération de la Palestine (FPLP). Les forces ont fermé sept institutions et confisqué du matériel appartenant à ces associations. Pendant ces opérations, les soldats ont utilisé un équipement de contrôle des émeutes pour lutter contre les jeteurs de pierres et les cocktails Molotov lancés contre eux.

En octobre dernier, le ministre de la Défense avait déclaré que six organisations palestiniennes faisaient partie d’un réseau piloté par le FPLP. Le ministre de la Défense Benny Gantz a signé un ordre déclarant les associations Addameer, Al-Haq, le Centre Bisan pour la Recherche et le Développement, Défense des Enfants International-Palestine, l’Union des Comités de Femmes Palestiniennes et l’Union des Comités de Travailleurs Agricoles comme organisations terroristes. Les organisations démentent cette allégation.

Les raids très matinaux de jeudi représentent une grave escalade un mois tout juste après que le ministre de la Défense du pays ait demandé que les avocats qui représentent les six ONG palestiniennes déclarées terroristes reçoivent officiellement la permission des ministres des Finances et de la Défense de représenter les organisations, ou d’affronter une peine de prison pouvant aller jusqu’à sept ans.

Cette nouvelle exigence est arrivée juste deux jours avant une audition sur la légalité de la décision de déclarer ces organisations illégales. Sfard a dit qu’il était ‘extrêmement difficile d’éviter de l’interpréter [l’exigence] comme une menace du gouvernement contre un avocat exerçant une activité entièrement légale’.

Face aux démarches israéliennes pour fermer ces organisations, plusieurs pays européens ont publié le mois dernier un communiqué commun disant qu’ils continueraient à travailler avec elles parce qu’Israël n’avait pas réussi à étayer sa déclaration faute de preuves comme quoi il faudrait les considérer comme des organisations terroristes.