L’ordonnance était requise « en urgence » avant une cérémonie de remise des diplômes samedi, ont dit ses avocats.
L’université de Cambridge a échoué dans sa tentative pour obtenir de la Haute Cour de justice une injonction de cinq ans contre les manifestations liées à la situation Israël-Palestine sur certains de ses sites.
L’université avait demandé que l’injonction empêche jusqu’en février 2030 toute action directe liée au conflit et qu’elle n’aurait pas approuvée, à quatre endroits.
Les avocats de l’université ont argué lors de l’audition à la Haute Cour ce jeudi que l’injonction était requise « en urgence » avant une cérémonie de remise des diplômes ce samedi.
Le juge Fordham a refusé la requête de longue durée, mais a statué qu’il accorderait une « ordonnance de la Cour très étroite et limitée ».
Cette ordonnance interdira une action directe au Senate House de Cambridge, et à la pelouse devant le bâtiment, connue comme le Senate House Yard, où la cérémonie doit avoir lieu.
D’autres détails concernant l’injonction provisoire sont attendus dans les prochains jours.
La Haute Cour de Londres a été informée que la requête pour cette injonction était due à ce que des campements organisés par le groupe Cambridge For Palestine avaient été installés sur le Senate House Yard en mai et en novembre 2024.
Une autre manifestation au site de Greenwich House en novembre 2024 a aussi été présentée comme preuve.
Le juge Fordham a rejeté la tentative d’obtenir une injonction de cinq ans, ajoutant qu’« une source d’inquiétude sérieuse » était que la requête de l’université offrait peu de temps à des parties potentiellement concernées de répondre correctement.
Il a ajouté plus tard qu’il y avait eu « une notification suffisante » pour accorder une injonction provisoire afin de protéger la cérémonie de samedi et que les posts sur les réseaux sociaux montraient que « l’objectif identifiable de l’action est de perturber la cérémonie de remise des diplômes, en faisant qu’elle soit déplacée, ou comme il est dit, pour ‘la contraindre à être déplacée’. »
Le juge Fordham a aussi dit que la Cour n’avait pas été informée des 10 cérémonies de remise de diplômes qui ont eu lieu sans être entravées par des manifestations pendant la période pertinente, de mai à décembre 2024.
L’université a fourni des preuves sur deux cérémonies perturbées et sur trois autres potentiellement.
Le juge a déclaré : « Il était important que la Cour reçoive une description factuelle complète et ne soit pas informée simplement des événements de remise de diplômes qui avaient été perturbés. »
Le Centre européen de soutien juridique, dont les avocats ont contesté la demande de l’université a déclaré : « C’est une. victoire significative — une victoire qui envoie un message fort à d’autres universités essayant d’imposer des restrictions aussi draconiennes à la liberté de réunion et de manifestation.
Les efforts de l’université de Cambridge pour saper les libertés civiles des étudiants — en cherchant à obtenir une injonction qui bannit effectivement les expressions de solidarité avec la Palestine à la fois sur le campus et à l’extérieur jusqu’en 2030 — représentaient la restriction de manifestations étudiantes la plus étendue à ce jour. »
Une autre audition est attendue à une date ultérieure.