Biden abandonne la nomination d’un candidat à un poste sur les droits de l’homme à la suite de remarques d’Israël

Le professeur dit que sa sélection a été abandonnée parce qu’il avait décrit Israël comme un ‘État d’apartheid’ et accusé Jeffries d’avoir été ‘acheté’ par l’Aipac.

L’administration Biden a annulé la nomination d’un éminent professeur de droit à un poste international sur les droits de l’homme parce qu’il avait décrit Israël comme un « État d’apartheid » et accusé le chef des Démocrates au Congrès d’être « acheté » par des associations pro-israéliennes.

James Cavallaro, des universités Wesleyan et Yale, a dit qu’il avait appris mardi que le département d’État américain avait abandonné sa sélection pour la Commission Inter-Américaine sur les Droits de l’Homme (CIDH) « à cause de mes déclarations dénonçant l’apartheid en Israël/Palestine ».

Le retrait de sa nomination a fait suite à un article d’un journal juif de New York, l’Algemeiner, qui a également souligné la reprise dans un tweet de Cavallaro d’une histoire du Guardian sur la satisfaction d’associations pro-israéliennes face à l’élection du député démocrate de New York Hakim Jeffries en tant que chef de la minorité parlementaire.

Jeffries est étroitement lié au Comité Américano-Israélien des Affaires Publiques (AIPAC) et autres associations extrémistes de pression pro-Israël. L’une d’entre elles, Pro-Israël America, a été son plus important donateur individuel au cours de l’année écoulée.

Cavallaro a repris dans un tweet l’histoire du Guardian avec ce commentaire : « Acheté, acquis, contrôlé. »

Le porte-parole du département d’État, Ned Price, a dit que l’administration n’était pas au courant des opinions de Cavallaro quand sa nomination a été annoncée vendredi.

« Nous n’avions par eu connaissance de ces déclarations et écrits », a-t-il dit. « Ses déclarations ne reflètent clairement pas la politique américaine, elles ne sont pas conformes à ce que nous pensons et elles sont pour le moins inappropriées. »

Cavallaro qui, il y a six ans, était président de la CIDH, a dit qu’il avait rappelé aux responsables du département d’État que Human Rights Watch, Amnesty International et la plus importante association israélienne de défense des droits de l’homme, B’Tselem, « avaient publié des rapports qualifiant les conditions en Israël/Palestine comme étant de l’apartheid ».

« Ma nomination n’aurait pas affecté la politique américaine à propos d’Israël. A quoi a abouti le retrait de ma nomination ? La révocation du retour potentiel à la CIDH d’un défenseur engagé et expérimenté des droits de l’homme dans les Amériques », a-t-il dit sur Twitter.

Cavallaro a décrit le retrait de sa nomination comme faisant partie d’une plus vaste « censure des défenseurs des droits de l’homme qui dénoncent l’apartheid en Israël », faisant référence au blocage d’un poste à l’École Kennedy de Harvard pour l’ancien directeur de Human Rights Watch Kenneth Roth à cause de ses critiques de la politique israélienne. L’école a fait marche arrière à la suite d’un tollé général.

Cavallaro, fondateur et directeur du Réseau Universitaire pour les Droits de l’Homme, a dit qu’il avait détruit « un grand nombre » de ses tweets controversés parce qu’il « répondait de manière proactive et en toute bonne foi aux préoccupations que le département d’État avait soulevées pendant le processus de vérification de l’expression publique de mes opinions personnelles sur la politique américaine ».