La photojournaliste palestinienne, héroïne d’un documentaire sélectionné à Cannes en mai prochain, a été tuée le mercredi 16 avril dans le bombardement de sa maison familiale à Gaza.

Fatima Hassouna. Ce nom ne vous dit sans doute rien. Et pourtant, cette photo journaliste gazaouie documente la guerre au quotidien. Elle en est devenue l’une des victimes après le bombardement ciblé, par l’armée israélienne, de sa maison familiale le mercredi 16 avril, au cours duquel dix personnes ont trouvé la mort. Ce décès porte à 157 le nombre de journalistes palestiniens et travailleurs des médias tués depuis le déclenchement de l’offensive israélienne.
Pour l’heure, l’armée israélienne n’a pas souhaité répondre aux questions concernant ce bombardement dans le quartier d’Al Tuffah dans le nord est de Gaza. Amande Bazerolle, coordinatrice d’urgence de MSF à Gaza a déclaré dans un communiqué : « Gaza est devenue une fosse commune pour les Palestiniens et ceux qui leur viennent en aide. Nous assistons en temps réel à la destruction et au déplacement forcé de toute la population de Gaza ».
Testament de la photographe Fatma Hassouna :
— Hala Abou-Hassira (@HalaAbouHassira) April 16, 2025
« Quant à la mort, qui est inévitable, si je meurs, je veux une mort retentissante. Je ne veux pas être une simple brève dans un flash info, ni un chiffre parmi d’autres. Je veux une mort dont le monde entier entendra parler, une… pic.twitter.com/bdLllDA7M3
"I want a thunderous death. I don't
— Eye on Palestine (@EyeonPalestine) April 16, 2025
want to be in a breaking news headline, nor just a number among a group… I want a death the world will hear about — a legacy that lasts forever, and images that time and place cannot bury."
These were the words of the bride-to-be Fatima… pic.twitter.com/nvJ3t27ayF
Son documentaire sélectionné au Festival de Cannes
Dans un triste écho de l’actualité, l’ACID (association pour le cinéma indépendant et sa diffusion) venait d’annoncer le mardi 15 avril, la sélection à Cannes du documentaire de Sepideh Farsi, Put your soul on your hand and walk. Dans ce film, fruit d’un échange d’un an par vidéos interposées entre la cinéaste iranienne exilée et la photojournaliste gazaouie, Fatima Hassouna apparaît en pleine lumière.
Un projet à propos duquel Sepideh Farsi explique : « Ce film est une fenêtre, ouverte par le miracle d’une rencontre avec Fatem (Fatima Hassouna), qui m’a permis de voir des fragments du massacre en cours des Palestiniens. Fatem est devenue mes yeux à Gaza, et moi, un lien entre elle et le monde extérieur. Nous avons maintenu cette ligne de vie pendant presque un an. Les bouts de pixels et de sons échangés entre nous, sont devenus le film que voici ».
Si le festival de Cannes pourrait devenir une caisse de résonance pour Put your soul on your hand and walk, Fatima Hassouna ne verra hélas pas le film achevé.