Guerre à Gaza : au moins 20 personnes tuées par des tirs israéliens, à nouveau près d’un point de distribution humanitaire

La défense civile palestinienne a également fait état de « plus de 200 blessés », lundi, par des tirs israéliens, près du point d’aide humanitaire géré par la Gaza Humanitarian Foundation, à Rafah.

La défense civile palestinienne a déclaré qu’au moins 20 personnes avaient été tuées, lundi 16 juin, par des tirs de l’armée israélienne, en allant chercher de l’aide humanitaire, dans le territoire palestinien ravagé par les bombardements après plus de vingt mois de guerre. Contactée par l’Agence France-Presse (AFP), l’armée israélienne a dit qu’elle se renseignait.

« Vingt martyrs et plus de 200 blessés du fait de tirs de l’occupation [armée israélienne], dont certains dans un état grave, ont été transférés » vers des hôpitaux de la bande de Gaza, a affirmé à l’AFP le porte-parole de la défense civile, Mahmoud Bassal. « Elles attendaient de pouvoir accéder au centre d’aide américain à Rafah pour obtenir de la nourriture, lorsque l’occupation a ouvert le feu sur ces personnes affamées près du rond-point d’Al-Alam », dans le Sud, a détaillé M. Bassal en déclarant que les tirs avaient eu lieu de 5 heures à 7 h 30 (de 4 heures à 6 h 30 à Paris).

Il a ajouté que les victimes avaient été transférées vers des hôpitaux du sud du territoire palestinien, lesquels ne fonctionnent plus que partiellement depuis des jours en raison des combats et des pénuries de fournitures médicales. Contactée par l’AFP, l’armée israélienne a dit qu’elle se renseignait.

Multiples événements meurtriers

Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a déclaré avoir reçu 200 personnes à son hôpital de campagne dans la zone d’Al-Mawassi, près de Rafah, sans préciser les circonstances. Dans un communiqué publié sur le réseau social X, le CICR a précisé qu’il s’agissait du « nombre le plus élevé de personnes reçues par l’hôpital de campagne de la Croix-Rouge dans le cadre d’un seul incident… ». Les équipes de la Croix-Rouge ont également soigné 170 patients à l’hôpital dimanche, « dont beaucoup, blessés par balles, ont déclaré qu’ils essayaient d’accéder à un site de distribution de nourriture », selon le communiqué.

« J’exhorte à mener des enquêtes impartiales et immédiates sur les attaques mortelles à l’égard de civils désespérés essayant d’atteindre les centres de distribution alimentaire »,a demandé lundi le haut-commissaire des Nations unies aux droits de l’homme, Volker Türk, à l’ouverture de la session du conseil des droits de l’homme de l’ONU, à Genève.

Une série d’événements meurtriers se sont produits depuis l’ouverture, le 27 mai à Gaza, de centres d’aide gérés par la Gaza Humanitarian Foundation (GHF), une organisation au financement opaque soutenue par les Etats-Unis et Israël. L’ONU refuse de travailler avec cette organisation en raison de doutes concernant ses procédés et sa neutralité.

Samedi, des attaques israéliennes ont tué au moins 41 Palestiniens dans la bande de Gaza, selon les autorités sanitaires locales. Des photographes de l’AFP ont constaté ces derniers jours que des Gazaouis se réunissaient à l’aube près de sites de distribution d’aide, malgré la crainte de tirs lors des rassemblements. Le territoire est menacé de famine, selon l’ONU. Compte tenu des restrictions imposées aux médias dans la bande de Gaza et des difficultés d’accès sur le terrain, l’AFP n’est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les bilans annoncés par la défense civile.

Lundi, l’organisation Médecins sans frontières (MSF) a, de son côté, exigé que l’Union européenne passe aux actions concrètes pour obtenir d’Israël la fin de ses crimes de guerre dans le territoire palestinien. MSF a aussi appelé à renforcer les évacuations médicales, alors qu’« environ 13 000 personnes, dont plus de 4 500 enfants, ont toujours un besoin urgent » d’être évacués de l’enclave pour pouvoir être soignées d’urgence.

Le Monde avec AFP