Des jumeaux de quatre jours tués dans une attaque aérienne israélienne à Gaza alors que le père enregistrait leur naissance

La femme et la belle-mère de Mohamed Abuel-Qomasan également tuées dans l’attaque qui a frappé la maison où elles s’abritaient.

Des jumeaux de quatre jours ont été tués dans une frappe aérienne israélienne à Gaza alors que leur père était parti enregistrer leur naissance, a-t-il dit, tandis qu’Israël poursuivait ses bombardements du territoire.

Mohamed Abuel-Qomasan a dit que sa femme, Houmana Arafa, pharmacienne, avait accouché par césarienne quatre jours plus tôt et annoncé l’arrivée des jumeaux sur Facebook, a rapporté l’Associated Press.

Mardi, il était parti enregistrer les naissances au bureau local du gouvernement. Des voisins l’ont appelé pour lui dire que la maison où il s’abritait, près de la ville centrale de Deir-al-Balah, avait été bombardée.

Des jumeaux nouveaux-nés tués à Gaza alors que le père était parti récupérer leurs certificats de naissance – vidéo

« Je ne sais ce qui s’est passé », a-t-il dit à l’AP alors qu’il était assis à l’hôpital où leurs corps avaient été emmenés, tenant les certificats de naissance des jumeaux. « On m’a dit que c’est un obus qui a frappé la maison. »

La frappe qui a tué les nouveaux-nés – un garçon, Asser, et une fille, Ayssel – a également tué leur mère, Arafa, ainsi que sa mère, la grand-mère des jumeaux. Abuel-Qomasan et sa femme avaient obéi aux ordres d’évacuation de la ville de Gaza dans les premières semaines de la guerre. Ils avaient cherché un abri au centre de la Bande de Gaza, comme l’armée l’avait demandé.

L’armée israélienne n’a pas immédiatement répondu à la demande de commentaires sur ces frappes, a rapporté l’AP.

Ailleurs, un bébé de trois mois a été le seul membre de sa famille immédiate à survivre à une frappe aérienne israélienne près de la ville méridionale de Khan Younis dans laquelle 10 personnes ont été tuées, y compris ses cinq frères et sœurs, âgée de cinq à douze ans.

La frappe de lundi tard dans la soirée a également tué les parents de Rim Abou Hayyah et les parents de trois autres enfants. Rim et les trois autres enfants survivants n’ont été que blessés dans la frappe.

« Il ne reste personne excepté ce bébé », a dit la tante de Rim, Soad Abou Hayyah. « Depuis ce matin, nous essayons de la nourrir avec du lait maternisé, mais elle ne l’accepte pas parce qu’elle a l’habitude du lait de sa mère. »

Mohamed Abuel-Qomasan (au centre) pleurant ses jumeaux de quatre jours à Deir al-Balah, Gaza. Photographie : Abdel Karim Hana/AP

Le ministère de la Santé de Gaza a dit que 115 nouveaux-nés avaient été tués dans le territoire depuis le début de la guerre. Presque 40.000 personnes ont été tuées dans les attaques israéliennes sur Gaza depuis le 7 octobre ; on pense que des milliers de plus sont ensevelies sous les décombres. Environ 1200 personnes ont été tuées quand le Hamas a attaqué Israël le 7 octobre et 250 prises en otage.

L’armée israélienne prétend qu’elle tâche d’éviter de faire du tort aux civils palestiniens et accuse le Hamas de leur mort parce que les combattants agissent dans des zones densément peuplées.

Depuis le 4 juillet, les forces israéliennes ont ciblé au moins 21 écoles – dont à un certain moment, quatre en quatre jours – ou s’abritaient des Palestiniens, tuant des centaines de personnes, dont de nombreux enfants, d’après l’ONU. Israël a prétendu que les écoles étaient utilisées par les opérateurs du Hamas, sans fournir aucune preuve.

L’offensive d’Israël a laissé des milliers d’orphelins – tellement que les médecins locaux utilisent un acronyme pour les enregistrer : WCNSF, ou « wounded child, no surviving family » [enfant blessé sans famille survivante]. L’ONU a estimé en février qu’environ 17.000 enfants de Gaza étaient non accompagnés et il est vraisemblable que le chiffre a grossi depuis.

Rim Abou Hayyah, petite Palestinienne qui a survécu à une frappe israélienne qui a tué toute sa famille, pleure dans les bras d’une femme de sa famille à l’hôpital Nasser de Khan Younis. Photographie : Mohammed Salem/Reuters

La famille Abou Hayyah s’abritait dans une zone où Israël avait donné aux gens l’ordre d’évacuer ces derniers jours. C’était l’un de tous ces ordres qui ont conduit des centaines de milliers de personnes à chercher un abri dans une zone déclarée humanitaire par Israël et qui consiste en des camps de tentes sordides et surpeuplés le long de la côte.

De nombreuses familles ont ignoré les ordres d’évacuation parce qu’elles disent qu’elles ne se sentent nulle part en sécurité, ou parce qu’elles disent qu’elles se sentent incapables de faire ce rude voyage à pied, ou parce qu’elles craignent de ne jamais pouvoir revenir chez elles, même après la guerre.

L’Associated Press a contribué à ce rapport.