Al-Haq prononce un discours devant le Conseil des Droits de l’Homme au nom des six organisations palestiniennes arbitrairement mises hors la loi par Israël

Le 29 septembre 2022, Al-Haq a prononcé une intervention orale commune dans le cadre du dialogue interactif sur le rapport du Secrétaire Général concernant des représailles supposées contre ceux qui….

Le 29 septembre 2022, Al-Haq a prononcé une intervention orale commune dans le cadre du dialogue interactif sur le rapport du Secrétaire Général concernant des représailles supposées contre ceux qui cherchent à coopérer ou qui ont coopéré avec les Nations Unies, ses représentants et mécanismes, au nom des six associations de la société civile palestinienne arbitrairement mises hors la loi, au titre de sa participation à la 51ème session du Conseil des Droits de l’Homme de l’ONU[[Les organisations concernées : Addameer, association de soutien aux prisonniers et de défense des droits humains ; le Centre Bisan de Recherche et Développement ; Défense des Enfants International-Palestine ; L’Union des Comités des Travailleurs Agricoles et l’Union des Comités de Femmes Palestiniennes.]]. Les six organisations ont réservé un accueil favorable au rapport du Secrétaire Général, qui a mis en avant les actes dangereux d’Israël en matière de représailles contre les défenseurs palestiniens des droits humains et des organisations de la société civile en dialogue avec l’ONU, mais ils ont noté de façon critique que le rapport a manqué à resituer ces attaques dans le contexte plus large du régime colonial de peuplement et d’apartheid d’Israël. En outre, la déclaration commune a souligné que l’attaque d’Israël contre les six organisations « fait partie d’une attaque plus large contre le peuple palestinien visant à l’éliminer et à nier ses droits à l’autodétermination et au retour, pour que se réalise le projet sioniste de colonisation de peuplement ». Enfin, les organisations ont exhorté le Conseil et ses États membres à prendre des mesures concrètes pour assurer que soient annulées les désignations arbitraires d’Israël et que soit mis fin au harcèlement systématique et institutionnalisé de la part d’Israël et à la persécution des défenseurs palestiniens des droits humains.

La déclaration intégrale : 

Mr. le Président, Mr. Le Secrétaire Général, 

Cette déclaration est prononcée au nom des six organisations palestiniennes arbitrairement mises hors la loi et criminalisées par Israël. Si nous accueillons favorablement le rapport du Secrétaire Général qui met en avant les actes dangereux de représailles d’Israël contre les défenseurs palestiniens des droits humains en dialogue avec l’ONU, le rapport a manqué à resituer ces attaques dans le contexte plus large du régime colonial de peuplement et d’apartheid d’Israël. Le rapport a souligné l’absence de fondement de la criminalisation de six organisations palestiniennes majeures de la société civile, la surveillance en ligne de leurs équipes et l’arrestation du défenseur des droits humains Salah Hamouri, toujours détenu en détention administrative sans charge ni procès, indéfiniment, et qui est en grève de la faim en signe de protestation depuis cinq jours, avec 29 autres prisonniers.

Monsieur le Secrétaire Général,

Au-delà de la période prise en compte dans le rapport, Israël continue dans l’escalade de ses attaques. Le 18 août 2022, les Forces Israéliennes d’Occupation (FIO) ont attaqué et fermé de force les bureaux de sept organisations de la société civile palestinienne, qui sont : Addameer, association de soutien aux prisonniers et de défense des droits humains ; le Centre Bisan de Recherche et Développement ; Défense des Enfants International-Palestine ; L’Union des Comités des Travailleurs Agricoles et l’Union des Comités de Femmes Palestiniennes, ainsi que les Comités des Travailleurs de la Santé. L’IOF a confisqué des documents et endommagé des biens, ce qui menace la vie privée et la sécurité des victimes et des communautés auprès desquelles ces organisations interviennent.

L’attaque des six organisations fait partie d’une attaque systématique et continue de la société civile palestinienne pour couper les vivres, intimider et faire cesser leur indispensable travail pour la justice et la responsabilité ; cette attaque équivaut à un acte d’apartheid inhumain. Elle fait aussi partie d’une attaque plus large contre le peuple palestinien dans son ensemble visant à l’éliminer et à nier ses droits à l’autodétermination et au retour, pour que se réalise le projet sioniste de colonisation de peuplement.

Si les attaques israéliennes ont été vigoureusement condamnées dans le monde entier, ces condamnations ne suffisent pas. Sans action concrète et immédiate, Israël est enhardi par l’impunité et continue à commettre des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité envers les Palestiniens. Un mois avant ces attaques, l’Union Européenne a annoncé son intention de relancer le Conseil d’Association UE-Israël, tandis qu’Israël organisait le transfert forcé d’un millier de Palestiniens de Masafer Yatta.

Plutôt que de récompenser Israël pour ses violations systématiques, largement répandues et institutionnalisées des droits humains, nous faisons appel au Secrétaire Général et aux États membres pour qu’ils engagent des actions concertées faisant pression sur Israël afin qu’il annule ses désignations arbitraires, cesse son harcèlement et ses persécutions des défenseurs palestiniens des droits humains et qu’ils relâchent Salah Hamouri, Mohamed El-Halabi et tous les défenseurs palestiniens des droits humains. Nous en appelons aussi aux États membres pour qu’ils continuent à financer et à soutenir les organisations de la société civile palestinienne.

Merci