Scandalisés par le refus d’entrée en Israël pour un ministre sud-africain

L’Afrique du Sud exige des explications de Tel Aviv après qu’un ministre se soit vu refuser un visa d’entrée en Israël pour son activité diplomatique.

Johannesburg, Afrique du Sud – Le gouvernement d’Afrique du Sud a exprimé son indignation après la décision d’Israël de refuser un visa au ministre de l’Enseignement Supérieur Blade Nzimande.

Clayson Monyela, Directeur Général adjoint du département des Relations et de la Coopération Internationales, a dit jeudi à Al Jazeera que le gouvernement israélien devait donner une raison pour cet affront.

« Nous faisons passer cette question par les voies appropriées. »

« Nous avons besoin de recevoir une explication convenable à ce refus de visa pour un ministre en exercice », a dit Monyela.

Le voyage de ce ministre dans les territoires palestiniens occupés était prévu du 25 au 29 avril. Il avait programmé l’installation d’une nouvelle collaboration entre l’Université de Johannesburg et des institutions en Palestine.

Le porte-parole de Nzimande a dit aux médias locaux que ce refus de visa avait provoqué un « grave problème diplomatique ».

Naeem Jeenah, directeur du Centre Afro-Moyen-oriental, situé à Johannesburg, a décrit l’affront comme surprenant étant donné l’augmentation des relations commerciales entre les deux pays.

Jeenah a dit que le mouvement de solidarité avec les Palestiniens en Afrique du Sud « serait ravi » de cette décision d’Israël « parce que l’Afrique du Sud doit maintenant répondre à ce sujet ».

Arthur Lenk, ambassadeur d’Israël à Pretoria, a dit à Al Jazeera que les fonctionnaires sud-africains allaient très régulièrement en Cisjordanie en passant par Israël.

Lenk ne s’est pas laissé entraîner à discuter les raisons pour lesquelles la demande de visa de Nzimande a été refusée, bien qu’il ait décrit le ministre comme « très véhément sur un tas de sujets concernant Israël, l’Afrique du Sud et ma région ».

L’ambassadeur a dit que le refus de visa a été décidé en Israël.

« La décision est venue de Jérusalem », à dit Lenk.

Vives critiques d’Israël

Mais Jeenah a dit que tout ce que diraient les Israéliens à ce sujet « ne ferait qu’aggraver la situation ».

L’ambassade de Palestine en Afrique du Sud a défini la décision comme « raciste ».

« Avec cette action agressive, nous prenons note qu’Israël essaie d’installer la même règle que celle préalablement en vigueur dans le régime d’apartheid d’Afrique du Sud », a dit l’ambassade dans un communiqué.

Le groupe de pression palestinien Boycott Désinvestissement et Sanctions (BDS – Afrique du Sud) a publié un communiqué qui dit qu’il est « plus sûr que jamais qu’il est temps d’expulser l’ambassadeur d’Israël d’Afrique du Sud ».

« Israël ne peut pas vouloir nous dire qui doivent être nos amis, où nous devrions voyager et avec qui nous pouvons parler », a dit BDS.

Nzimande a été un critique déclaré d’Israël. Son porte-parole a dit jeudi que le ministre demanderait à toutes les institutions d’enseignement supérieur de couper les relations avec leurs homologues en Israël

« Nous devons tout simplement boycotter Israël », a dit Nkwanyana dans un rapport.

Actuellement, l’Afrique du Sud a des relations diplomatiques à part enitère avec Israël et elle reconnaît Israël dans les frontières définies par les Nations Unies (ONU) en 1948.

En 2012, le ministre délégué aux Relations et à la Coopération Internationales, Ebrahim Ebrahim a déconseillé aux Sud-Africains d’aller en Israël.

« Nous ne vous en empêchons pas. Nous vous le déconseillons. »