Ghayath Almadhoun a eu un événement de poésie annulé à Berlin, simplement parce qu’il est Palestinien. Depuis, au moins 200 autres artistes ont été réduits au silence sur la Palestine en Allemagne.
Mon père, Rassem Almadhoun, est plus vieux qu’Israël. En 1948, il avait 6 mois quand Israël a expulsé ma famille de notre maison à Ashkelon. Cette cité était la seule partie de la Bande de Gaza qu’Israël a occupée pendant la Nakba.
Mes grands-parents ont fui avec leurs enfants et les clés de leur maison et ils se sont installés dans ce qui est maintenant le camp de réfugiés de Khan Yunis à Gaza.
Mon grand-père y est mort à 33 ans, laissant ma grand-mère, Latifa, élever leurs enfants dans une tente qui, petit à petit, est devenue une maison de feuilles de zinc et de briques.
En 1967, quand mon père a eu 18 ans, Israël a occupé la Bande de Gaza, la Cisjordanie, Jérusalem-Est, le Sinaï (en Égypte) et les Hauteurs du Golan (en Syrie). Israël a décuplé, de 20 000 à 200 000 kilomètres carrés.
À cette époque, l’armée israélienne a arrêté mon père et d’autres jeunes gens, les a emmenés dans un voyage de quatre jours à travers le désert du Sinaï, sans nourriture, et les a abandonnés du côté égyptien du canal de Suez. Mon père a finalement voyagé jusqu’en Jordanie, et ensuite jusqu’en Syrie, où il a rencontré ma mère syrienne. Je suis né dans le camp de réfugiés palestiniens de Yarmouk, à Damas.
L’armée israélienne a séparé mon père de sa mère et l’a déporté en Égypte. Mon père n’avait pas d’autre choix que de quitter sa mère et ils ont été séparés pour le restant de leurs vies.
J’ai tout essayé pour obtenir la citoyenneté suédoise afin de pouvoir rendre visite à ma grand-mère en Palestine. Mais il semble que tout le monde puisse aller en Palestine, sauf les Palestiniens. Malheureusement, Latifa est morte en 2012 avant que je puisse obtenir un passeport suédois.
Quand j’étais en Syrie, ma famille et moi ne pouvions pas lui parler. Le gouvernement syrien bloque les appels vers Israël et à cause de l’occupation, la Bande de Gaza a le même code international qu’Israël et est donc bloquée par la Syrie.
Après plusieurs tentatives, j’ai fui la Syrie début septembre 2008 et je suis arrivé en Suède. À Stockholm, j’ai cherché un moyen d’appeler ma grand-mère et j’ai découvert son numéro de téléphone à la maison.
Je lui ai parlé presque chaque jour. Elle pouvait à peine entendre à cause de son âge, mais elle était une grande conteuse, avec une brillante mémoire. Elle m’a raconté des centaines d’histoires à propos d’innombrables cousins que je n’avais jamais rencontrés et dont je ne savais rien. Elle m’a parlé d’au moins une centaine de cousins nommés Mohammed Almadhoun, Ahmed Almadhoun et, bien sûr, Ali Almadhoun.
Alors j’ai eu une idée. J’ai acheté un autre téléphone cellulaire, j’ai appelé ma grand-mère à Gaza sur l’un d’eux et mon père en Syrie sur l’autre, et je les ai mis tous les deux sur haut-parleur pour qu’ils puissent se parler l’un à l’autre après toutes ces années.
Moins de trois mois après mon arrivée en Suède, Israël a déclenché une guerre contre Gaza, fin 2008, bombardant les tours de téléphonie cellulaire et coupant les communications.
Quand j’ai finalement entendu à nouveau la voix de ma grand-mère après la guerre, elle était pleine de fierté, comme si elle avait tout juste émergé d’une bataille victorieuse ou parlait en direct sur Al Jazeera. Ses mots ont résonné avec une clarté sans faille : « Nous sommes ici. Nous sommes inébranlables. Nous continuerons à résister. Les juifs ne peuvent nous briser. »
« Oh, tu veux dire les Israéliens, pas les juifs », ai-je dit.
« Que veux-tu dire ? » a-t-elle répliqué.
« Je pense que tu veux dire que les Israéliens ne peuvent pas nous briser, pas les juifs. »
« Quelle est la différence ? », a-t-elle demandé.
Il y a eu une pause. J’ai pensé en moi-même : « Pourquoi devrait-on attendre d’une femme née en Palestine dans les années 1920 qu’elle analyse la différence entre juifs et Israéliens, quand l’État d’Israël lui-même obscurcit la différence ? Pourquoi devrait-elle connaître l’antisémitisme en Europe ? Pourquoi une femme née il y a un siècle, sans accès à l’éducation d’aujourd’hui, devrait-elle connaître l’histoire européenne, quand les intellectuels européens savent si peu du Moyen-Orient au-delà des clichés et des stéréotypes ? »
« Oublie cela, il n’y a rien de mal dans ce que tu as dit », ai-je répliqué.
Ma grand-mère est morte en 2012. Je ne l’ai jamais vue et elle n’a jamais vu le camp de Khan Yunis, et tout Gaza, effacés de la carte.
Rassem Almadhoun—mon père, écrivain et journaliste renommé — a échoué en Syrie, où il a rencontré ma mère, syrienne, Najieh Abo Nabout, une belle institutrice d’école primaire de la ville de Daraa. Ils se sont mariés en 1978 et je suis né le 19 juillet 1979, dans le camp de réfugiés palestiniens de Yarmouk à Damas.
Moi, bien sûr, je ne veux pas créditer l’occupation israélienne de quoi que ce soit, mais sans elle je ne serais ici maintenant ; mon père ne serait jamais allé en Syrie, il n’aurait pas rencontré ma mère. La chose que vous haïssez le plus peut être la raison pour votre existence.
Mon poème, « Israël », écrit en 2010, dit :
Israël
Sans Israël, mon père n’aurait pas été expulsé de Palestine
N’aurait pas fui en Syrie
Il n’aurait pas rencontré ma mère
Je n’existerais pas
Tu n’aurais pas été mon amante.
En vieillissant, ma quête pour des réponses à propos de qui j’étais et d’où je venais m’a enseigné la valeur des questions, particulièrement la valeur de celles auxquelles il est impossible de répondre. Elle m’a enseigné le rôle essentiel de l’instabilité et du fait d’avoir le point de vue d’un outsider pour faire de l’art et de la littérature. Être sans patrie fait de vous un exilé, un immigrant, un vagabond sans État, un nomade déplacé, et un réfugié — c’est une sorte de privilège pour un écrivain ces jours-ci ; cela vous libère de tous les compromis que beaucoup d’écrivains font pour maintenir leur position. Vous n’avez rien à perdre si vous avez perdu votre pays.
La seule raison pour laquelle je ne hais pas mon pays est que je n’ai pas de pays, comme j’ai écrit dans un poème.
Né à Damas, j’ai hérité de l’exil de mon père. Plus tard, j’ai échappé à la dictature syrienne et j’ai fui vers la Suède, mon propre exil.
Quand la révolution syrienne a commencé en 2011, j’étais tout à fait pour. Mais physiquement j’étais loin, confronté pour la première fois au fait que je n’étais ni ici ni là.
Je suis un réfugié palestinien-syrien-suédois, portant des jeans Levi’s inventé par un immigrant juif d’Allemagne à San Francisco, remplissant mon appareil photo d’images, comme celle d’une paysanne russe remplissant un seau avec le lait de sa vache, hochant la tête comme quelqu’un qui absorbe une leçon, la leçon de la guerre, ai-je écrit dans mon poème « Schizophrénie » en 2015.
La destruction de la Syrie est si douloureuse, parce que tout ce qui reste de ma maison est ma mémoire. Exactement comme la mémoire de mon père est la seule preuve pour lui que la Palestine est réelle, ma mémoire est devenue la seule preuve que Damas ait jamais été réelle.
La destruction of Damas a tout ébranlé en moi. Quand Damas était là, je supposais qu’un jour, quand je serais épuisé de mon errance, j’y retournerais. Mais quand Damas a disparu, la sécurité sur laquelle je m’appuyais a disparu et la stabilité que je ressentais a fui comme de l’eau entre mes doigt.
Je suis un Palestinien né syrien. J’ai perdu deux pays.
Mon écriture est devenue un journal pour m’aider à survivre, une thérapie pour guérir, et une manière de traduire en poésie ma nouvelle réalité. Je ne suis plus du Moyen-Orient et je ne serai jamais 100% de l’Occident. Je suis exilé de l’exil.
En Palestine, on m’appelle le poète syrien suédois.
En Syrie, on m’appelle le poète palestinien suédois.
En Suède, on m’appelle le poète palestinien syrien.
Quand j’ai fui la Syrie, j’ai échangé la dictature pour l’exil. Même si l’exil est amer, il porte la douceur de la liberté. Cependant, il vient aussi avec des dangers imprévus. Je suis arabe, musulman, palestinien, immigrant, réfugié et poète, et cela fait de moi une cible de l’extrême-droite.
Être indésirable, mélangé à ma perspective d’outsider, m’a forcé à tout repenser — même ce que cela signifie d’être poète. J’ai été capable de me distancier de mon moi établi.
J’ai abandonné les outils poétiques que j’avais pratiqués à Damas et j’en ai trouvé d’autres, appropriés à mon nouveau foyer, où je ne craignais plus le régime gouvernant. Je n’avais pas besoin de me cacher derrière des symboles et des métaphores pour éviter la censure et la punition, et je pouvais moins dépendre de la métonymie et d’autres outils qui m’avaient jadis protégé. Ce changement était plus que linguistique ; c’était de découvrir ma voix cachée comme poète, et j’ai commencé à toucher ce que je crois maintenant être l’essence de la poésie.
L’essence de la poésie, je pense, est la voix des âmes errantes, le témoignage des témoins à qui est dénié le droit de témoigner. C’est à travers les yeux de l’outsider qu’un poète peut voir le monde avec clarté. Être dé-placé est un impératif pour que les poètes assument pleinement leurs rôles.
Je voulais que mes mots soient à la fois directs et indirects, pour prétendre l’insouciance et ensuite brusquement toucher la blessure, murmurer intimement dans l’oreille d’une femme et parler vrai au pouvoir, distraire et critiquer.
Mais on n’attend pas de critique de l’étranger ; l’exil vient avec beaucoup de mauvais amour, un amour plein de bonnes intentions au nom de la tolérance. Je suis contre la tolérance. Elle implique une hiérarchie — une personne, ou un groupe, est placée au-dessus d’une autre et décide de la tolérer depuis sa position de supériorité. Personne ne devrait tolérer quelqu’un d’autre. Les gens doivent être égaux.
La tolérance implique aussi de la gratitude ; elle demande que vous soyez reconnaissant, et je ne veux pas être reconnaissant envers qui que ce soit ou quoi que ce soit. La gratitude vous éloigne aussi de la critique et je crois que le droit de critiquer est l’une des manières les plus importantes de mesurer la liberté d’expression en art. Il est important de se rappeler à qui on a interdit la critique au cours de l’histoire : les autochtones contre les colonisateurs, les esclaves contre les maîtres, les femmes contre le patriarcat, les juifs contre les nazis et les Palestiniens contre l’occupation israélienne.
Au moment où un immigrant critique quelque chose, l’homme blanc dit : « Retournez dans votre pays ».
Précisément, c’est mon rêve, de retourner dans mon pays : la Palestine.
En 2015, j’ai écrit dans mon poème « Schizophrénie » :
Je pense à la Palestine, le pays qui a inventé Dieu et provoqué le massacre de millions de personnes au nom de Dieu, le pays du lait et du miel où il n’y a ni lait, ni miel. Je pense à la Palestine et je suis hanté par la voix du shaykh qui répétait une ligne du Coran à chaque fois que je l’interrogeais : « Ô toi qui crois, ne pose pas de questions sur les choses qui, si on te les rendait claires, te causeraient des ennuis. » J’ai continué à m’interroger : qu’est-ce qui est plus loin de la Terre, Jupiter ou la solution à deux États ? Qui est plus proche de mon cœur, un soldat de mon pays ou un poète du pays de mon ennemi ? Quelle est la pire chose qu’Alfred Nobel ait faite ? La dynamite ou le prix Nobel ?
Étant physiquement enlevé du lieu dont je sais qu’il me permettrait de voir différemment mon potential poétique, écrire a pris une signification plus existentielle — quelque chose que je n’avais pas réalisé quand j’étais à Damas, où chaque mot était mesuré de crainte de la punition tristement célèbre pour laquelle la Syrie est connue : la disparition.
Durant les 30 ans pendant lesquels j’ai vécu en Syrie, j’avais développé des stratégies pour combattre le totalitarisme aussi bien que pour savoir comment survivre et rester sain d’esprit.
La liberté d’expression est essentielle pour moi en tant qu’écrivain. C’est pourquoi j’ai fui la Syrie en 2008. Je ne considère pas comme acquise la démocratie en Occident et je crois que permettre des différences d’opinion maintient une démocratie en bonne santé, et que l’art dans un environnement libre est le plus grand ennemi du totalitarisme.
Comme nous le savons tous, les mots n’ont pas de conséquences ici en Occident, ou au moins c’est ce que j’ai pensé au début. J’avais tort.
Je ne me suis jamais attendu à me retrouver en train de combattre le totalitarisme dans des démocraties, mais ici en 2024, pour la deuxième fois de ma vie, je suis en train de combattre la censure, cette fois en Allemagne. Mes efforts m’ont pas marché, principalement parce que les outils que j’avais développés n’étaient pas conçus pour combattre le totalitarisme dans des démocraties.
L’Allemagne a appris si peu de son histoire. Elle a brutalement supprimé des valeurs démocratiques. Nous sommes témoins d’une période de suppression systématique et d’annulation culturelle à une échelle massive dans un pays connu pour son sombre passé. Tout, des lectures de poésie jusqu’au lancement de livres, aux cérémonies de remise de distinctions et aux événements musicaux, a été interdit. Expositions, projections de films, exposés et séminaires littéraires ont été arrêtés. Des universitaires ont été contraints à démissionner et des centres culturels ont été fermés. C’est l’une des plus grandes vagues d’annulations de l’histoire européenne contemporaine qui a eu lieu en une seule année. La chose effrayante est que les annulations qui se sont produites dans l’Europe fasciste des années 1930 étaient prévisibles, parce que c’est ce que vous attendez du totalitarisme, mais ce qui se produit maintenant se passe dans une démocratie.
Ce qui est même encore plus effrayant est que si vous regardez la liste des annulations en Allemagne, environ 22% des presque 200 artistes annulés sont juifs. Si l’on prend en compte que l’Allemagne a environ 83 millions de personnes de confession chrétienne et au plus 200 000 juifs, il est juste de dire que l’Allemagne annule les juifs.
Et donc nous sommes ici, regardant les Allemands, pour la deuxième fois de leur histoire — gouvernement et population, à droite et à gauche, groupes et individus, public et privé, indépendants et non indépendants —, s’engager dans une tentative organisée et collective pour censurer, réduire au silence et effacer les voix d’un groupe de personnes. Ils dénient leurs droits, les traitant comme des ennemis et les déshumanisant.
À cause de l’histoire sombre de l’Allemagne, nous Palestiniens avons été obligés d’abandonner notre pays en guise de compensation pour l’Holocauste perpétré par les suprémacistes blancs d’Allemagne. Maintenant, la communauté palestinienne en Allemagne — la plus grande dans le monde en dehors du Moyen-Orient — se retrouve en train de vivre dans une société hostile qui qualifie notre identité de dangereuse, notre quête d’égalité de politiquement incorrecte et notre soif de liberté de menace.
J’ai été l’un des premiers artistes à être annulé en Allemagne.
La très respectée Haus für Poesie [Maison de la poésie] à Berlin, avec laquelle j’avais collaboré pour de nombreuses lectures et dans de nombreux projets pendant plus d’une décennie, a décidé d’annuler l’événement de lancement de l’anthologie poétique Kontinentaldrift: Das Arabische Europa [Dérive des continents : l’Europe arabe], que j’avais conçue et éditée pour eux. J’ai reçu un mail le 12 octobre 2023, cinq jours après les attaques du 7 octobre, m’informant de l’annulation. Je devrais préciser qu’ils m’avaient envoyé un mail deux jours avant les attaques confirmant que tout était prêt pour la présentation de l’anthologie.
Maintenant, il y a probablement des centaines d’artistes annulés en Allemagne. Beaucoup d’entre nous ne sommes plus associés à une quelconque activité artistique ; nous avons perdu la plupart de nos revenus et sommes incapables de comprendre ou de de faire face à ce phénomène dans une démocratie.
Les près de 200 cas documentés dans l’ Archive of Silence [Archive du silence]—une plateforme en ligne conçue par un groupe d’intellectuels et de militants pour documenter et publier la liste des annulations qui ont eu lieu en Allemagne depuis le 7 octobre —ne sont que les cas publics. Beaucoup d’artistes choisissent de ne pas rendre leurs cas publics par crainte d’être qualifiés d’antisémites et de perdre leurs emplois et carrières.
Je considère mon annulation comme l’une des plus sérieuses, et je vais expliquer pourquoi, en utilisant l’exemple de l’annulation de la cérémonie de remise d’un prix à un roman de l’écrivaine palestinienne renommée Adania Shibli à la Foire du livre de Francfort. Le livre de Shibli, Un détail mineur, est un roman sur la Palestine basé sur un événement réel qui a eu lieu le 12 août 1949 et a été révélé par le journal israélien Haaretz en 2003. Le roman raconte l’histoire d’une Palestinienne violée par 20 soldats israéliens, puis exécutée et brûlée par eux dans le désert.
Ce qui rend mon annulation une des plus sérieuses est que, contrairement au livre de Shibli et aux travaux d’autres artistes, l’anthologie que j’ai conçue n’avait rien à voir avec la Palestine. Elle incluait des poèmes de 31 poètes arabes vivant en Europe et faisait partie d’une série d’anthologies de la Haus für Poesie, dont les précédentes étaient Black Europe [L’Europe noire] et Persian Europe [L’Europe perse].
L’anthologie ne contient aucune politique, aucune mention de l’occupation, ni haine ni antisémitisme. Il n’y a rien qui relie le livre à la Palestine ou critique Israël et je n’ai fait aucune déclaration publique.
Ce qui est grave dans mon annulation réside dans le fait que j’ai été annulé parce que je suis Palestinien et seulement à cause de cela, qui est ce que l’Allemagne a fait dans les années 1930, punissant des personnes à cause de leur identité.
Finalement, nous devons nous souvenir que la liberté dont nous jouissons dans les pays occidentaux n’est pas un acquis et ne devrait pas être pris comme tel. Au contraire, cela a été durement gagné par des luttes, comme c’est le cas pour la plupart des gens dans le monde. Il est par conséquent impératif que nous continuions à lutter pour la préserver. Je veux finir en vous rappelant que les gens disent souvent : « Nous ne savions pas ce qui se passait dans les années 1930 ». Eh bien, je vous ai dit tout cela parce que je veux que vous quittiez votre zone d’intérêt et que vous portiez témoignage des temps dans lesquels nous vivons aujourd’hui. Vous savez ce qui se passe. Maintenant vous devez faire quelque chose.
Ghayath Almadhoun est un poète palestinien né à Damas et vivant entre Berlin et Stockholm.
Cet article est adapté de la conférence au podium académico-culturel d’Amsterdam, SPUI25, que Ghayath Almadhoun a donnée le 22 octobre 2024 à la Oude Lutherse Kerk [Vieille église luthérienne] d’Amsterdam,.