Al-Haq lance un nouveau rapport : Retrouver David : Tourisme colonial illégal dans la dite ‘Cité de David’ à Jérusalem

Aujourd’hui, 16 novembre 2022, Al-Haq a publié son rapport sur la ‘Cité de David’, site touristique israélien colonial et archéologique illégal dans le village de Silwan, à Jérusalem annexée. Illégalement….

Aujourd’hui, 16 novembre 2022, Al-Haq a publié son rapport sur la ‘Cité de David’, site touristique israélien colonial et archéologique illégal dans le village de Silwan, à Jérusalem annexée. Illégalement construite sur une terre palestinienne accaparée, la fausse ‘Cité de David’ a été créée sur les évictions forcées de Palestiniens et la démolition de maisons palestiniennes. En se servant d’une archéologie fictive et de fouilles illégitimes, la ‘Cité de David’ propose une présentation fausse, coloniale disant que l’histoire de ce site est principalement, sinon uniquement, juive, dans une tentative d’effacement de l’ancien héritage palestinien, musulman et autrement non-juif du site.

Le rapport souligne les nombreuses violations du droit international que perpétue la colonie et étudie la façon dont des sociétés privées, non seulement soutiennent, mais aussi profitent des colonies, de l’oppression et de l’effacement du peuple palestinien. Dans les annexes du rapport, on trouve un échange de lettres entre Al-Haq et Trip Advisor. Et ensuite, il y a quatre courts récits décrivant les principaux éléments du rapport.

Financement et Corruption

La fausse ‘Cité de David’ a été construite grâce à des financements transférés depuis des comptes offshore secrets, propriété du magnat milliardaire du pétrole Roman Abramovich. Il est le plus grand financeur d’Elad, organisation coloniale de peuplement qui gère le site illégal de la ‘Cité de David’. Abramovich fait aussi des donations significatives à d’autres causes juives. L’immense fortune cachée des oligarques russes offre des opportunités pour influencer de façon antidémocratique la politique ; ou comment quelques très riches individus fixent et contrôlent l’agenda politique. Avant que la Russie envahisse l’Ukraine, les politiques israéliens avaient écrit à l’ambassadeur américain l’exhortant à na pas ajouter Abramovich dans la liste des sanctions. Comme d’autres pays avaient ajouté Abramovich à leur liste de sanctions des oligarques russes qui avaient des liens avec le gouvernement russe et le président Poutine, Israël voulait le protéger. Ces donations financent et font avancer activement l’entreprise coloniale de peuplement illégale de la ‘Cité de David’.

Fausse archéologie et la fictive ‘Cité de David’

Les fouilles sur le site illégal de la ‘Cité de David’ dans le village palestinien de Silwan se poursuivent et se concentrent exclusivement sur les découvertes archéologiques juives pour renforcer l’affirmation selon laquelle autrefois se trouvait dans cette zone la biblique ‘Cité de David’. Les objets trouvés sur le site remontent à plusieurs périodes préhistoriques et historiques, mais le site touristique de la fausse ‘Cité de David’ cache délibérément le riche matériau des bâtiments découverts de la période byzantine et islamique. Les creusements menés entre 2014 et 2015 ont révélé des découvertes byzantines majeures, dont une route pavée de dalles calcaires usées par l’usage. Au-dessus de la route pavée se trouvait une route en terre de la période islamique avec un canal de drainage en pierres qui s’est révélé intact. Un hammam (établissement de bains) du 14ème siècle a lui aussi été découvert sur le site. C’est l’un des plus grands espaces découverts dans les Tunnels du Mur Occidental, structure mamelouk érigée par le gouverneur de Damas, responsable de certains des bâtiments les plus remarquables de cette période. Les visiteurs du site sont trompés pour leur faire croire que peu de choses dignes d’intérêt ont été découvertes sur le site de la ‘Cité de David’ hormis les ‘découvertes’ du Premier Temple juif. Le hammam par exemple a été transformé en exposition sur les origines juives. Pour les Palestiniens, c’est le droit de connaître et de comprendre leur propre culture qui est gravement violé, tous les liens avec le contexte historique de la Palestine étant définitivement effacés.

Destruction et détournement de la propriété culturelle palestinienne

Les archéologues qui travaillent sous l’égide d’Elad endommagent de façon irréversible des objets anciens authentiques afin de reconfigurer et de récrire l’histoire. Un cimetière musulman du 11ème siècle a été détruit sur le site illégal de la ‘Cité de David’. Plusieurs dizaines de squelettes, de cranes et de fragments osseux de la première période islamique ont été retirés sans être étudiés, remplissant 100 boîtes qui ont été stockées et finalement enterrées. La destruction et le détournement de la propriété culturelle palestinienne sont la marque de fabrique de l’entreprise coloniale de peuplement d’Israël. On utilise des méthodes d’excavation horizontale qui sont bien plus invasives que d’autres méthodes et qui endommagent les couches archéologiques. Les résidents des maisons palestiniennes autochtones au voisinage du site illégal de la ‘Cité de David’ constatent des lézardes et des fissures dans les murs et le sol de leurs maisons, et la stabilité des bâtiments est affectée par les excavations souterraines. Pour ancrer son annexion illégale de Jérusalem, Israël conduit fouilles après fouilles dans le site de la ‘Cité de David’ au détriment de la population autochtone palestinienne dont les droits civils sont bafoués quotidiennement, ce qui équivaut à de graves violations du droit international.

Cupidité des entreprises et manipulation du récit touristique

Les sociétés à la fois israéliennes et étrangères tirent profit du site illégal de la ‘Cité de David’, de l’argent généré par les milliers de touristes qui visitent le site selon le récit trompeur comme quoi une cité biblique se tenait là autrefois. Les sociétés de tourisme qui sont directement et indirectement impliquées dans l’entreprise coloniale illégale israélienne risquent de commettre de graves violations du droit humanitaire international et des droits de l’homme, des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité. Faire des fouilles dans un territoire occupé est illégal. En tant que puissance occupante, Israël n’a pas le pouvoir d’affecter à des fouilles une terre palestinienne confisquée. Les fouilles archéologiques illégales dans la terre palestinienne et la propriété culturelle de la population protégée sur le site illégal de la ‘Cité de David’ doivent cesser. Elles constituent une annexion, une appropriation de terres et une destruction de propriété illégales. Ce sont toutes des crimes selon le droit international.

Vous trouverez le rapport d’Al-Haq, « Retrouver David : Tourisme colonial illégal dans la dite ‘Cité de David’ à Jérusalem », ici.

Vous trouverez l’animation par Al-Haq de la « Fausse Archéologie » en arabe ici et en anglais ci-dessous et ici.