Politiques israéliennes en cours pour désorganiser et isoler l’enseignement supérieur palestinien

Aux membres de la société civile mondiale et des universités: L’Université de Birzeit, une institution palestinienne d’enseignement supérieur, est actuellement confrontée à des défis accrus sous la forme de mesures….

Aux membres de la société civile mondiale et des universités:

L’Université de Birzeit, une institution palestinienne d’enseignement supérieur, est actuellement confrontée à des défis accrus sous la forme de mesures systématiques prises par Israël pour empêcher les professeurs, le personnel et les étudiants détenteurs de passeports étrangers (d’origine palestinienne ou autre) de rester en Palestine et/ou de parvenir au campus (refus d’entrée à la frontière).

Ces mesures constituent une politique israélienne alarmante qui a des effets néfastes sur la société palestinienne dans divers domaines essentiels. Les personnes ciblées sont les professionnels de santé, les ONG et le personnel de développement international, le clergé, les entrepreneurs, les enseignants et le personnel universitaire.

Ce refus d’entrée et le refus souvent inattendu de renouveler les visas placent les institutions palestiniennes dans une situation vulnérable car ils interfèrent avec le fonctionnement des écoles, des universités, des hôpitaux et avec la fourniture de services essentiels de manière plus générale. Ils contrecarrent les efforts commerciaux et d’investissement pour soutenir le développement économique. Et cela mine le bien-être et l’intégrité d’innombrables familles palestiniennes.

Dans le cas spécifique des universités et depuis le début de l’année universitaire 2017-2018, de nombreux détenteurs de passeports étrangers, dont beaucoup d’origine palestinienne mais sans papiers de séjour, vivant et travaillant dans le territoire palestinien occupé, se sont vu refuser l’entrée dans le pays ou ont vu leur demande de renouvellement de visa refusée. À la seule Université de Birzeit, nous avons 15 professeurs étrangers détenteurs d’un passeport dont les demandes de renouvellement de visa ont été refusées ou considérablement retardées. Ces membres du corps professoral ont un statut à temps plein, travaillent dans toutes les différentes facultés de notre campus et comprennent des professeurs chevronnés et des présidents de département. Nos professeurs actuellement menacés enseignent dans les programme de BA, MA et doctoraux de l’université de Birzeit, sont membres de comités universitaires et servent la communauté palestinienne au moyen d’ateliers et de conférences donnés dans diverses institutions éducatives, de recherche et culturelles. Un certain nombre enseignent à l’Université de Birzeit depuis dix ans ou plus. Ils jouent un rôle essentiel, non seulement dans la fourniture continue d’une éducation de qualité à l’Université de Birzeit, mais aussi dans le développement à long terme de l’enseignement supérieur palestinien. De plus, de nombreux étudiants internationaux ont été refoulés aux frontières et ne sont pas en mesure de s’inscrire ou de poursuivre leurs études en Palestine.

Qu’est-ce que la liberté académique si nous ne pouvons pas avoir de prévisibilité et de continuité dans notre corps enseignant, administratif et étudiant? Comment l’université peut-elle recruter des professeurs qui ne détiennent pas de carte d’identité locale? Comment pouvons-nous accueillir des chercheurs étrangers?

Ce type de perturbation et d’isolement des établissements d’enseignement supérieur fait partie d’une politique beaucoup plus large de restrictions de mouvement et d’accès servant à contrôler tous les aspects de la vie palestinienne, sapant la capacité des institutions palestiniennes à fonctionner efficacement, bloquant le développement économique, fragmentant les communautés et les réseaux sociaux et causant des dommages incommensurables à la population palestinienne.

Depuis l’occupation militaire de la Cisjordanie et de la bande de Gaza en 1967, Israël contrôle unilatéralement le registre civil de la population palestinienne et restreint les déplacements, dans et hors du territoire palestinien occupé, pour les Palestiniens et les ressortissants étrangers, les privant ainsi des droits fondamentaux à la liberté de mouvement et à l’unité familiale. Israël s’est arrogé la prérogative d’autoriser ou de refuser des permis d’entrée et de travail aux détenteurs de passeports étrangers et à leurs familles dans le territoire palestinien occupé. L’escalade récente des conditions et des restrictions imposées aux demandeurs de renouvellement de visas inclut la menace de révoquer les visas des conjoints de Palestiniens s’ils travaillent dans le territoire palestinien occupé dans leurs domaines de spécialisation et d’expertise.

Les nombreux détenteurs de passeports étrangers qui se voient refuser l’entrée ont des liens familiaux en Palestine et ont droit à l’intégrité de la famille selon les conventions internationales et les normes reconnues. Israël a également signé des accords de réciprocité en matière de diplomatie et d’immigration avec d’autres pays, qu’il viole maintenant sans fournir de raison valable, privant les personnes menacées de leurs droits fondamentaux d’accès à la justice, à la transparence et à la responsabilité de l’État. Les citoyens israéliens, quant à eux, bénéficient d’une entrée sans entraves dans la plupart des pays du monde, tandis que les citoyens de ces pays se voient refuser un traitement similaire lorsqu’ils franchissent les frontières israéliennes pour venir du côté palestinien.



  • La Campagne pour le droit à l’éducation à l’Université de Birzeit appelle tous les individus et groupes conscients du monde entier, y compris l’académie, à soutenir une action collective appropriée contre cette politique dangereuse de refus d’entrée et de retour aux TPO des Palestiniens et autres ressortissants : Exigez la fin sans équivoque de cette violation systématique de la liberté académique palestinienne, qui est un exemple de la forme discriminatoire et illégitime de contrôle de la population par Israël.


  • Faites connaître cette obstruction récente et continue de l’enseignement supérieur palestinien parmi les réseaux et associations académiques, avec et en soutien aux institutions académiques palestiniennes, y compris l’Université de Birzeit.


  • Continuez de soutenir l’appel palestinien au boycott académique et culturel des institutions académiques israéliennes (https://bdsmovement.net/academic-boycott ).