Ramallah : le 10 décembre 2025 – Les forces israéliennes ont tué un jeune Palestinien de 17 ans la semaine dernière au sud de la Cisjordanie occupée.
Ahmad Khalil Ahmad Rajabi, 17 ans, a été tué par les forces israéliennes le 6 décembre vers 21 H. dans la ville d’Hébron au sud de la Cisjordanie occupée, d’après les renseignements réunis par Défense des Enfants International – Palestine. Ahmad conduisait la voiture familiale pour rendre visite à un ami à l’Hôpital Gouvernemental Alia en centre-ville, trajet au cours duquel les forces israéliennes prétendent qu’Ahmad aurait essayé de rouler sur un soldat. Les forces israéliennes ont ouvert le feu sur le véhicule, tuant Ahmad.
« Il n’y a pas d’état de droit pour les enfants palestiniens », a dit Ayed Abu Eqtaish, directeur du programme de responsabilisation à DCIP. « Les familles palestiniennes doivent reconstituer elles-mêmes comment leur enfant a été tué et, dans de nombreux cas, on leur refuse même la simple dignité de pouvoir les enterrer, étant donné qu’Israël continue à retenir les corps des enfants, en violation du droit international. »
Ahmad a quitté l’Hôpital Gouvernemental Alia, prévoyant de prendre la rue Beersheba puis de se diriger vers la Vieille Ville. Alors qu’il descendait la rue Tuffah et qu’il arrivait au checkpoint de Shuada, il a aperçu des soldats stationnés en face. Les soldats se tenaient sur le chemin à droite, tandis qu’Ahmad conduisait sur celui de gauche.
Les soldats ont crié à Ahmad de s’arrêter alors qu’il était à côté d’eux sur le deuxième chemin. Le véhicule a dépassé les soldats de quelques mètres avant qu’Ahmad s’arrête et recule de pas plus de cinq mètres, quand les soldats ont immédiatement commencé à tirer sur la voiture, provoquant un glissement de la voiture. L’un des soldats a essayé d’ouvrir la portière du conducteur et, comme la voiture dérapait, l’avant du côté du conducteur l’a heurté. Il s’est alors joint aux cinq autres soldats pour tirer sur le véhicule.
La voiture a commencé à reculer lentement, avec une légère embardée vers le bas de la pente jusqu’à ce que l’arrière soit face à la rue Wadi-al-Tuffah. A cet endroit, un homme plus âgé, agent d’assainissement de la municipalité d’Hébron, a été touché par le tir de barrage en direction de la voiture. Le véhicule s’est finalement arrêté au milieu de la route, où les soldats ont continué de tirer sur la voiture, tuant Ahmad.
Une ambulance est arrivée, mais les soldats ont tiré dans sa direction, l’empêchant d’atteindre, et Ahmad dans la voiture et l’agent d’assainissement blessé.
Un grand nombre d’unités de l’armée et de la police israéliennes sont arrivées plus tard. Tout d’abord, l’armée israélienne a déclaré qu’un véhicule roulant à vive allure avait ouvert le feu sur des soldats dans la zone de Bab al-Zawiya. Plus tard, ils ont retiré ce qu’ils avaient dit et ont changé leurs propos, prétendant alors que les soldats avaient tiré sur une voiture qui essayait de leur rouler dessus.
Le père d’Ahmad est arrivé dans la zone de Bab al-Zawiya après avoir vu sur les réseaux sociaux une photo de la voiture en train de circuler. Il a parlé avec les officiers, qui ont tenté de justifier les tirs en prétendant que son fils avait essayé de rouler sur un soldat. Le père a réfuté ces dires, expliquant que son fils était simplement allé rendre visite à un patient à l’hôpital et se trouvait sur le chemin du retour chez lui. Les officiers l’on alors forcé à quitter la zone sans l’autoriser à voir le corps de son fils. Les soldats ont saisi le véhicule et la plupart des caméras des boutiques voisines, et ils ont pris le corps d’Ahmad pour le transporter dans une ambulance militaire vers une direction inconnue.
Étant donnée la confiscation du corps d’Ahmad, DCIP n’est pas en capacité de vérifier les parties du corps ni le nombre de blessures par balles qu’il a subies.
Les forces israéliennes et les colons ont tué 53 enfants palestiniens en 2025 en Cisjordanie occupée, d’après les renseignements récoltés par DCIP.
Les forces israéliennes ont retenu les corps d’au moins 61 enfants palestiniens depuis juin 2016, d’après la documentation réunie par DCIP. Six d’entre eux ont depuis été rendus à leurs familles, tandis que 55 corps d’enfants palestiniens restent en possession des autorités israéliennes. Cette pratique israélienne qui consiste à retenir les corps des Palestiniens est une forme de punition collective, une violation flagrante du droit humanitaire international, et elle prive les familles palestiniennes de la capacité de mettre leurs enfants en terre.
En septembre 2019, la Cour Suprême Israélienne a approuvé la pratique de confiscation des restes humains après plusieurs contestations juridiques de cette pratique. Le 27 novembre 2019, le ministre israélien de la Défense, Naftali Bennett, a ordonné que tous les corps des Palestiniens supposés avoir attaqué des citoyens ou des soldats israéliens soient retenus et non rendus à leurs familles.
- Photo : Ahmad Khalil Ahmad Rajabi âgé de 17 ans a été tué par balles par les forces israéliennes. Photo : avec l’aimable autorisation de la famille Rajabi
