Ces mesures comprennent l’habilitation d’agents de sécurité pour arrêter les gens, et la réaffectation du contrôle du département du Moyen Orient.
L’Université Columbia s’est soumise à une série de changements exigés par l’administration Trump en tant que condition préalable à la restauration de 400 millions $ de financement fédéral retirés ce mois-ci par le gouvernement sous prétexte que la faculté tolérait de l’antisémitisme sur le campus.
L’université a sorti un mémo soulignant sont accord avec l’administration de Donald Trump plusieurs heures avant l’expiration d’un délai supplémentaire décidé par le gouvernement.
Columbia a acquiescé à la plupart des exigences de l’administration dans un mémo qui prévoyait des mesures, dont l’interdiction des masques sur le campus, le renforcement des officiers de sécurité dans leur rôle de renvoi ou d’arrestation d’individus, et la prise de contrôle du département qui propose des cours sur le Moyen Orient par ses professeurs.
La réponse de l’université de l’Ivy League est observée par d’autres universités que l’administration Trump a sanctionnées alors qu’elle promeut ses objectifs politiques dans des domaines qui vont des manifestations sur le campus aux sports transgenre et aux initiatives en faveur de la diversité.
L’administration Trump a mis en garde au moins 60 autres universités d’une action possible en cas de manquement présumé au respect des lois sur les droits civils fédéraux concernant l’antisémitisme. Elle a également ciblé au moins trois cabinets juridiques dont le président dit qu’ils ont aidé ses opposants politiques ou ont aidé à le poursuivre injustement.
Parmi les plus controversées des neuf exigences, Columbia a accepté de placer son département d’Études sur le Moyen Orient, l’Asie du Sud et l’Afrique sous la responsabilité d’un nouveau directeur, a dit le mémo, retirant le contrôle à ses professeurs.
« Dans ce rôle, le Vice Recteur Principal examinera les programmes éducatifs pour s’assurer que les offres éducatives sont exhaustives et équilibrées », dit le mémo, expliquant que l’examen commencerait par le Centre d’Études Palestiniennes, l’Institut d’Études Israéliennes et Juives, l’Institut du Moyen Orient, et autres programmes universitaires focalisés sur le Moyen Orient.
Le nouveau responsable contrôlerait par ailleurs le processus d’examen pour l’embauche du personnel non titulaire et l’approbation des changements de programme.
Le professeur Jonathan Zimmerman, historien de l’éducation à l’Université de Pennsylvanie et « fier » diplômé de Columbia, a dit que c’était une triste journée pour l’université.
« Historiquement, il n’existe aucun précédent à cela », a dit Zimmerman. « Le gouvernement se sert de l’argent comme d’un instrument de micro-gestion d’une université. »
Zimmerman a dit que les actions de la Maison Blanche avaient apparemment déjà eu un effet dissuasif sur l’éducation supérieure parce que les responsables d’autres universités n’ont pas réussi à s’unir et à s’exprimer.
La Maison Blanche n’avait pas encore répondu au mémo de Columbia vendredi soir, et le statut du financement n’était toujours pas clair.
L’arrêt soudain ce mois-ci de millions de dollars de financement fédéral à l’université Columbia avait déjà perturbé la recherche médicale et scientifique à l’école, ont dit les chercheurs.
Les chercheurs et les médecins à qui les Instituts Nationaux de la Santé avaient accordé des subventions après des mois et des années de travail ont dit avoir reçu la semaine dernière par mail des avis inhabituels disant qu’on avait mis fin à leurs projets à cause d’« actions antisémites dangereuses ».
Parmi les projets annulés, il y avait le développement d’un outil fondé sur l’IA pour aider les infirmières à détecter la détérioration de la santé d’un patient à l’hôpital deux jours plus tôt que tous les autres systèmes d’alerte.
L’administration a également annulé le financement d’une étude prévue pour améliorer la sécurité des thérapies de transfusion sanguine pour les adultes, les enfants et les nouveaux nés, et la recherche sur les fibromes utérins, tumeurs non-cancéreuses mais qui peuvent provoquer des douleurs et affecter la fertilité des femmes.
La demande avait alerté les professeurs, de Columbia et d’ailleurs, qui se sont inquiétés du fait que permettre au gouvernement fédéral de dicter la façon dont est géré un département constituerait un dangereux précédent.
Les législateurs républicains de la Chambre des Représentants des États-Unis ont dénoncé l’année dernière au moins deux professeurs d’origine palestinienne qui travaillaient dans le département pour leurs commentaires sur la guerre entre Israël et le Hamas à Gaza.
L’école a par ailleurs embauché trois douzaines d’agents spéciaux qui ont le droit d’arrêter des gens sur le campus et a revu sa politique anti-discrimination, y compris son pouvoir de sanctionner les organisations du campus, a dit le mémo.
Les masques sur le visage pour cacher son identité ne sont plus autorisés et tout manifestant doit maintenant s’identifier si on le lui demande, a dit le mémo.
L’école a dit également qu’elle recherche de nouveaux membres du corps enseignant pour « assurer une diversité intellectuelle ». Columbia projette de pourvoir des postes conjoints à l’Institut d’Études Israéliennes et Juives et à l’école des affaires internationales dans le but d’assurer « excellence et équité dans les études sur le Moyen Orient », a dit le mémo. La coupure brutale ce mois-ci de millions de dollars dans le financement fédéral de l’Université Columbia perturbait déjà la recherche médicale et scientifique de l’école, ont dit les chercheurs.
Columbia fait l’objet d’une attention particulière à la suite du mouvement de protestation des étudiants pro-palestiniens qui a secoué son campus l’année dernière, quand ses pelouses se sont couvertes d’un camp de tentes et de rassemblements bruyants contre le soutien d’Israël par le gouvernement états-unien.
Les législateurs républicains de la Chambre des Représentants des États-Unis ont dénoncé l’année dernière au moins deux professeurs d’origine palestinienne, qui travaillent dans le département d’études du Moyen Orient de Columbia, pour leurs commentaires sur la guerre entre Israël et le Hamas à Gaza.