L’attaque établit à 401 personnes le nombre total de Palestiniens tués par Israël depuis l’entrée en vigueur du cessez-le-feu d’octobre
L’armée israélienne a tué six Palestiniens, dont un bébé, qui se trouvaient dans une école hébergeant des personnes déplacées dans la ville de Gaza, vendredi [19 décembre], ont dit des responsables de l’hôpital. L’attaque établit à 401 le nombre de Palestiniens tués par Israël depuis l’entrée en vigueur du cessez-le-feu en octobre.
Les troupes israéliennes ont tiré par-dessus la ligne de cessez-le-feu derrière laquelle elles s’étaient retirées, tuant les Palestiniens et en blessant aussi d’autres, a déclaré le défense civile palestinienne dans un communiqué. Elle a ajouté qu’ils n’avaient été capables de récupérer les corps qu’après une coordination avec les Nations Unies, afin de s’assurer qu’ils ne subiraient pas également des tirs israéliens.
Des dizaines de personnes se sont rassemblées dans l’hôpital de la ville de Gaza pour pleurer les morts, cinq sacs mortuaires étant déposés à l’extérieur de l’hôpital et un homme berçant un nourrisson enveloppé dans un linceul blanc.
« Ce n’est pas une trêve, c’est un bain de sang », a dit Nafiz al-Nader, qui a été témoin de l’attaque, disant à l’Agence France Presse qu’il voulait que le carnage s’arrête. Un autre témoin a dit que le bombardement avait éclaté sans avertissement pendant la nuit de vendredi, frappant l’école.
La ligne de cessez-le-feu désigne l’endroit où les troupes israéliennes se sont retirées selon les termes de l’accord de cessez-le-feu d’octobre, indiqué par une longue ligne jaune sur les cartes et délimité physiquement par des balises jaunes en béton sur le sol. Les troupes israéliennes contrôlent encore environ 53% du territoire et mènent régulièrement des frappes aériennes dans les zones qu’elles n’occupent pas.
Les assassinats de vendredi sont les derniers d’une série de défis au cessez-le-feu, maintenant dans son troisième mois et que les médiateurs essaient de faire avancer dans une deuxième phase. La première phase du cessez-le-feu appelait à une fin des hostilités entre le Hamas et Israël, au retrait des troupes israéliennes derrière la ligne jaune et à l’accroissement de l’aide humanitaire entrant dans Gaza, qui a glissé dans la famine au début de cette année, à cause des restrictions israéliennes sur l’aide humanitaire.
La deuxième phase du cessez-le-feu doit conduire à une paix permanente à Gaza, mais les médiateurs doivent d’abord régler les différends entre le Hamas et Israël sur des problèmes plus épineux. Israël exige que le Hamas abandonne ses armes et donne le pouvoir à une autorité civile de transition, tandis qu’une force de stabilisation internationale serait déployée à Gaza, et Israël devrait se retirer complètement de Gaza.
Il n’y a pas d’accord clair entre les parties sur la manière de combler le fossé entre le Hamas et Israël sur ces aspects. Vendredi, le Secrétaire d’État des États-Unis, Marco Rubio, a dit que le mandat de la force de stabilisation internationale — une partie clé du plan de cessez-le-feu— devrait être clarifié avant que les pays étrangers n’engagent leurs troupes.
Lors d’une conférence de presse, Rubio a dit : « Par équité envers tous les pays auxquels nous avons parlé de la possibilité d’avoir une présence sur le terrain, je pense qu’ils veulent savoir spécifiquement ce que sera leur mandat et à quoi ressemblera le mécanisme de financement », ajoutant qu’il y avait « plusieurs nations acceptables pour tous les côtés » acceptant de participer à la force internationale.
Le cessez-le-feu, qui a empêché la reprise d’un financement complet, est devenu de plus en plus fragile alors que l’élan vers une fin permanente des bancs de guerre de deux ans à Gaza est stoppé.
Le Premier ministre du Qatar, Cheikh Mohammed bin Abdulrahman bin Jassim al-Thani, a averti jeudi que des délais supplémentaires dans l’avancée vers la deuxième phase de l’accord « mettent en danger tout le processus ».
La guerre à Gaza a commencé après que des combattants menés par le Hamas ont tué environ 1200 personnes et pris 251 otages le 7 octobre 2023. Tous les otages sauf un, ou leurs dépouilles, ont été rendus à Israël en échange contre des détenus et des prisonniers palestiniens, selon l’accord de cessez-le-feu.
Plus de 70 925 Palestiniens ont été tués dans la guerre d’Israël sur le territoire, dont environ la moitié était des femmes et des enfants, selon le ministère de la Santé de Gaza. On s’attend à ce que le bilan des morts augmente, de nouveaux corps étant découverts sous les décombres.
La majeure partie de l’infrastructure et des maisons civiles a été rasée par les bombardements israéliens.
Une commission des Nations Unies, Amnesty International et Human Rights Watch ont dit qu’Israël a commis un génocide contre les Palestiniens dans la Bande de Gaza — une affirmation qu’Israël réfute.
