Le Tribunal Russell trouve des preuves d’incitation au génocide et de crimes contre l’humanité à Gaza

La Session d’Urgence du Tribunal Russell sur la Palestine à propos de l’Opération israélienne Bordure Protectrice qui s’est tenue hier à Bruxelles a trouvé des preuves de crimes de guerre,….

La Session d’Urgence du Tribunal Russell sur la Palestine à propos de l’Opération israélienne Bordure Protectrice qui s’est tenue hier à Bruxelles a trouvé des preuves de crimes de guerre, crimes contre l’humanité, meurtres, extermination et persécution et même incitation au génocide.

Le Jury a déclaré : « L’effet cumulatif du régime de longue durée de punition collective à Gaza montre l’impact qu’il a sur les conditions de vie afin d’entraîner la destruction croissante des Palestiniens en tant que collectivité à Gaza. »

Le Tribunal souligne le potentiel contenu dans un régime de persécution à devenir génocidaire dans les faits. Au vu de l’escalade manifeste dans la violence physique et rhétorique déployée à l’encontre de Gaza pendant l’été 2014, le Tribunal insiste sur l’obligation de tous les Etats parties de la Convention de 1948 sur le Génocide « à engager, selon la charte des Nations Unies, toute action qu’ils jugeraient appropriée pour prévenir et empêcher des actes de génocide. »

Le Jury a entendu les témoignages de témoins visuels des attaques israéliennes pendant la guerre de 2014 sur Gaza, dont les journalistes Mohammed Omer, Max Blumenthal, David Sheen, Martin Lejeune, Eran Efrati et Paul Mason, ainsi que les chirurgiens Mads Gilbert, Mohammed Abou Arab, l’Expert en Génocide Paul Behrens, le colonel Desmond Travers et Ivan Karakashian, Chef de Plaidoyer de Défense des Enfants International.

En ce qui concerne le crime d’incitation au génocide, le tribunal a reçu des témoignages « qui démontraient une surenchère au vitriol dans la rhétorique et l’incitation à la haine raciale » durant l’été 2014. « Les témoignages montrent que cette incitation s’est manifestée à de nombreux niveaux de la société israélienne, dans les médias aussi bien sociaux que traditionnels, chez les fans de football, les officiers de police, les commentateurs des médias, les chefs religieux, les législateurs et les ministres du gouvernement. »

Le Tribunal a aussi trouvé les preuves des crimes de guerre suivants :

– Homicide volontaire
– Vaste destruction de biens non justifiée par des nécessités militaires
– Attaques intentionnellement dirigées contre une population civile et des objectifs civils
– Usage disproportionné de la force
– Attaques contre des bâtiments dédiés à la religion et à l’éducation
– Utilisation de Palestiniens comme boucliers humains
– Usage d’armes, de projectiles et de matériel et méthodes de guerre de nature à causer des blessures superflues ou des souffrances inutiles, le tout aveugle par définition
– L’usage de la violence pour répandre la terreur dans la population civile

Le Tribunal a déclaré ensuite : « Il est reconnu que, dans une situation où des crimes contre l’humanité sont perpétrés en toute impunité, et où des incitations directes et publiques au génocide sont manifestes dans l’ensemble de la société, on puisse très bien concevoir que des individus ou l’État choisissent d’exploiter ces conditions afin de perpétrer le crime de génocide. »

Il a remarqué plus loin : « Nous avons vraiment peur que, dans un environnement d’impunité et une absence de sanctions pour des crimes graves et répétés, les leçons du Rwanda et d’autres atrocités de masse puissent à nouveau demeurer lettre morte. »

Le Tribunal demande à Israël de remplir ses obligations selon la législation internationale et à l’État de Palestine d’accéder sans plus attendre au Statut de Rome de la Cour Pénale Internationale, à pleinement coopérer avec la Commission d’Enquête du Conseil des Droits de l’Homme et à s’engager dans les dispositifs de la justice internationale.

Le Tribunal rappelle à tous les Etats qu’ils doivent coopérer pour mettre fin à la situation illégale issue de l’occupation, du siège et des crimes dans la Bande Gaza commis par Israël. Afin de ne pas négliger l’obligation d’apporter aide et assistance, tous les Etats doivent envisager des mesures appropriées pour exercer une pression suffisante sur Israël, y compris en infligeant des sanctions, en rompant collectivement les relations diplomatiques à travers les organisations internationales ou, en l’absence de consensus, en brisant individuellement les relations bilatérales avec Israël.

Il exhorte tous les Etats à remplir leur devoir « en engageant toute action, suivant la Charte des Nations Unies, qu’ils jugeront appropriée pour prévenir et empêcher des actes de génocide. »

On pourra trouver les conclusions et recommandations complètes du Tribunal Russell sur la Palestine sur le site web du Tribunal Russell.

Le Tribunal présentera aujourd’hui ses conclusions au Parlement européen.