Un ambassadeur britannique rencontre le groupe « Universities UK » à propos d’Israël et de la ‘liberté d’expression’

On apprend que Matthew Gould, Ambassadeur de Grande Bretagne en Israël, a eu le mois dernier une réunion avec des responsables d’universités britanniques pour échanger sur Israël et sur les….

On apprend que Matthew Gould, Ambassadeur de Grande Bretagne en Israël, a eu le mois dernier une réunion avec des responsables d’universités britanniques pour échanger sur Israël et sur les limites de la « liberté d’expression ».

Dans la réunion, qui a eu lieu au début de février avec quatre vice-recteurs réunis dans le groupe « Universités UK », étaient aussi présents des représentants d’au moins trois organisations pro-israéliennes : le Conseil des Représentants des Juifs Britanniques, le Conseil des Dirigeants des Juifs Britanniques et l’Union des Étudiants Juifs.

Les sujets abordés ont été décrits, dans un bref rapport il y a deux semaines, comme « des préoccupations sur l’antisémitisme, le boycott d’Israël et la présence sur les campus d’orateurs extrémistes ». Des informations supplémentaires sont sorties hier, dans le contexte d’une pression exercée sur l’Université de Southampton pour qu’elle annule une conférence à venir.

La rencontre prévue en avril sur « Le droit international et l’État d’Israël : légitimité, responsabilité et exception » a été attaquée par des soutiens d’Israël cherchant à la faire annuler. Mais l’Université a fait état de son attachement à « la liberté universitaire, la liberté d’expression » et au « débat entre universitaires ».

Selon le Jerusalem Post, le refus de l’Université de Southampton de céder à la pression a été mentionné dans la réunion entre le groupe Universités UK, Gould et les groupes pro-Israël.

Dans le cours de leurs discussions, les représentants juifs – dont Matthew Gould, l’Ambassadeur britannique en Israël – ont essayé de centrer le débat sur où est la ligne de séparation entre la liberté d’expression et le discours qui touche les professeurs et les étudiants juifs sur les campus du Royaume Uni. On a fait observer que tandis que certains vice-recteurs peuvent intervenir, et le font, lors de difficultés auxquelles ceux-là sont particulièrement confrontés, d’autres se mettent en mode « liberté d’expression » qui leur interdit de fait de prendre en considération des points de vue pertinents de la communauté juive.

Il est clair que cet entêtement sur la liberté d’expression a énervé le lobby pro-Israël de Grande Bretagne, mais la question la plus importante est tout d’abord de savoir pourquoi un ambassadeur du Royaume Uni a été impliqué.

Un porte-parole du FCO (secrétariat d’État aux affaires économiques à l’étranger et dans le Commonwealth) a confirmé que Gould, qui quitte son poste cette année, a participé à la réunion dans laquelle il a été question « de sujets de préoccupations sur l’antisémitisme sur les campus ». Selon le FCO, « les deux parties se sont mises d’accord sur le fait que les universités doivent procurer un environnement sûr et accueillant à tous les étudiants et s’assurer que la liberté d’expression reste dans le cadre de la loi ».

Acculé à se justifier sur cette réunion particulière, le FCO a simplement répondu que « le rôle de Matthew Gould est en partie de faire le lien avec le communauté juive de Grande Bretagne ». Le porte-parole n’a pas donné de précisions quant à savoir si faire du lobbying auprès des universités britanniques faisait partie des attributions de l’ambassadeur

Avant de prendre son poste, Gould avait dit au Jewish Telegraph de Manchester que « on ne peut pas assumer cette mission (d’ambassadeur du Royaume Uni en Israël) sans être un sioniste passionné ». Pendant qu’il était en poste, Gould s’est parfois montré soucieux d’une détérioration de l’image d’Israël en Grande Bretagne.

En 2012, Gould avait averti que si l’occupation ne cessait pas, « le soutien à Israël au cœur de l’opinion britannique continuerait à refluer ». Voici quatre mois, l’ambassadeur a affirmé qu’Israël « perdait lentement, bribe par bribe, le soutien du cœur de l’élite de l’opinion publique britannique ».

Les récents efforts pour entraver le débat universitaire témoignent de la détérioration de cette image et de l’impact de cette tendance sur les plus ardents partisans d’Israël.