Une déclaration du réseau palestinien mondial de santé mentale.
Le réseau palestinien mondial de santé mentale (PGMHN) condamne fermement la récente décision du ministère israélien de la santé d’attribuer à « l’Université d’Ariel » le contrat pour l’organisation et la mise en œuvre d’un programme de formation continue professionnelle en santé mentale – programme qui sera exigé des psychologues palestiniens vivant en Israël, parmi d’autres. « L’Université d’Ariel » est située dans la colonie israélienne d’Ariel, une colonie bâtie sur de la terre palestinienne dans la ville de Salfit en Cisjordanie sous occupation depuis 1967. PGMHN trouve particulièrement monstrueux et cynique qu’un des cours prétende traiter du problème de la « sensibilité culturelle » dans le contexte des services de psychothérapie et de santé mentale. Nous considérons cela comme une tentative supplémentaire d’ancrer le discours colonial raciste et déshumanisant.
Il est difficile de laisser passer la contradiction dérisoire qui apparaît dans le fait de situer un programme soutenant ostensiblement la santé mentale et la sensibilité culturelle dans un contexte de violence déclarée et de violations des droits humains.
De plus, la promotion de ce programme viole plusieurs principes centraux du code éthique de la profession de santé mentale, y compris, entre autres aspects : d’abord ne pas nuire ; préserver la dignité et la justice individuelles ; et maintenir l’intégrité de la pratique. Ce programme, de par sa nature même, légitime, normalise et blanchit l’occupation israélienne et l’escalade de ses pratiques de répression politique, raciale et culturelle.
Contre cet élément de contexte, PGMHM en appelle à :
- Nos collègues palestiniens pour qu’ils soient en alerte et tiennent fermement leur boussole morale en résistant à l’occupation de l’esprit palestinien.
- Nos collègues internationaux pour qu’ils condamnent cette politique hypocrite et qu’ils fassent pression sur le gouvernement israélien pour son changement.
PGMHN en appelle aussi à nos collègues dans le monde pour qu’ils soutiennent le droit des professionnels palestiniens de santé mentale à obtenir des opportunités de formations pertinentes sans que ne soit attaquée leur dignité humaine, culturelle et politique et sans les impliquer de force dans un projet colonial qui cible et gâche l’identité et la conscience de leur peuple.