Un célèbre concours de harpe annulé en Israël du fait du peu d’inscriptions et du retrait d’artistes à cause de Gaza. 

Le concours international de harpe d’Israël, initialement prévu pour décembre à Jérusalem, a été annulé, seuls deux participants s’étant inscrits. La harpiste italienne Claudia Lucia Lamanna, qui devait être juge dans une compétition de harpe plus tard ce mois-ci, s’est aussi retirée vendredi, faisant état de pressions.

Fondé en 1959 par David Ben Gourion dans le cadre des célébrations du dixième anniversaire d’Israël, cette compétition est considérée comme l’une des plus prestigieuses au monde et a lieu tous les trois ans. 

Ancienne membre du Parlement et actuellement à la tête de l’association qui organise le concours, Colette Avital a dit: « Nous devions clore les inscriptions le 1er juillet, mais nous avons prolongé au 1er août. Finalement, face à une faible participation, nous avons dû annuler. La dernière fois, il y a eu 68 concourants ». 

Avital a ajouté que même le principal partenaire de la compétition, le fabricant de harpes Lyon &Healy, avait informé les organisateurs que, dans les circonstances actuelles, il ne pourrait pas participer, signalant que cela se produisait pour la première fois. Le concours a désormais été repoussé de deux ans. 

Un concours local de jeunes harpistes à Jaffa est toujours programmé pour la fin de ce mois. Lamanna, gagnante du concours international de 2022, devait présider le jury, jouer à l’ouverture du concours et animer une masterclass. Elle a dit aux organisateurs qu’elle ne pouvait plus participer, à cause de pressions, indiquant que sa participation était susceptible de nuire à sa carrière, plusieurs de ses concerts ayant déjà été annulés parce qu’elle était programmée pour jouer en Israël.  

Avital a exprimé son inquiétude quant à l’impact du boycott culturel sur les artistes israéliens. « Les gens ne font pas la distinction entre la politique du gouvernement  et les artistes israéliens. En fin de compte, ce sont les artistes israéliens qui sont punis. Il n’y a pas meilleur ambassadeur que la culture israélienne et voir cela s’effondrer devant nos yeux laissera son empreinte sur nous. 

La semaine dernière, le Ballet Royal de Grande Bretagne  et l’Opéra Royal ont annulé la production prévue de la Tosca de Puccini à l’Opéra d’Israël, à la suite d’une lettre signée par 182 employés appelant au boycott des institutions israéliennes, les accusant de soutenir « un État engagé dans une tuerie de masse de civils » à Gaza. Cette production devait être donnée l’an prochain à Tel Aviv.