Israël démolit un bâtiment scolaire dans le camp de réfugiés de Shufat

JERUSALEM (Ma’an) — Des bulldozers israéliens ont démoli mardi un bâtiment en construction appartenant à une école palestinienne du camp de réfugiés de Shufat dans Jérusalem-Est occupée. Des dizaines de….

JERUSALEM (Ma’an) — Des bulldozers israéliens ont démoli mardi un bâtiment en construction appartenant à une école palestinienne du camp de réfugiés de Shufat dans Jérusalem-Est occupée.
Des dizaines de soldats israéliens ont escorté les bulldozers dans le camp de réfugiés, encerclé l’école al-Razi et se sont installés sur les toits des bâtiments avoisinants, pendant que des drones survolaient l’endroit ; les bulldozers israéliens ont alors commencé à démolir le bâtiment de l’école.
Les forces israéliennes ont tiré des balles d’acier recouvertes de caoutchouc sur les habitants du camp de réfugiés.

Muhammad Alqam, le propriétaire du bâtiment scolaire, a dit à Ma’an que les autorités israéliennes avaient émis un ordre de démolition contre le bâtiment en novembre, et souligné qu’il s’était rendu au bureau de la Municipalité israélienne de Jérusalem avant la construction du bâtiment pour obtenir les permis nécessaires ; malgré tout, on lui a dit que l’emplacement appartient à l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA.)

Le directeur de l’école, Saleh Alqam, a souligné que la démolition avait été effectuée sans notificiation préalable.

Il a ajouté que 400 élèves palestiniens étaient inscrits pour l’année scolaire 2019/2020 dans le nouveau bâtiment qui était supposé servir de maternelle et d’école élémentaire ; mais après cette démolition, les élèves n’ont plus d’endroit où aller.

L’école a été suspendue mardi pour les 1500 élèves de tous niveaux qui vont à l’école al-Razi.
Israël utilise le prétexte de constructions sans permis pour effectuer régulièrement des démolitions de bâtiments possédés par des Palestiniens.

Israël accorde rarement des permis aux Palestiniens pour construire à Jérusalem-Est, bien que la municipalité de Jérusalem ait affirmé que, en comparaison avec la population juive, ils reçoivent un nombre proportionnellement bien plus bas de demandes de permis de la part des communautés palestiniennes, qui auraient donc des taux élevés d’approbation.

Pour les juifs israéliens dans les colonies illégales de Jérusalem-Est, la planification, la commercialisation, le développement et l’infrastructure sont subventionnés et exécutés par le gouvernement israélien. En revanche, dans les quartiers palestiniens, tout le poids de se battre avec une longue demande de permis tombe sur les familles des particuliers, ce qui peut prendre plusieurs années et coûter des dizaines de milliers de dollars.

Selon Daniel Seidemann de l’ONG Terrestrial Jerusalem, « depuis 1967, le gouvernement d’Israël s’est directement engagé dans la construction de 55000 unités pour des Israéliens dans Jérusalem-Est ; en revanche moins de 600 unités ont été construites pour les Palestiniens dans Jérusalem-Est, la dernière ayant été construite il y a 40 ans. Voici ce qu’il en est de l’affirmation du maire de Jérusalem Nir Barkat selon lequel ‘nous construisons pour tout le monde’ ».