Le 8 mars 2021, les médias israéliens ont présenté les plans du ministre israélien de la Défense visant à établir des conditions par lesquelles Israël contrôle quels enseignants étrangers sont….
Le 8 mars 2021, les médias israéliens ont présenté les plans du ministre israélien de la Défense visant à établir des conditions par lesquelles Israël contrôle quels enseignants étrangers sont autorisés à enseigner dans les universités palestiniennes des Territoires palestiniens occupés et quels sujets ils sont autorisés à enseigner. Prévue pour prendre effet en mai 2022, la « Procédure pour l’entrée et la résidence des étrangers dans la région de Judée et Samarie » offre à l’armée israélienne d’immenses pouvoirs pour isoler les universités palestiniennes du monde extérieur, et pour déterminer l’évolution future de l’enseignement supérieur palestinien. La nouvelle ordonnance militaire exige que chaque candidat se soumette à un interrogatoire dans une mission diplomatique israélienne de son pays d’origine, tout en imposant de sévères obligations financières à ceux qui sont sélectionnés pour entrer.
Nous soussignés considérons cette décision comme une nouvelle attaque israélienne oppressive visant à contrôler et à restreindre le rayonnement universitaire et l’intégration palestinienne à la sphère globale du savoir. Et comme une partie des efforts continus de la puissance occupante à re-formater socialement la société palestinienne afin d’étouffer la contestation contre la force occupante. Ces efforts peuvent être perçues dans diverses mesures prises par l’Etat d’apartheid d’Israël, que ce soit par la dé-légitimation des organisations de la société civile palestinienne, par la répression des défenseurs des droits humains et des militants palestiniens, par le système de permis et de contrôle affectant tous les aspects de la vie des communautés palestiniennes ou par l’incarcération de masse, pour ne nommer que quelques-unes des mesures répressives qui ont été prises.
Cette annonce pose une menace à la coopération universitaire entre la Palestine et la communauté académique internationale. Cette coopération a bénéficié aux universitaires tant palestiniens qu’internationaux en offrant de nouvelles expériences et expertises, en faisant mieux connaître la situation en Palestine et en aidant à cultiver une vibrante communauté universitaire palestinienne (qui inclut de nos jours plus de 220 000 étudiants et étudiantes). L’ordonnance militaire met aussi des limites sur le nombre de membres du personnel qui peuvent être admis (environ 100 personnes chaque année) et plafonne à 150 le nombre d’étudiants étrangers dont l’entrée peut être autorisée.
Nous appelons la communauté universitaire à :
- objecter collectivement à cette décision et refuser de se conformer aux exigences de l’Etat israélien d’apartheid.
- encourager les universitaires et les étudiants à visiter les institutions universitaires et de recherche en Palestine et à collaborer avec elles.
- participer à des activités académiques destinées à soutenir la communauté universitaire palestinienne, comme des actions de solidarité avec la Palestine et la série des Conférences Bisan.
- demander que vos universités et vos gouvernements réclament des comptes aux autorités israéliennes d’occupation en boycottant les institutions universitaires israéliennes complices, en désinvestissant des programmes de recherche joints avec elles et en annulant toute visite dans le cadre de missions universitaires dans des universités israéliennes tant que les universités palestiniennes ne jouiront pas des mêmes droits.
Signataires :
- Association des universitaires pour le respect du droit international en Palestine (AUDRIP)
- Comité britannique pour les universités de Palestine (BRICUP)
- Centre Bisan pour la recherche et le développement (Bisan)