À l’heure où nous écrivons cette déclaration, 25 jours après l’incursion brutale dans Gaza, plus de mille quatre cents civils innocents, hommes, femmes, enfants, ont été massacrés par la machine….
À l’heure où nous écrivons cette déclaration, 25 jours après l’incursion brutale dans Gaza, plus de mille quatre cents civils innocents, hommes, femmes, enfants, ont été massacrés par la machine de guerre israélienne et bien d’autres encore sont menacés d’être tués. L’appel à violer des femmes palestiniennes du soit-disant « Professeur de littérature arabe de l’université de Bar-Illan » nous enseigne une fois encore que les « universitaires » et les « institutions universitaires » d’Israël sont une partie constitutive, intégrante, du projet colonial sioniste. La ministre de l’économie, qui se trouve être une femme, défend l’assassinat de toutes les femmes palestiniennes, un président du parlement appelle à un massacre sans discrimination, un rabbin appelle pour le meurtre en masse des Palestiniens et la prise de leurs prépuces comme trophées ; ceci s’ajoute à l’étalage de nombreuses références au viol sur les bannières et les images dans leurs voisinages (femme dont la tête est voilée, mais indécente à partir de la taille avec une déclaration provocatrice en-dessous), promouvant une culture du viol, ou misogyne pour le moins.
Prêcher ouvertement pour « le viol des femmes palestiniennes » et utiliser des références au viol est vil et méprisable — mais ce n’est pas incohérent avec le rôle central que les « institutions universitaires » sionistes ont joué dans le projet colonial sioniste en Palestine, même avant la Nakba palestinienne de 1948. L’Université hébraïque a joué un rôle central dans la planification et l’exécution de l’infâme crime que constitue le plan de nettoyage ethnique, le plan D (plan Dalet). Ses « universitaires » étaient représentés dans le comité de douze personnes formé par le leader sioniste David Ben Gurion pour planifier et superviser l’exécution du plan, depuis le premier projet jusqu’à la fin (plans A à D). Ils ont dessiné les cartes du schéma de nettoyage ethnique qui sont encore utilisées jusqu’à ce jour. Même les syndicats et les mouvements étudiants ont, fait sans précédent, suivi l’idéologie hégémonique sioniste. C’est pourquoi :
“Nous, de l’Institut des Études sur les femmes de l’université de Birzeit, appelons tous les universitaires du monde entier, toutes les organisations de femmes, tous ceux qui combattent pour la liberté et la justice de prendre clairement position contre les crimes de guerre perpétuels de cet état raciste, les actes de génocide et la culture violente du viol. Position contre le colonialisme dont l’une des manifestations est cette méprisable vision coloniale sexiste. Position pour la résistance à l’occupation, pour le mouvement de Boycott, désinvestissement et sanctions (BDS) de ces « institutions universitaires », comme moyen de montrer votre solidarité avec la cause palestinienne contre des niveaux toujours croissants d’une violence inconcevable. Nous vous appelons à :
1. Boycotter toutes les « institutions universitaires » israéliennes pour une constellation de raisons dont les violents sexisme et racisme structuraux —reflétant le schéma sioniste dans son ensemble — ne sont pas les moindres.
2. Rendre centrale la culture de résistance à toutes les formes de normalisation, en particulier la normalisation culturelle.
3. Dénoncer les « universitaires » sionistes qui répandent leurs commentaires lourdement sexistes et leur vision raciste et orientaliste des Palestiniens car leurs paroles prêchent la haine et la violence.
4. Condamner les « institutions universitaires » sionistes qui ont clairement encouragé le génocide colonial en apportant leur soutien aux vues sexistes de leurs « universitaires », en défendant leur racisme belliqueux, en appelant de manière essentielle à encourager la violence.
5. Mettre à jour et dénoncer le rôle de conseillers joué par des « universitaires » sionistes dans les pratiques les plus immorales commises contre le peuple palestinien.
6. Contrer le colonialisme par des raisonnements anti-coloniaux, car l’idéologie coloniale et le sexisme ne sont que des manifestations du colonialisme.”
31 juillet 2014