Le code défendrait au personnel académique d’appeler au boycott d’Israël, et il empêcherait les institutions de collaborer avec des organisations politiques.
Un code d’éthique conçu sur ordre du ministre de l’Éducation, Naftali Bennet, interdirait aux professeurs d’exprimer des opinions politiques, est-il apparu vendredi.
Le code, mis en place par Asa Kasher, professeur d’éthique et de philosophie à l’Université de Tel Aviv, interdirait également au personnel d’appeler au boycott académique d’Israël.
Bennet a demandé à Kasher, il y a quelques mois, de rédiger un ensemble de règles de conduite politique appropriées dans les institutions académiques. Kasher a déjà rédigé le code d’éthique des Forces de défense d’Israël.
Le contenu du document, révélé vendredi par le journal Yedioth Ahronoth, sera bientôt soumis à l’approbation du Conseil de l’Enseignement supérieur.
« Si un enseignant intervient (sur la politique), et que l’un des étudiants s’en plaigne, cet enseignant pourrait se voir infliger une citation disciplinaire de la part de l’institution », indique la déclaration. Et si l’enseignant ignore l’avertissement, il pourrait encourir une action disciplinaire plus sévère.
Le code défend également au personnel académique de participer ou d’appeler à un boycott académique d’Israël, et il interdit toute collaboration avec des organisations considérées comme politiques.
Le bureau du ministre de l’Éducation indique que tout en soutenant une liberté académique absolue, il s’oppose à « la promotion des agendas politiques des enseignants dans le monde académique ».
« Il est inacceptable que des étudiants aient peur d’exprimer leurs opinions en cours, de crainte que leurs classes ou que les enseignants appellent à un boycott de l’institution où ils enseignent », dit la déclaration. « Cela ne vise aucun côté politique et, de toute façon, il n’y a aucune raison pour qu’un côté s’y oppose ».
En décembre, le Comité des responsables d’universités conseillait vivement à Bennet d’abandonner un projet de rédaction d’un code d’éthique, après une première publication d’Haaretz à ce sujet. Les universités doivent continuer à maintenir des systèmes disciplinaires indépendants, déclarait le Comité à l’époque, prévenant qu’un code qui serait dicté par une autorité extérieure serait contraire à la liberté d’expression.
Le code exigerait que chaque institution « mette en place une unité qui surveille l’activité politique » sur le campus, dit le document. Cette unité pourrait être un système déjà existant, tel un comité d’éthique, ou un nouveau département géré par le personnel académique de l’institution. Jusqu’à présent, il n’a pas été demandé aux institutions de répondre aux plaintes des étudiants ou d’enquêter sur l’activité politique, selon Kasher. Les nouvelles unités remédieraient à cela.
Dans un communiqué, le bureau de Bennet indique que le code interdirait aux enseignants de « promouvoir leur vision politique du monde en classe ».