Intensifier le boycott après le refus d’Israël de laisser un ministre sud-africain aller en Palestine

La semaine dernière, Israël a refusé l’entrée du ministre sud-africain de l’enseignement supérieur Blade Nzimande. Le ministre avait l’intention d’aller à Ramallah pour parler d’une coopération universitaire avec des institutions….

La semaine dernière, Israël a refusé l’entrée du ministre sud-africain de l’enseignement supérieur Blade Nzimande. Le ministre avait l’intention d’aller à Ramallah pour parler d’une coopération universitaire avec des institutions en Cisjordanie sous occupation israélienne.

Un porte-parole du ministre a dit aux médias sud-africains que la justification donnée par Israël était que Nzimande était « l’un des plus virulents ministres anti-israéliens ».

Une large alliance d’organisations de la société civile sud-africaine a répondu lundi au refus israélien en promettant d’intensifier son programme de boycott, désinvestissement et sanctions contre Israël. Lundi, Journée de la Libération sud-africaine, elles ont tenu un conférence de presse pour présenter un nouveau plan d’actions.

Les organisations ont dit qu’elles considéraient la décision d’Israël de refuser l’entrée à Nzimande et à trois membres de son ministère comme un affront et une insulte au gouvernement sud-africain et à son peuple.

Le soutien de Nzimande au combat des Palestiniens et au boycott d’Israël n’est pas une position personnelle mais représente les résolutions des différentes organisations dont il est le chef, y compris le Parti Communiste sud-africain et le Congrès National Africain (ANC).

« Ce n’est pas juste, de la part du gouvernement israélien, d’essayer de suggérer que le Dr. Nzimande agit par lubie personnelle lorsqu’il défend la libération du peuple palestinien », ont déclaré ces organisations dans un communiqué de presse. Ce refus fait voir au monde la réalité du contrôle israélien sur les frontières palestiniennes, sur l’accès et la liberté de circulation.

Le Comité Exécutif Nationalde l’ANC a récemment appelé à « un boycott culturel, universitaire et scolaire d’Israël, incluant l’interdiction d’aller en Israël pour les membres ou les dirigeants de l’ANC, de l’Alliance [entre les syndicats de l’ANC, SACP et COASTU], les membres du gouvernement, les députés et les fonctionnaires des ministères » et a recommandé que « les sociétés qui font des affaires dans les territoires [palestiniens] occupés par Israël, tels que Capegate, G4S Security et Caterpillar ne soient pas autorisées à en faire avec l’État [sud-africain] », a poursuivi le communiqué. Le programme d’action suivant a été présenté à la conférence de presse.

Programme d’action complet

  1. Appel à renforcer puis à mettre en application à tous les niveaux du gouvernement la décision de l’ANC d’instituer une interdiction d’aller en Israël comme énoncé par le Comité Exécutif National.
  2. Rencontre avec le Ministère de l’Intérieur pour exiger que l’attribution automatique de visas aux Israéliens –reliquat de l’apartheid– soit suspendue et que les Israéliens souhaitant voyager en Afrique du Sud aient à en faire la demande, y compris en ayant à déclarer leur implication dans les Forces de Défenses Israéliennes, l’occupation israélienne, les colonies illégales et autres crimes de guerre.
  3. Jeudi, une annonce des SRCs de cinq universités sud-africaines comme quoi elles vont s’occuper du boycott universitaire et vont y intégrer la participation de l’Union des Etudiants Sud-Africains qui représente tous les Conseils Représentatifs Etudiants (SRC) des universités.
  4. Le BDS sud-africain, associé à toutes les organisations progressistes, accueillera une conférence internationale sur le boycott universitaire de l’État d’Israël ; le ministère de l’Enseignement Supérieur et de l’Education a été invité à y participer et à soutenir l’événement. Invités spéciaux dont le ministre Nzimanbe, l’ancien Rapporteur Spécial de l’ONU pour les Droits de l’Homme, le professeur Richard Falk de l’université de Princeton (à qui on a aussi refusé l’entrée en Palestine), Omar Barghouti (de la Campagne Palestinienne pour le Boycott Universitaire et Culturel d’Israël), la Coalition Nationale, et les universitaires israéliens progressistes.
  5. Une rencontre avec le Ministère de l’Agriculture, des Forêts et de la Pêche pour demander l’arrêt immédiat des intérêts agricoles d’Israël en Afrique du Sud.
  6. Prise de contact avec la Direction Nationale du Ministère Public pour poursuivre les Sud-Africains qui servent dans les forces de défense israéliennes, en violation de la législation sud-africaine.
  7. Si le Département des Relations Internationales et de la Coopération n’expulse pas l’Ambassadeur d’Israël sous dix jours, nos organisations progressistes vont s’autoriser à aller à l’ambassade d’Israël le 15 mai pour expulser l’Ambassadeur d’Israël avec une manifestation de protestation, tout en commémorant la Nakba palestinienne.
  8. Avec les partenaires de l’alliance, COSATU profitera des rassemblements de la prochaine Fête du Travail pour mobiliser pour le soutien à la libération des Palestiniens et pour intensifier le boycott des produits israéliens aussi bien que des services, dont la campagne #BoycottWoolWorth.

La décision d’Israël de refuser l’entrée en Palestine du ministre et d’autres fonctionnaires du gouvernement constitue un étouffement de la liberté universitaire. Le gouvernement sud-africain doit agir ! Manquer à cette obligation signifierait qu’Israël pourrait faire sa propre sélection sur qui parmi les les ministres et fonctionnaires du gouvernements serait autorisé à aller en Palestine. Cela équivaudrait à ce qu’Israël sape la souveraineté de l’Afrique du Sud – ce que nous ne pouvons permettre. En termes de législation internationale, Israël n’a aucunement le droit de décider quels doivent être les amis des Palestiniens.

Publié par

Sally Mapaila, Secrétaire Général Adjoint du Parti Communiste sud-africain (au nom du Président National de SACP par ailleurs Ministre de l’Agriculture, des Forêts et de la Pêche, Cde Senzeni Zokwana

Bheki Ntshalintshali, Secrétaire Général de COSATU

Muhammed Desai, Coordinateur BDS pour l’Afrique du Sud

Mluleki Dlelanga, Secrétaire National de la Ligue des Jeunes Communistes d’Afrique du Sud

Matome Chiloane, Président Provincial de la Ligue des Jeunes de l’ANC

Ahmed Saloojee, Président de l’Alliance de Solidarité avec la Palestine

Kwara Kehana, Coordinateur adjoint de BDS Afrique du Sud

Dr. Anis Doraghma, Coalition Nationale pour la Palestine, Institut Palestine – Afrique du Sud

Tebogo Thothela, vice-président de l’ Union des Etudiants Sud-Africains

Lucas Qakaza, Organisation Civique Nationale Sud-Africaine (QG)

Altaaf Adam, Président de la Ligue des Jeunes de l’Alliance de Solidarité avec la Palestine

Bassam Elhussiny, Ambassade de Palestine en Afrique du Sud

Suraya Dadoo, Réseau des Revues de Presse

Riekert Koen, Commissaire Politique du Congrès des Etudiants Sud-Africains (Wits University)