2055 enfants palestiniens tués à Gaza, plus de 800 disparus

Un excavateur arrive pour commencer à enlever les décombres suite à une frappe aérienne israélienne dans le sud de la bande de Gaza, le 12 octobre 2023. (Photo : Said Khatib / AFP)

Ramallah, 23 octobre 2023 Il a été confirmé que plus de 2 000 enfants palestiniens ont été tués lors des bombardements israéliens de la Bande de Gaza depuis le 7 octobre.

Au moins 182 enfants palestiniens ont été tués au cours des dernières 24 heures du bombardement israélien, que beaucoup de Palestiniens de Gaza ont décrit comme la plus lourde journée de bombardements depuis qu’Israël a lancé l’opération militaire à large échelle baptisée « Opération Epée de fer » le 7 octobre.

Les forces israéliennes ont tué 2055 enfants palestiniens à Gaza, selon le ministre palestinien de la Santé à Gaza, en un peu plus de deux semaines, depuis que l’armée israélienne a déclenché une offensive militaire massive sur la Bande de Gaza le 7 octobre, après que des groupes armés palestiniens ont tiré des roquettes vers Israël et franchi la clôture israélienne entourant Gaza, lançant des attaques à l’intérieur d’Israël.

Le nombre de morts et de blessés donnés par le ministère de la Santé à Gaza ne tient compte que des personnes admises dans les hôpitaux et 830 enfants palestiniens sont portés disparus sous les décombres des bâtiments détruits, indiquant que le nombre réel de morts est bien plus élevé. De plus, 4992 enfants de Gaza ont été blessés.

Les médecins de Gaza rapportent de nombreux cas de varicelle, de gale et de diarrhée, particulièrement chez les enfants, car les Palestiniens n’ont pas accès à de l’eau propre, à l’hygiène de base ou à un système sanitaire, à cause de la fermeture complète de la Bande de Gaza par les autorités israéliennes, selon Al Jazeera.

Le ministère de la Santé a aussi rapporté au moins 8000 nouveaux cas de coronavirus parmi les Palestiniens déplacés, dont beaucoup vivent dans des conditions d’extrême surpeuplement.

Les médecins palestiniens alertent aussi sur le fait que les réserves de combustible des hôpitaux étant très faibles, au moins 130 bébés prématurés sont en danger si leurs incubateurs s’arrêtent. De plus, environ 1100 personnes souffrant de déficience rénale, dont 38 enfants, dépendent de machines à dialyse pour rester en vie.

On estime qu’environ 1,4 million de Palestiniens de Gaza sont déplacés, selon le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations unies

Depuis le 11 octobre à 14h, Gaza a vécu un blackout total d’électricité après que les autorités israéliennes ont coupé l’approvisionnement en électricité et combustible le 7 octobre et que la centrale électrique de Gaza a épuisé ses réserves, selon le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations unies

Deux semaines après qu’Israël a coupé l’approvisionnement en nourriture, eau, électricité et combustible de Gaza, deux convois d’aide humanitaire totalisant 34 camions sont entrés dans Gaza par le passage de Rafah les 21 et 22 octobre, selon le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations unies, apportant de la nourriture, de l’eau et des fournitures médicales. Le combustible n’était pas inclus dans les livraisons d’aide.

Au moins 43% de toutes les unités d’habitation de la Bande de Gaza ont été endommagées ou complètement détruites depuis le 7 octobre, selon le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations unies.

Avant le 7 octobre, 600 camions d’aide humanitaire entraient en moyenne chaque jour dans Gaza pour secourir les Palestiniens. Aucun camion d’aide humanitaire n’est entré dans Gaza entre le 7 et le 20 octobre.

29 enfants palestiniens ont été tués en Cisjordanie occupée depuis le 7 octobre, selon la documentation collectée par DCIP (Defense for Children International Palestine), quand l’armée israélienne a commencé le bombardement à pleine échelle sur la Bande de Gaza, baptisé « Opération Epée de fer ».

Au moins 91 Palestiniens ont été tués par les forces israéliennes et les colons en Cisjordanie occupée depuis le 7 octobre, selon le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations unies.

L’Etat d’Israël n’a d’autre choix que de faire de Gaza un endroit où, de manière temporaire ou permanente il sera impossible de vivre », a dit à un media israélien le Major General de réserve Giora Eiland. « Créer une sévère crise humanitaire à Gaza est un moyen nécessaire pour réaliser notre objectif. Gaza deviendra un lieu où aucun être humain ne peut exister. »

« Les animaux humains doivent être traités comme tels. Il n’y aura ni électricité, ni eau [à Gaza], il n’y aura que destruction. Vous avez voulu l’enfer, vous aurez l’enfer », a dit le Major Général Ghassan Alian, chef de la Coordination des activités du gouvernement dans les Territoires (COGAT).

Selon le droit international, le génocide est interdit : il consiste à assassiner délibérément un grand nombre de personnes d’une nation particulière ou d’un groupe ethnique particulier dans le but de détruire cette nation ou ce groupe, en totalité ou en partie. Le génocide peut être la conséquence d’assassinats ou de la création de conditions de vie qui sont si intolérables qu’elles amènent à la destruction du groupe.

Le droit humanitaire international interdit les attaques sans distinction et sans proportion et exige de toutes les parties d’un conflit armé de distinguer entre cibles militaires, civils et objets civils. Déployer des armes explosives dans des zones civiles densément peuplées constituent des attaques sans distinction et exécuter des attaques directes contre des civils ou des objets civils équivaut à un crime de guerre.

Les autorités israéliennes ont imposé une politique d’encerclement de la Bande de Gaza depuis 2007 en contrôlant strictement et en limitant l’entrée et la sortie des individus ; en maintenant des restrictions sévères sur les importations, y compris de nourriture, de matériaux de construction, de combustibles et d’autres items essentiels ; ainsi qu’en interdisant l’exportation. Israël continue à maintenir un contrôle complet sur les frontières, l’espace aérien et les eaux territoriales de la Bande de Gaza.

Trad. CG pour l’AURDIP