Un enfant palestinien détenu est testé positif au COVID-19 dans une prison israélienne

Ramallah, 6 août 2020 – Un enfant palestinien prisonnier, détenu par les forces israéliennes, a été testé positif au COVID-19 fin juillet, c’est le premier cas connu qui implique un….

Ramallah, 6 août 2020 – Un enfant palestinien prisonnier, détenu par les forces israéliennes, a été testé positif au COVID-19 fin juillet, c’est le premier cas connu qui implique un enfant palestinien détenu, comme confirmé par Defense for Children International – Palestine.

Les forces israéliennes ont placé ce garçon palestinien de 15 ans (*) en détention le 23 juillet vers 4 h du matin, après l’avoir arrêté à son domicile dans le camp de réfugiés d’Al Jalazoun, situé au nord de la ville de Ramallah, en Cisjordanie occupée. Il a été transféré dans la prison de Shikma, qui se trouve à l’intérieur d’Israël à Ashkelon, pour y être interrogé, selon Iyad Misk, un avocat du DCIP. Les autorités israéliennes ont reporté son interrogatoire après qu’il a été testé positif au COVID-19.

Bien qu’il soit infecté par le COVID-19, les autorités israéliennes ont prolongé de huit jours supplémentaires la détention du garçon car il n’a pas encore été interrogé, selon les informations rassemblées par le DCIP. Il est actuellement détenu dans un poste de police israélien à Akka, et il devrait être transféré bientôt vers un autre lieu pour y être mis en quarantaine.

« En aucun cas, les forces israéliennes ne peuvent justifier la détention d’un enfant actuellement infecté par le COVID-19 » a déclaré Ayed Abu Eqtaish, directeur du programme de responsabilisation au DCIP. « En prolongeant la détention de ce garçon, les autorités israéliennes mettent imprudemment en danger sa santé et son bien-être, en plus de la santé des autres détenus. Les autorités israéliennes doivent libérer immédiatement tous les enfants palestiniens détenus ».

Alors qu’au départ, en mai, le virus avait été contenu, les cas ont commencé à augmenter en juin en Israël et en Cisjordanie, dont Jérusalem-Est, et dans la bande de Gaza. À ce jour, Israël a enregistré au moins 78 512 cas avec un total de 24 583 cas actifs, et 569 décès, selon Haaretz. En Cisjordanie et dans la bande de Gaza, il y a eu au moins 17 434 cas, dont plus de 450 nouveaux cas enregistrés ce 6 août, et 94 décès, selon le ministère palestinien de la Santé.

Fin juin, 151 enfants palestiniens étaient gardés en détention dans les prisons et centres de détention israéliens, soit une augmentation de 6 % par rapport à mai, selon les données publiées par le Service pénitentiaire israélien (SPI). Quarante-huit pour cent des enfants palestiniens détenus étaient en détention préventive, selon les données du SPI. Les autorités israéliennes détenaient 79 % de ces enfants palestiniens dans des prisons et centres de détention situés à l’intérieur d’Israël, ce qui équivaut à un transfert illégal, en violation de la Quatrième Convention de Genève.

Les enfants palestiniens emprisonnés par les autorités israéliennes vivent à proximité les uns des autres, souvent dans des conditions sanitaires compromises, avec un accès limité aux ressources pour maintenir des routines d’hygiène minimales, selon une documentation rassemblée par le DCIP. L’impact du COVID-19 est exacerbé par ces conditions de vie qui rendent les enfants palestiniens, dans les prisons et centres de détention israéliens, de plus en plus vulnérables.

Le 19 mars, le DCIP a demandé aux autorités israéliennes de libérer immédiatement tous les enfants palestiniens détenus dans les prisons israéliennes en raison de la propagation rapide du COVID-19 dans le monde.

En mai, trois responsables des Nations-Unies ont également demandé aux autorités israéliennes de libérer tous les enfants détenus et de mettre fin aux arrestations durant la pandémie, déclarant, dans un communiqué de presse commun, « Le meilleur moyen, dans le contexte d’une pandémie dangereuse, dans n’importe quel pays, de faire respecter les droits des enfants détenus est de les libérer de leur détention et d’imposer un moratoire sur les nouvelles admissions dans les centres de détention. Nous demandons aux autorités israéliennes et palestiniennes d’agir en ce sens immédiatement ».

À l’échelle mondiale, l’Organisation mondiale de la Santé, le bureau du Haut-Commissariat des Nations-Unies aux droits de l’homme, et des experts des droits de l’homme des Nations-Unies, ont tous publié des directives et des déclarations soulignant la nécessité de prévenir la propagation du COVID-19 dans les lieux de détention.

Israël a ratifié la Convention des Nations-Unies relative aux droits de l’enfant en 1991, s’engageant ainsi à mettre en œuvre l’ensemble des droits et protections inclus dans le traité, notamment que l’intérêt supérieur de l’enfant doit être une considération primordiale dans toutes les décisions concernant les enfants, et que la détention ne doit être utilisée qu’en dernier recours et pour la période la plus courte possible.

Israël se distingue de façon douteuse en étant le seul pays au monde qui détient et poursuit automatiquement et systématiquement des enfants devant des tribunaux militaires qui ne respectent ni les droits fondamentaux ni la protection d’un procès équitable. Israël détient et poursuit chaque année entre 500 et 700 enfants palestiniens devant les tribunaux militaires. Près de trois enfants palestiniens sur quatre, détenus par les forces israéliennes, subissent, sous une forme ou une autre, une violence physique, selon la documentation rassemblée par le DCIP.

(*) Le nom du garçon est connu du DCIP mais n’est pas révélé ici pour des raisons de confidentialité.